A l’occasion de sa nouvelle exposition d’art contemporain qui a commencé la semaine dernière au Palais de Tokyo à Paris, Michel Houellebecq a accordé une interview exclusive au magazine « Culture » d’i24NEWS.
Lors de cet entretien, qu’il commence par un chaleureux « Shalom le koulam » (« Bonjour à tous », en hébreu), Houellebecq présente cette exposition baptisée « Rester vivant », une référence à son premier recueil de poésie, publié en 1997.
Devant Valérie Abecassis, l’écrivain évoque le besoin de faire quelque chose de « plus esthétique et de moins lourd » qu’il l’a animé après la sortie, l’année dernière, de son dernier roman « Soumission », peu avant les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper casher, une période « éprouvante », se souvient-il.
En effet, l’attaque du journal satirique, dans laquelle il a perdu son ami Bernard Maris a eu lieu en plein milieu de la promotion de son dernier livre. Bouleversé, il avait décider de quitter la France quelques temps.
Alors qu’il a donné de nombreuses interviews à la presse, celles données aux chaînes de télévision ont été bien plus rares. Alors pourquoi i24NEWS ? « Parce que j’aime bien Israël, je m’y sens bien, bien que je n’arrive pas vraiment à dire pourquoi. »
Avant d’évoquer en profondeur ce nouveau projet, Houellebecq balaie les sujets d’actualité : Israël, qu’il soutient, entre autres, pour « les moyens moraux » utilisés dans la guerre, l’intervention de la France dans les conflits au Moyen-Orient, qu’il qualifie d’ »erreur », le « succès du salafisme » en France, aussi bien chez les immigrés que chez les Français, et la question de la difficulté de vivre sans religion. « Tous mes livres parlent de ça », se targue-t-il.
En dépit de son succès et de l’admiration qu’il suscite, Houellebecq reste pessimiste sur l’état actuel de la France, « un pays qui ne va pas très bien, et pour plusieurs raisons qui sont décrites dans Soumission ».
« Tout ça finira mal : le risque de guerre civile est réel, plus que dans n’importe quel pays européen », prédit-il.
Michel Houellebecq n’a jamais caché sa sympathie pour les Juifs, et dit comprendre ceux qui quittent la France pour Israël, « parce que c’est dangereux ». Il préconise une alternative à l’alyah : s’installer dans des coins plus tranquilles en France, loin des villes et des islamistes.
Puis l’auteur de « Extension du domaine de la lutte » parle de cette exposition, construite comme « un scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », selon le commissaire de l’exposition.
Ne manquez pas l’interview exclusive de Michel Houellebecq par Valérie Abecassis dans le magazine Culture, vendredi à 21h10 (heure France) sur i24news