Un prêtre de 86 ans, Jacques Hamel, égorgé dans son église, par deux terroristes qui ont même filmé leur exploit. L’un des deux tueurs avait été condamné pour terrorisme et était sous bracelet électronique. Les forces de l’ordre ont abattu les criminels.
On a vu arriver sur les lieux le ministre de l ‘Intérieur et le Président de la République. Après Charlie Hebdo, après le Bataclan, après Nice, on a vu sur les écrans les mêmes hommes, la mine grave, arpenter les lieux du drame,serrer des mains et promettre que demain tout sera plus sûr et que les bonnes mesures allaient être prises.
Il y a des solutions pour limiter les dangers. Pour Les Républicains, Nicolas Sarkozy a rappelé les mesures de sécurité qu’il conviendrait de prendre dont, au premier plan, la surveillance des candidats djihadistes fichés S. Pour les trente mille églises en France il est impossible d’envisager des gardes statiques comme précédemment pour les synagogues et les écoles juives. Des surveillances aléatoires seraient plus économes en moyens et pas moins efficaces. Mais il y a des veilles qu’il faut mettre en place en urgence : les sites djihadistes et leurs visiteurs, les mosquées et les prédicateurs de haine, les maisons d’arrêt où se radicalisent les petits délinquants.
Il ne faut pas hésiter à remettre en question la nationalité de ceux qui se comportent comme des ennemis de la France et Boualem Sansal a été catégorique à ce sujet. Il faut également renoncer à mettre en danger les populations en acceptant que les endroits publics puissent être envahis sans contrôle.
Il faut profiler, il faut fouiller, il faut être sur ses gardes et il faut essayer de deviner ce que pourrait être le prochain coup des assassins. Il faut adopter et adapter les mesures que les israéliens ont mises au point tout au long d’une expérience de près de 70 ans en matière de terrorisme.
On entend le personnel politique de la majorité se répandre sur la nécessité de rester unis, de refuser la division des Français qui serait une victoire pour Daesh et ses forces du mal. Et le célèbre « pas d’amalgame » est le fil rouge de toutes les interventions.
Mais cette phraséologie a pour premier résultat d’exaspérer les Français et de les pousser à la transgression. Chacun d’entre nous sait que Mounir ou Omrane, collègues de bureau, ou Sadok l’épicier, Gacem, le mécanicien sont des copains avec lesquels on est heureux de partager des conversations ou de raconter des blagues. Mais on sait aussi que dans les territoires perdus de la République des jeunes gens de moins de 20 ans, musulmans nés français, en échec scolaire, en errance professionnelle, vivant d’allocations, de petits boulots ou de trafics en tout genre, sont la proie des propagateurs d’une haine sans limites contre les juifs « qui gouvernent les média », Israël « pays d’apartheid », contre les « kouffars » responsables de tous les échecs. Et les élus de gauche de la Seine Saint-Denis ou des banlieues des villes se prostituent pour rester en place et nomment citoyens d’honneur des terroristes palestiniens assassins de civils et d’enfants. La compromission en attendant la soumission.
Non, on n’a pas besoin que les stratèges de la rue de Solférino nous dictent notre conduite. Quand un dirigeant d’entreprise mène son entreprise d’échec en échec, les actionnaires envisagent son remplacement. C’est ce qui est l’objet des réflexions et des ruminations des électeurs.
Prétendre que ceux qui pourraient remplacer l’équipe actuelle ne seraient pas de bons démocrates et qu’ils voudraient attenter à l’état de droit est une idée que Julien Dray aurait suggérée au Président et dont il assure la diffusion et la promotion. Entre ceux qui voudraient faire du pays un état où les libertés individuelles seraient limitées pour assurer la sécurité et ceux qui ne veulent surtout pas contrecarrer les droits des maghrébins promus au rang de prolétariat de remplacement, le Président apparaîtrait au juste milieu après cette triangulation entre les extrêmes,
Mais le pseudo angélisme est un calcul politique, le même que celui de François Mitterrand : conforter les extrémistes du Front National pour que l’espace politique de la droite républicaine se rétrécisse et qu’il y ait une possibilité pour le candidat Président de se retrouver en seconde position après le premier tour. C’est à la droite républicaine de signaler le piège et de montrer aux électeurs qu’il s’agit d’une manœuvre désespérée de ceux qui voudraient rester au pouvoir en présentant un bilan le plus lourd qui se puisse inventer : plus de chômeurs, plus d’impôts, plus de déficits et plus d’insécurité.
André Mamou