Le prix de la vérité par Hagay Sobol

Le prix à payer dans la lutte antiterroriste : Dire la vérité !

Le terrorisme « aveugle » vient une fois de plus d’ensanglanter la France. Comme à chaque fois, submergés par une émotion bien compréhensible, nous cherchons des responsables. Chacun énonce les manquements et les solutions « évidentes » qui depuis des lustres auraient dû être mises en œuvre. Mais, si cela était aussi simple, ce ne serait pas une menace globale et ces mesures auraient déjà été appliquées. En réalité, nous payons aujourd’hui au prix fort un déni collectif, celui d’un mal qui nous ronge de longue date, l’islamisme. Dans cette lutte contre la barbarie et pour notre survie, la route sera longue et difficile. Et, pour vaincre nous ne pouvons aller désunis à la bataille.

massacre

Tous responsables

Il ne faut pas se laisser aveugler par la haine en désignant des boucs émissaires tout trouvés, où viennent en tête de liste, les élus taxés de laxisme et d’incompétence, les musulmans dans leur ensemble et les étrangers en général. Car il est plus aisé d’accuser que de voir la vérité en face. La responsabilité de la situation actuelle est partagée.

Elle incombe en tout premier lieu aux assassins qui prônent le djihad, les idéologues comme leurs bras armés !

Cependant, une majorité d’élus, au nom d’un politiquement correct incompréhensible, n’a pas voulu nommer le mal, ceux qui instrumentalise une religion, l’islam, à des fins de pouvoir et de conquête. D’autres, avec des arrières pensées électoralistes, ont « caressé dans le sens du poil » les radicaux, tolérant un discours de haine. Et enfin, ne sont pas exempt de reproches, loin s’en faut, ceux qui, alors qu’ils étaient aux commandes, n’ont pas appliqué les solutions miracles qu’aujourd’hui ils prônent en vilipendant le gouvernement. Ces postures discréditent le monde politique et jettent les électeurs dans les bras d’un autre extrême. Il est désormais grand temps de dire la vérité, et de la dire d’une seule voix. Car la lutte contre le terrorisme n’est pas un sujet de politique politicienne.

Mais cette vérité doit également être entendue pour ce qu’elle est, par les électeurs. Car les élus ne sont jamais que l’expression d’un choix qui sort des urnes, pas une vue de l’esprit. Les citoyens doivent admettre le fait que la lutte sera d’autant plus rude que l’ennemi est impitoyable. Et le prix à payer sera très élevé.

Le profil des terroristes a changé

Dès 2012, j’écrivais qu’il fallait tout faire pour éviter que les « loups solitaires deviennent des loups solidaires », en m’insurgeant contre la qualification hâtive de l’auteur des attentats de Toulouse et de Montauban. Ce qui est à l’origine de mon engagement politique et qui me valut par la suite d’être auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur les filières et les individus djihadistes.

Désormais nous y sommes. A côté des filières de djihadistes aguerris exigeant une logistique, des compétences, et une préparation minutieuse, il y a une menace d’une autre nature et imprévisible. Celle représentée par ces « loups solitaires » et autres « déséquilibrés » qui pour la plupart s’autoradicalisent via internet. S’ils définissent eux-mêmes leurs objectifs, ils participent authentiquement à un plan d’ensemble conçu par les théoriciens du djihad. Il suffit pour s’en convaincre de consulter la propagande de Daesh. Comme ils agissent en dehors des filières traditionnelles, ils sont excessivement difficiles à identifier avant le passage à l’acte.

D’autre part, loin des clichés, les terroristes ne se recrutent pas exclusivement dans une catégorie ethnique ou sociale. D’Hervé/Djamel Loiseau mort en Afganistan en 2001 jusqu’aux attentats de Paris en 2015, avec Fabien Klein, ils sont nombreux à ne pas correspondre à ce stéréotype que certains propagent pour mieux nous tromper et nous monter les uns contre les autres. De même que la précarité ou la détresse sociale ne peuvent à elles seules expliquer ce cheminement. Les auteurs des attentats du 11 septembre 2001 ou plus récemment de Dacca au Bengladesh étaient diplômés et issus de la classe aisée.

Des mesures à la hauteur du danger

Tous les moyens avaient été déployés pour que l’Euro2016 se passe pour le mieux. Il suffisait d’attendre…

On comprend dès lors que ce ne sont pas des « mesurettes » qui pourront enrayer ce processus implacable et d’échelle planétaire. Il faut au contraire mettre en place une logique de système intégré et coordonné, non seulement au niveau national, mais au niveau européen et mondial, avec un partage des renseignements, du savoir-faire et des ressources. Et les besoins sont énormes. Imaginons simplement le temps et les structures nécessaires pour former des personnels compétant devant assurer les missions qui leur seront confiées.

