A la question de savoir si Nicolas Sarkozy va remporter la primaire, je réponds, convaincu, par l’affirmative. Un certain nombre d’indices confortent ma certitude.
Mais, d’abord, resituons le contexte général : la situation en 2016 n’est pas la même que celle de 2012. François Hollande aura perdu bien des combats durant son quinquennat, au premier rang desquels celui du chômage et de la réduction de la dépense publique. Depuis ma plus tendre enfance, j’entends constamment le même refrain, ” la France est en crise “, mais force est de constater qu’aujourd’hui, la crise a atteint son paroxysme: à la crise économique, s’ajoutent une crise sociale, morale, et plus récemment identitaire et sécuritaire, depuis les attentats terroristes de ces derniers mois.
Exit donc le Président “normal” à l’aise pour la navigation en eau douce, mais place au vrai capitaine, aguerri, capable d’amener son embarcation à bon port, malgré les vents contraires.
1. Nicolas Sarkozy a l’expérience
Certes, l’expérience de la fonction présidentielle, mais surtout l’expérience des grands rendez-vous électoraux. Tous reconnaissent que c’est un compétiteur hors pair, d’une combativité inégalable. En 2004, il prend la tête de l’UMP, la restructure et en fait une machine de guerre. En 2012, malgré un “Sarko-bashing” d’une rare violence, il parvient à obtenir un score déjouant les pronostics les plus pessimistes, certes insuffisant pour gagner mais très clairement honorable. En 2014, alors que la famille est dévastée depuis l’affaire Copé-Fillon, il décide de revenir et reprend les manettes du parti, qu’il rebaptisera Les Républicains. Il rassemble, met de l’ordre et avance progressivement ses pions. Au final, depuis 2007, jamais le leadership de la droite française n’aura été incarné par quelqu’un d’autre que lui. Faire campagne tambour-battant, mobiliser les troupes, galvaniser les foules, serrer des mains, imposer les thèmes, fixer le rythme, il sait faire tout cela, alors que ses concurrents s’engagent, eux, pour le 1ère fois dans la bataille présidentielle ô combien éprouvante.
2. Son expérience et son savoir-faire s’accompagnent d’une énergie et d’une détermination à toute épreuve
C’est lui qui en veut le plus, il est de ceux qui font tout à fond. D’ailleurs, les sondages révèlent régulièrement que la plupart des français, sympathisants ou non, le jugent dynamique, courageux, avec de l’autorité. Des atouts majeurs en temps de crise. Ces principaux concurrents, Juppé, Fillon, Le Maire, en dépit de leurs qualités intrinsèques, ne cultivent pas cette image de leader charismatique, pourtant si précieuse quand on aspire à la fonction suprême.
3. Contrairement à l’idée répandue par ses détracteurs, Nicolas Sarkozy n’est pas animé par un esprit de revanche ou n’a pas de nouvelles ambitions personnelles à assouvir
Il est évident que sa notoriété n’est plus à faire, alors qu’a-t-il à gagner de plus dans cette nouvelle bataille électorale ? C’est la France qui est en jeu. “J’aime mon pays”, dit-il régulièrement, c’est un passionné. Il n’est pas inutile de rappeler que son retour s’explique en grande partie par l’incapacité de ses successeurs de l’époque à reprendre le flambeau de la droite française. Car si la relève avait su s’imposer, la donne aurait été aujourd’hui différente.
A n’en pas douter, les motivations de Nicolas Sarkozy sont saines, car elles sont stimulées par son désir de redresser la France, profondément affaiblie après 5 ans de hollandisme. Son combat sera d’autant plus passionnant et sincère que la cause est noble !
4. Comme tout bon stratège qui se respecte, Nicolas Sarkozy a préparé minutieusement sa rentrée politique
D’une part, en organisant l’annonce successive de ses soutiens, couvrant un large spectre politique: de la droite gaulliste avec François Baroin à la droite réputée dure de Christian Estrosi, en passant par le social Gérald Darmanin ou l’ex-coppéiste Christian Jacob, le casting est pour le moins réussi. D’autre part, en publiant un livre-programme TOUT POUR LA FRANCE servant de corpus idéologique et, très probablement, de base aux futurs débats. Pendant ce temps-là, ses concurrents sont au point mort, coiffés au poteau. Incontestablement, une dynamique est en route, côté sarkozyste.
