Qui était Jacqueline Kennedy? Selon Pablo Larraín: un mystère absolu. Un mystère, aussi, que le réalisateur chilien n’a pas du tout voulu éclaircir en plaçant cette «plus inconnue des célébrités» au cœur de son nouveau film, Jackie. Au contraire.
L’assassinat de JFK, le 22 novembre 1963 à Dallas, a été raconté. Et re-raconté. Et re-re-raconté encore. Mais si on le re-re-re-racontait de nouveau, «en prenant le point de vue de sa femme, qui se trouvait à ses côtés au moment fatidique?» s’est demandé Pablo Larraín.
C’est donc cet angle que le cinéaste a endossé – en ayant recours principalement «aux contradictions et aux émotions» – dans Jackie. Un long métrage qui «n’est PAS un biopic», mais bien un drame biographique. Nuance. «Avec les outils de la fiction, nous avons voulu créer une illusion. Et cette illusion parle de douleur, de beauté, de désir.»
Notre défi, c’était d’entrer au cœur de cette histoire en employant les outils du cinéma. À savoir : le mystère et les paradoxes.» – Pablo Larraín, réalisateur quadragénaire qui a, par le passé, signé le délectable No, mettant en vedette Gael García Bernal.
Trois éléments qu’endosse et fait rejaillir Natalie Portman, frêle dans sa constitution, forte dans sa composition. Sa Jackie, l’actrice israélo-américaine l’a recherchée, décortiquée, composée, travaillée. Elle savait que l’entreprise était périlleuse. «Dangereuse, a-t-elle noté en conférence de presse. Car tout le monde est au courant de la manière dont elle s’exprimait, de la façon dont elle marchait… Chacun a son idée de qui elle était.»
«Un petit détail amusant : nous avons tourné Jackie dans les studios de Luc Besson, à Paris. Donc tous les matins avant d’aller travailler, je le croisais sur mon chemin!» – Natalie Portman, actrice qui a commencé sa carrière à 12 ans dans le thriller Léon, du Luc Besson susmentionné
Il faut croire que l’idée qu’en avait Natalie était bonne. À Venise, où le film est présenté en compétition, des applaudissements très nourris se sont élevés aussitôt que le générique s’est mis à défiler et que le portrait romancé et volontairement évasif de l’iconique épouse de JFK s’est achevé. Les zones d’ombre de l’ancienne première dame n’ont pourtant pas été mises à jour, et ses conflits intérieurs sont restés irrésolus. «Le film ne donne pas toutes les réponses, a confirmé Larraín. Mais de toute façon, ce n’est pas notre but. Notre but, c’est que le public trouve les siennes.»
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