La police israélienne a affirmé avoir déjoué un projet d’agression contre les participants à la Gay Pride à Jérusalem aujourd’hui alors que l’an dernier un juif ultra-orthodoxe avait tué une jeune fille qui défilait.
Selon la police, l’auteur du meurtre, Yishaï Shlissel, condamné à la prison à vie le mois dernier, a été en contact avec son frère Michael pour attaquer les participants de la marche. Michael Shlissel a été arrêté et sa détention a été prolongée jusqu’à demain.
Sur le terrain, quelque 2000 policiers étaient déployés tout le long du parcours pour éviter d’être pris par surprise par un incident comme cela avait été le cas en juillet l’an dernier. Shira Banki, une jeune Israélienne de 16 ans, avait été poignardée par Yishaï Shlissel qui avait également blessé au couteau cinq autres participants avant d’être maîtrisé. Cette agression avait déclenché une polémique sur l’inefficacité du dispositif de la police qui n’avait pas cru bon de surveiller Yishaï Shlissel, libéré quelques semaines auparavant après avoir purgé une peine pour avoir blessé trois personnes lors d’une précédente Gay Pride en 2005.
Pour éviter tout nouveau drame cette année, la police pris des mesures drastiques pour assurer la sécurité des milliers de participants attendus à partir de 18h. Toutes les rues donnant accès au parcours ont été totalement fermées à la circulation depuis le début de l’après-midi. A titre de précaution les organisateurs ont fourni une liste des participants à la police pour faciliter l’accès au cortège. Les personnes qui ne sont pas enregistrées peuvent participer au défilé, mais après avoir subi un contrôle plus strict.
Tom Canning, un des organisateurs de la marche qui a failli être poignardé l’an dernier s’est déclaré satisfait des mesures prises. « Ce qui s’est passé l’an dernier a été un coup dur pour la police. Cette année cela fait trois mois que l’ensemble du dispositif de sécurité est mis au point par la police au plus haut niveau », a-t-il affirmé à l’AFP. A Jérusalem, une ville sainte pour les juifs, les musulmans et les chrétiens, la communauté homosexuelle a beaucoup plus de mal à être acceptée qu’à Tel-Aviv considérée comme une cité plus tolérante.
Cette année, des rabbins ont également contribué à faire monter la tension avant la Gay Pride en tenant des propos homophobes. Le colonel Eyal Karim, candidat désigné pour le poste de grand rabbin de l’armée a suggéré que les homosexuels subissent des traitements car ce sont des personnes « malades et handicapées ». Un autre rabbin, Yigal Levinstein, a été banni des bases de l’armée où il donnait des conférences après avoir qualifié les homosexuels de « pervers ».
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