5. Enfin, Nicolas Sarkozy gagnera la primaire car il ne fait aucun doute qu’il prendra des risques, quitte à être clivant
La situation économique et sécuritaire est telle que, seules, des mesures fortes doivent être prises. Les français attendent de la clarté et rejetteront toute demi-mesure, qui ne serait rien d’autre que de la poudre aux yeux. Le noyau dur du parti est déjà acquis à sa cause.
Nicolas Sarkozy l’a bien compris, les problématiques ayant trait à l’identité, les frontières, l’islam et l’économie sont pleinement à l’ordre du jour, dans un contexte national particulièrement lourd et tendu, duquel il réussira à sortir son épingle du jeu.
Mais la primaire n’est pas une fin en soi, il conviendra par la suite qu’il parle à tous les Français, les récalcitrants, les sceptiques et les déçus, qu’il va devoir de nouveau convaincre, porté par sa volonté sans faille et son moral d’acier. Mais ce n’est qu’en étant unie que la droite fera de son champion le prochain président de la République.
Anthony Dodeman
Source : www.twitter.com/AnthonyDODEMAN
C’est donc un prophète qui nous parle pour nous dévoiler l’avenir qu’il est seul à connaitre; car la victoire de Sarko aux primaires est loin d’une certitude pour les observateurs non-éclairés de révélation divine.
Vu qu’il en est certain, on pourrait peut-être faire l’économie des primaires ?
Naturellement, à la lecture on constate qu’il s’agit de vœux (pieux ?) et non d’analyse ; les arguments avancés peuvent donc être si facilement inversés qu’il serait inutile de se fatiguer à le faire.
Cela dit, l’intérêt pour le simple citoyen que je suis réside dans la présidentielle, et non les primaires.
Il serait donc important de tenir compte d’un élément qui passe largement inaperçu : la menace de Bayrou de se présenter au premier tour de la présidentielle si Sarkozy gagne les primaires ; et sa promesse de s’en abstenir si c’est Juppé.
Ce qui suppose (rien de nouveau à ça) le soutien de Bayrou à Juppé et son opposition à Sarkozy dont un appel à ses sympathisants à le suivre.
Bayrou représente certes une force électorale minoritaire ; mais sa présence au premier tour en opposition à Sarkozy pourrait scinder le vote « droite et centre » en canalisant assez de votants sur Bayrou pour infliger à Sarkozy une troisième place au premier tour ; ouvrant la perspective de Hollande au second tour face à Marine le Pen ; et une victoire de Hollande (# FrontRépublicain…).
En clair, la victoire de Sarko aux primaires pourrait signifier celle de Hollande à la présidentielle.
Si Sarkozy remporte la primaire, il sera forcément en tête ou en second rang au premier tour de la présidentielle. Si c’est Juppé il dominera le scrutin
La certitude « Si Sarkozy remporte la primaire, il sera FORCEMENT en tête ou en second rang au premier tour de la présidentielle… » est un peu la méthode Coué.
C’est sous-estimer le pouvoir de nuisance de Bayrou, dont la candidature au 1er tour pourrait attirer, certes ses partisans habituels, mais aussi des juppéistes et fillonistes déçus de la primaire (mouvance « TSS », Tout Sauf Sarko) ;
morcelant le vote de droite juste assez pour passer Sarko en 3eme position.
D’où un second tour entre Hollande et MLP.
Sarkozy sait cela mieux que vous et moi . Il a évalué le risque et, selon moi, il pense que Bayrou transigera !
Je trouve votre analyse très juste sur le poids de l’implication de M. Bayrou et sa capacité de nuisance pour M. Sarkozy.
Il ne faut pas oublier qu’au 2ème tour de 2012, il a donné consigne de voter pour Monsieur notre Président Hollande, et qu’il a contribué à 5 ans d’immmmmobillllisme!
