Qui aurait cru possible qu’au cœur de la petite ville baroque d’Ansbach un attentat vienne déchirer une nuit d’été ? C’est la question que se posent bon nombre de titres allemands ce 25 juillet, au lendemain de l’explosion d’une bombe dans cette petite ville bavaroise qui a fait 12 blessés, dont 3 graves. L’attaquant présumé, un réfugié syrien de 27 ans, est mort dans l’attentat.

Une semaine après l’attaque à la hache dans un train dans la ville de Würzburg et trois jours après la tuerie de Munich, “l’attaque à la bombe secoue l’idylle provinciale de la petite ville bavaroise”, titre le Handelsblatt. Des heures après l’explosion, les habitants sont “toujours sous le choc”, rapporte le quotidien économique, car ils l’ont échappé belle : ne disposant pas de billet d’entrée, l’homme n’a pas pu pénétrer sur le terrain du festival où étaient rassemblées 2 000 personnes.
Si le Syrien qui s’est réfugié en Allemagne voici deux ans avait pu mettre en œuvre ses plans, il aurait non seulement fait de nombreux morts, mais il aurait aussi atteint la Bavière en son cœur. Le terrain du festival fait partie du vieux château où siège le gouvernement du district de la Moyenne-Franconie – le bras local de l’exécutif bavarois.”
Le ministre de l’Intérieur bavarois considère qu’un mobile islamiste est “probable”, précise la Süddeutsche Zeitung à Munich. L’explosif qui se trouvait dans le sac à dos de l’homme a visiblement été “préparé spécialement” : des morceaux métalliques tranchants ont été trouvés dans un large périmètre autour du lieu de l’attentat.
En revenant sur les trois attaques violentes perpétrées en une semaine, le quotidien de la capitale bavaroise pointe la menace qui a fini par inquiéter les autorités, à savoir “le danger posé par les imitateurs”. Les psychologues s’appuient surtout sur les Etats-Unis pour étudier la question. Mais, concernant les médias, le quotidien écrit :
Plus la couverture médiatique est importante, plus il est probable qu’une des rares personnes disposées à reproduire ce genre d’acte se sente interpellée. Plus les reportages sont parlants et semblent tirés d’un film d’action, plus il est facile de s’identifier à l’auteur de l’attentat, et plus le risque qu’il fasse des émules est élevé. Les psychologues continuent à lancer des appels à ne pas entrer dans le jeu des forcenés, à ne pas nourrir leur narcissisme, à pixéliser leur visage ou à ne pas donner leur nom complet.”