L’attentat de Nice, le 14 juillet dernier, a causé la mort hier d’une 85e victime, finalement emportée par ses blessures. J’ai cependant l’impression que certains ne réalisent pas combien ça fait vraiment, 85 morts, sans parler des centaines de blessés.
Et sans parler de ceux qui ont vu l’horreur sans être physiquement touchés. Il y a des pages et des pages à écrire sur ce qui nous arrive (c’est en cours, pour ce que ça vaut), mais les idioties lues et entendues depuis quelques heures méritent qu’on leur réponde. C’est à la fois vain et incroyablement arrogant, mais j’ai l’habitude et ça soulage, ce qui n’est déjà pas si mal.
Il a donc été décidé d’annuler la Braderie de Lille pour des raisons de sécurité. Ce choix, dicté par une évaluation réaliste de la menace jihadiste, n’a rien d’anodin, ne serait-ce que pour des raisons économiques. L’évènement n’est, en effet, pas qu’une fête, et son annulation est pénible aussi bien politiquement que financièrement. Les faits s’imposent, cependant, et on ne peut que rester abasourdi par les imbécilités proférées depuis que cette décision a été rendue publique.
L’Etat et les autorités, malgré tous les défauts qu’on leur connaît, sont mobilisés contre la menace jihadiste. Quoi qu’on pense de la politique suivie (peu de bien, me concernant), il doit être clairement dit que des moyens sont déployés, et on jugera donc parfaitement négligeables les critiques écrites par je-ne-sais-plus quel écrivaillon apeuré – auquel le Premier ministre, qu’on pensait déjà pas mal occupé, s’est abaissé à longuement répondre. Que le gouvernement soit inefficace est une chose entendue, mais qu’il soit accusé de ne rien faire est insupportable. Annuler cette braderie est une décision de bon sens, dictée par la nature de l’événement et son contexte.
Les données disponibles sur Wikipédia indiquent qu’à l’occasion de la braderie plus de deux millions (« Vous savez combien ça fait, un million, Larmina ? ») parcourent les 100 km de trottoirs occupés par 10.000 commerçants, dans une cohue à la fois bon enfant et d’une extrême densité. Face aux modes opératoires déjà mis en œuvre par Al Qaïda (qui décrivait en 2015 comment s’y prendre) ou par l’EI (qui ne manque pas non plus d’ambition ou d’imagination), comment concevoir la protection d’un tel événement ? Et la gestion d’une attaque ? Comment envisager une fusillade dans la foule, et le risque immense de piétinement ? Ou un véhicule lancé à pleine vitesse ? Après tout, ça arrive dans des villes administrées par des professionnels de la sécurité, alors à Lille, pensez donc !
Il ne s’agit pas d’un renoncement mais de la prise en compte d’une menace que les derniers mois ont montrée plus que crédible et que les analyses annoncent durable, voire de plus en plus intense. Il ne s’agit pas non plus d’admettre que les services de sécurité et de renseignement sont perfectibles – et ils le sont, pourtant – mais simplement de reconnaître que l’infaillibilité n’est pas de ce monde. La braderie de Lille n’est pas un événement anodin, et prendre le risque d’un carnage, peut-être d’une ampleur inédite dans notre pays, serait irresponsable. Ce serait aussi faire peu de cas de la vie des victimes, et ce serait surtout nous jeter dans une crise politique à quelques mois d’un scrutin primordial. Avouons qu’on peut s’en passer.
La résilience nécessite de s’adapter sans rompre afin de durer et de pouvoir se relever quand la menace aura diminué, vaincue par nous ou emportée par l’Histoire. Exposer des centaines de milliers de personnes par principe ne relève pas d’une quelconque grandeur dans l’adversité, et ceux qui invoquent ce soir la résilience font montre d’une panique et d’une hystérie bien révélatrices. On notera également que ceux qui reprochent au gouvernement d’avoir « cédé » sont les mêmes qui, au pouvoir il y a quelques années, geignaient au moindre accident de bus et se précipitaient au milieu des familles dévastées. On se permettra également de supposer que ces esprits supérieurs, qui râlent aujourd’hui, n’auraient pas manqué de hurler si un attentat avait été commis à Lille dans quelques semaines. Les déclarations entendues depuis les drames de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray disent tout de la solidité de ces chefs de guerre de comptoir.
Enfin, parce que ça me fait plaisir de le penser, on a du mal à ne pas percevoir chez quelques uns comme une fascination morbide, parfaitement abjecte, pour tous ces attentats et, peut-être, l’espoir que tous ces cadavres servent in fine leur vision du monde. A ceux-là, on suggère, courtoisement et quand ils auront appris la définition de la résilience, de se pencher sur celle de la décence.
Par Jaccques Raillane ( @AbouDjaffar )
C’est parce que pour ces crétins gauchistes nous ne sommes pas en guerre et nous n’avons donc pas d’ennemis mais seulement affaire à des “déséquilibrés” ou à des “discriminés” par l’école et la société française. Donc à des individus in fine défendables et excusables.
Le moustachu Plenel va nous pondre un énième livre sur l’enfance certainement malheureuse du tueur tunisien musulman de Nice et de son divorce difficile pour en conclure qu’il ne faut pas le “juger hâtivement” comme dirait un autre crétin gauchiste…
Tant pis pour tous ceux qui soutiennent les palestiniens.. La braderie de Lille était infestée de stands anti israéliens que Martine Aubry trouvait très à leur place et qu’elle ou ses adjoints avaient sans doute encouragés pour fidéliser les voix des musulmans de la ville.
Et si l’on supprime la braderie il va y en avoir des manifestations à annuler : le 31 décembre sur les Champs Elysées avec des foules innombrables venues fêter le nouvel an , la Fête des Lumières le 8 décembre à Lyon, les défilés Gay Pride etc..
Aubry,elle fait une connerie de plus. C’est incroyable que l’Universite d’été du PS ait été annulée pour des raisons de sécurité . Les socialistes redoutent un autre massacre qui renforcerait les électeurs dans leur décision de se détourner de Hollande et de Valls incapables d’assurer la sécurité des français.
Livio Santi
Confirmant Livio Santi ci-dessus.
On ne le dit évidemment pas, mais à Lille et dans la région (certes à Tourcoing et davantage à Roubaix) il y a de fortes concentrations musulmanes ; c’est Molenbeek un peu partout.
La probabilité d’un attentat de grande ampleur à Lille pendant la braderie n’en était donc que plus élevée ; Martine Aubry le sait mieux que quiconque et sans doute sa décision fut prise suite aux fermes recommandations des préposés à la sécurité, locaux et nationaux (Préfecture, DGSI, police…). Elle ne pouvait simplement pas faire autrement.
N’oubliant tout de même pas qu’elle sait devoir sa place au vote musulman ; d’où sa grande mansuétude à l’égard des stands « palestiniens » et anti-israéliens qui » fleurissaient » d’habitude sur les trottoirs de la braderie ; d’autant que leur message correspond pas mal à ses idées.
Sans oublier son mari, l’avocat lillois de longue date Jean-Louis Brochen, surnommé parfois l’« avocat des islamistes », vu la nature d’une partie de sa clientèle.
Martine Aubry (Madame 35 heures, rappelons-nous) n’est pas loin de récolter ce qu’elle a semé. Dommage pour les amateurs de la braderie et pour les milliers de petits commerçants qui en vivent ; mais par ailleurs, vivement bon débarras.