Manuscrits de Kafka : la Bibliothèque Nationale d’Israël reste propriétaire

Clap de fin pour cette longue bataille judiciaire. Depuis 2009, la Bibliothèque nationale d’Israël et des héritières se disputaient la propriété d’un fonds de manuscrits de Franz Kafka. L’auteur du « Procès », décédé en 1924, souhaitait pourtant voir brûler ses manuscrits …kafka1906_cropped

La Cour suprême d’Israël a décidé dimanche qu’un fonds rare de manuscrits de Franz Kafka resterait la propriété de la bibliothèque nationale de l’Etat hébreu, mettant ainsi fin à une longue bataille juridique. La plus haute instance judiciaire israélienne a rejeté un appel présenté par les héritiers de Max Brod, un ami de Franz Kafka qui fut son exécuteur testamentaire. L’auteur du « Procès », décédé en 1924, avait demandé à Max Brod de brûler ses manuscrits mais ce dernier les avaient conservés.

Après l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne nazie en 1939, Max Brod avait immigré en Palestine, emportant avec lui ses manuscrits, dont certains écrits rares. A sa mort, en 1968, il les avait ensuite légués à sa secrétaire, Esther Hoffe. Dans son testament, il lui demandait de léguer à son tour ces archives à « l’Université hébraïque de Jérusalem ou à la bibliothèque municipale de Tel-Aviv ou à une autre institution en Israël ou à l’étranger », selon l’AFP. Evaluées à plusieurs millions de dollars, les archives ont été partagées entre les deux filles d’Esther Hoffe, morte en 2007. La collection Brod est depuis devenue l’enjeu de multiples disputes.

Deux millions de dollars pour le manuscrit du « Procès »

Au début du procès contre les héritières d’Esther Hoffe en 2009, l’Etat d’Israël avait réclamé tous les documents, jugeant que telles étaient les dernières volontés de Max Brod. Mais les deux filles avaient argumenté qu’il avait fait don à leur mère de ses archives et qu’elles pouvaient en disposer comme elles le souhaitaient. Esther Hoffe avait elle-même vendu le manuscrit original du « Procès » pour deux millions de dollars.

En 2012, un tribunal avait ordonné que les archives soient transférées à la Bibliothèque nationale d’Israël. Une décision confirmée en 2015. La Cour suprême a cette fois-ci souligné : « Max Brod ne voulait pas que ses biens soient vendus au meilleur prix, mais qu’ils trouvent une place appropriée dans un sanctuaire littéraire et culturel. »

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