Je le remercie au passage. Pour un centriste, il a mis un bon coup à gauche, maintenant, un coup pour M. Juppé. Je comprend mieux son nez de boxeur!
Pourquoi seulement cinq raisons ? Vous auriez pu en trouver six, sept ou plus du même acabit.
Et j’ai aussi en mémoire quelques casseroles que traîne votre candidat favori et qu’une bonne partie des électeurs de droite ne lui ont pas pardonnées.
Franchement je ne sais pas si N.S va gagner la primaire ou non, mais ce que je sais c’est que personne n’en sait rien.
S’agissant de Saint François (Bayrou) ; remonter à 2012 et son soutien à Hollande c’est bien, à 2007 encore mieux.
Tout à sa haine de Sarko il n’a pas trouvé mieux que de soutenir la dinde (Sainte Ségolène).
Moyennant une sorte de marché de dupes autour d’un faux débat télévisé complaisant entre eux et entre les deux tours.
Bayrou y espérant sans doute être premier ministre avec Ségo présidente, laissant entendre à la dernière le soutien de « ses » votants (dont évidemment il n’était nullement propriétaire).
Et elle, faisant miroiter à Bayrou une sorte de troisième place au second tour ; place qui n’existe évidemment pas.
Soutien de Ségo en 2007, de Hollande en 2012 ; au mépris de ses prétentions « centristes » dès que l’ombre de Sarko apparait à l’horizon…
Pokemon éternel de la politique française comme tous les autres ; rien d’étonnant qu’on en rit pour ne pas en pleurer.
A la chasse !
Pour l’instant les sondages favorisent Alain Juppé.
À mon avis, stratégiquement, Sarkozy a commencé sa campagne trop tôt, il aurait dû avoir la sagesse de De Gaulle qui a attendu le moment pour devenir “l’Homme du salut”.
Le principal handicap de Sarkozy c’est lui-même, trop intempestif, trop hyperactif tel un Jeunes ne Bonaparte qui entend devenir Napoléon, dont les Français gardent un souvenir glorieux et en même temps très mitigé. Sarkozy parle ou public comme un Premier ministre et non, avec la distance sereine d’un Président. La rondeur du langage convient à Juppé dont la “passivité diplomatique” n’effraie pas et rappelle le charismatique Chirac, qui tout en gardant le ton neutre et noble de la France faisait par-dessous ses affaires. Sarkozy est brillant, son éclectisme est sans “mystère” et de tambouriner en permanence ne donne pas d'”espace vide” aux Français qui gardent le goût et la nostalgie d’une Gloire ancienne. La seule chose qui pourrait vous donner raison serait un renouvellement d’attentats islamistes, hélas. Bien hélas.
Enfin, dans votre analyse vous oubliez que les nouvelles générations sont des universalistes déçus, des utopistes moroses égarés dans la virtualité de Pokémon Go car la fuite a pour miroir la lâcheté ou la démission. La survie des jeunes pousse vers une illusion de bonheur qui échappe au verdict du réel. Le paysage psychologique de la France n’est pas celui d’Israël que vous semblez reporter sur celui de l’Hexagone.
Il faudrait une faille majeure, un choc existentiel, pour que Sarkozy apparaisse de nouveau comme “l’Homme Providentiel”.
Et depuis, l’outsider Macron arrive….
Et comme tout le monde se présente, ou presque, on se demande pour qui Ségolène va voter. A moins qu’elle entre aussi dans la danse?
Cette analyse, lue aujourd’hui, trois semaines après la méga-claque prise par Sarkozy au premier tour de la primaire, fait bien rigoler…
Une analyse démentie par la réalité , c’est tous les jours, partout dans le Monde ! IL y a 4 mois un pari sur Trump président, sur Fillon vainqueur de la Primaire, Juppé battu …les bookmakers vous en auraient donné une cote de 100 contre un ! CE qui ne fait pas BIEN rigoler, c’est le caractère imprévisible des électeurs trop souvent decus et prêts à toutes les aventures.