Le sénateur-maire PS de Lyon, qui pousse Emmanuel Macron en vue de la prochaine présidentielle, se réjouit de la démission du désormais ex-ministre de l’Économie.
LE FIGARO. –Comment accueillez-vous la nouvelle de la démission d’Emmanuel Macron?
Gérard COLLOMB. – Très bien! Que les choses bougent! C’était une décision attendue: je pense que ça fait assez longtemps qu’Emmanuel Macron œuvre à impulser une voie parallèle à l’action du gouvernement. Il se disait qu’attendre le dernier moment, à savoir le mois de décembre (date à laquelle François Hollande se prononcera sur son éventuelle candidature, ndlr), pour s’apercevoir que les choses n’allaient pas risquait de nous mettre en difficulté. En effet, dans l’hypothèse où la cote de popularité du président n’aurait toujours pas décollé à cette date, les forces progressistes se seraient retrouvées sans candidat.
Pourquoi avoir choisi cette date pour claquer la porte?
Le terrible attentat du 14 Juillet l’a contraint, par décence politique, à interrompre durant l’été la séquence ouverte avec la création du mouvement En Marche! et prolongée par le meeting du 12 juillet à la Mutualité. Une autre question s’est ensuite posée à Emmanuel Macron: fallait-il ouvrir le bal de la rentrée en devançant les déclarations de candidature d’Arnaud Montebourg et Nicolas Sarkozy, ou valait-il mieux le conclure? Dans un souci de respect du président, avec qui il entretient un lien affectif fort et à qui il souhaitait réserver la primauté de son annonce, c’est finalement ce calendirer qui s’est imposé.
S’agit-il d’un premier pas vers une candidature en 2017?
Emmanuel Macron a une véritable inquiétude pour le pays, mais il en voit aussi les forces – et il compte bien s’appuyer dessus. Contrairement aux autres candidats qui pensent la France à travers un prisme qui remonte aux années 1980, lui porte une véritable vision qui correspond au XXIe siècle. Les choses vont donc se dérouler ainsi: il va, d’une part, reprendre son tour de France pour rencontrer les Français (dans les métropoles, dans les anciennes régions industrielles, dans les territoires de la ruralité…) Et, d’autre part, il va analyser les questionnaires que les marcheurs ont recueilli pour en tirer des leçons et un bilan. Il verra ensuite, à partir de cette double-expérience, si ses idées impriment sur le terrain. Si c’est le cas, il pourra peut-être aller plus loin..
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