Ce mois de juillet 2016 a été d’une violence rare, et a marqué le début d’une prise de conscience du monde occidental : le terrorisme existe, et il tue partout.
Nice, Munich, Ansbach, Sagamihara, Saint-Etienne-du-Rouvray viennent après Bruxelles, et le Bataclan. En moins d’un an, il semble que tout a changé autour de nous, et ceux qui veulent dresser un historique de cette vague sanglante remontent jusqu’en janvier 2015.
Certains articles datent le début du terrorisme islamique en 2012 mais ils sont rares en dehors des médias juifs. Ils sont encore plus rares à évoquer les manifestations de Daesh sur notre sol qui ont enflammé la France en 2014 et ont donné lieu à un déchaînement antisémite qui n’a pas remué les masses.
“Mort aux juifs” scandé dans les rues de Paris, de toutes les villes françaises, il y a seulement 2 ans, n’a pas semblé un motif suffisant pour mettre en branle un arsenal de mesures qui aurait tenté de terrasser ce sentiment de toute-puissance qui s’est insidieusement installé.
Les meurtres des enfants juifs de Toulouse, l’assassinat d’Ilan Halimi n’ont pas réveillé la compassion ni la solidarité qu’on aurait pu imaginer : ces bons sentiments étaient alors réservés aux victimes palestiniennes qui monopolisaient le terrain. Quatre enfants juifs assassinés de sang froid n’ont pas fait défiler la France entière : c’était un blanc-seing donné aux tueurs, tout est permis ici.
Les cris de “Mort aux juifs” scandés sous les drapeaux de Daech défilant partout en France, c’était un second signal : “allez-y, la guerre contre nous (EI, Daesh) n’est pas déclarée”.
Il aura fallu un bain de sang effroyable pour que tout le monde ou presque prenne conscience que le terrorisme est une entité que l’on ne peut pas fractionner en “bon” et “mauvais”. Il aura fallu tous ces morts pour que l’indifférence s’estompe et que ce sentiment fallacieux que le terrorisme épargnerait toujours “les victimes innocentes” vole en éclat. L’angélisme ambiant n’a plus bonne presse, mais l’AFP se permet encore de titrer “Un palestinien tué” sans préciser qu’il s’agit du meurtrier qui a abattu froidement il y a quelques mois un père devant ses enfants.
Après des années de stigmatisation systématique de la politique sécuritaire israélienne, soudain le monde entier veut des “recettes” pour se protéger des meurtres qui ont fait tant de victimes en Israël : voitures bélier, attentats à l’arme blanche, kamikazes de tous poils.
Après des années de questionnement imbécile et récurrent du style “mais tu n’as pas peur d’aller passer des vacances en Israël”, tout le monde ou presque trouve que finalement ce n’est pas idiot comme destination quand tout saute, partout.
Après des années de tolérance vis-à-vis de toutes les manifestations anodines du cancer qui gangrène l’Europe, BDS omniprésent, cris de “Allah Oukbar” subis dans la résignation et l’indifférence, antisémitisme affiché et non réprimé, les autorités réagissent et tentent de réprimer tout ce qui était déjà illégal depuis des années, mais la priorité était au “pas de vagues” et au “Padamalgam”.
Et tout ceci, loin de produire la moindre satisfaction est au contraire facteur de désolation et de frustration démultipliées.
Pourquoi, mais pourquoi a-t-il fallu tant de victimes pour dessiller les yeux des dirigeants, certes, mais aussi de l’opinion publique? Comment ce monde illusoire de bisounours a-t-il pu prendre le dessus sur la réalité sauvage du terrorisme qui croissait et prospérait partout? Et de ce sentiment en découle un autre, bien plus désespérant. Combien de temps va durer cet éveil au degré du danger ambiant? Combien de temps faudra-t-il pour que toutes ces victimes sombrent dans l’oubli et que chacun commence doucement à s’imaginer que ce n’était qu’une irruption ponctuelle, que l’on peut de nouveau dormir sur ses deux oreilles?
Line Tubiana
L’opinion publique, animée par le bon sens populaire, commence à ouvrir les yeux, au grand dam de certains media bienpensants qui font de la résistance. “Le Figaro” par exemple, continue à censurer les posts critiquant le Padamalgam. Triste image de la presse en France (en 46e position mondiale sur 180 pour la liberté d’opinion et de parole) !