Si dans cette lutte existentielle, le cloisonnement est un obstacle, par symétrie, il ne peut donc exister un bon et un mauvais terrorisme. Celui que l’on combat et celui que l’on tolère. Car le justifier ailleurs revient à l’accepter chez nous.

De même, il est illusoire de penser qu’en négociant avec les groupes ou Etats terroristes, ils seront nos alliés, ou que cela évitera la mort de « français innocents ». Les islamistes qu’ils soient sunnites ou chiites, ont leur propre agenda et dans tous les cas de figure, il y a un retour de boomerang. L’histoire l’a amplement démontré.

Tous unis contre la barbarie !

Plutôt que de se renvoyer les uns les autres la responsabilité du carnage de Nice, nous n’avons d’autre choix que celui de l’unité. C’est ensemble que nous vaincrons et c’est divisés que nous perdons.

Montrons à ceux qui ont juré notre perte qu’en nous frappant un 14 juillet, ils ne nous ont pas mis à terre mais qu’ils ont renforcé notre détermination.

Car cette commémoration nationale est une fête de combat contre la tyrannie, contre tous les totalitarismes qu’ils soient politiques ou religieux.

Hagay Sobol

H SOBOL

 

 

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21 Comments

  1. Et si ce flot de paroles ne servait inconsciemment qu’à masquer ce que chacun commence à sentir confusément, que ça ne s’arrangera pas et ira de pis en pis avec l’immigration maghrébo-musulmane comme nous le montre les faits depuis 40 ans (de la marche des beurs à la voiture-bélier…), que la France n’est pas Israël et que ce problème mortel à terme pour la nation ne pourra être tranché que par un terrible choix entre deux solutions ?

  2. André,

    Et si votre flot de paroles ne cherchait à masquer un problème complexe par des formules toutes faites obscurcissant ainsi la réalité.

    La vérité est que même Israël, un pays malheureusement préparé aux attentats depuis des décennies, limite mais n’empêche pas le passage à l’acte d’individus agissant en dehors de filières organisées et aux profiles variés.

    La vérité est qu’aujourd’hui après la mort des idéologies politiques, revient la foire aux illusions instrumentalisant la violence et l’agressivité d’individus de toutes origines et de toutes classes sociales.

    Ce ne sont donc pas des mesurettes mais bien un changement global qui est exigé et qui doit être mis en œuvre.

    Et le prix sera très élevé. Sommes nous prêt collectivement à l’assumer ?

    • Oui, justement!
      Que fait-on pour les imams et les mosquées salafistes?
      Que fait-on pour les territoires perdus de la république (dans l’hexagone, la Corse regle ses problèmes)
      Que fait-on tout court?
      Israel agit, la France subit!

    • « La vérité est que même Israël, un pays malheureusement préparé aux attentats depuis des décennies, limite mais n’empêche pas le passage à l’acte d’individus agissant en dehors de filières organisées et aux profiles variés. »
      __________

      En dehors de filières organisées ? Je croyais que ces individus étaient célébrés par la population avec force youyou et distribution de sucreries, par le Hamas et le Fatah qui ne manque jamais de rétribuer leurs familles ou de verser une pension à lesdits individus lorsqu’ils s’en sortent et sont emprisonnés…

        • Ce que certains aujourd’hui appellent abusivement des amalgames ne sont en réalité que des points communs qu’ils essaient par là même de masquer. Et entre Nice et Gaza il y a beaucoup de points communs à commencer par le mode opératoire mais surtout avec l’islam et l’arabité.
          Car vous aurez remarqué comme moi que les maghrébins islamisés qui assassinent des français en France ne se réclament pas de la Kabylie ni de Saint Augustin…

  3. NO COMMENT,
    1) Formation d’Imams français : il avait été proposé de créer, grâce au concordat, un séminaire pour former des Imams de France à Strasbourg, et par là même instaurer un Islam français. Cela a été refusé avec force par nos chers députés toutes couleurs politiques confondues. C’est con fondant…
    2) Plutôt que de créer uniquement un conseil du culte musulman on aurait dû créer des structures reposant sur la société civile, comme le Crif. C’est étonnant que dans un pays laïque à chaque fois que l’on touche aux différences culturelles, c’est le religieux qui est mis en avant. Merci NS !
    3 )On ne devrait pas donner la parole à des radicaux (TV radio, journaux…), ni permettre des réunions islamistes (UOIF). Merci NS!
    4) On n’aurait pas dû réduire les effectifs de police et en particulier, la police de proximité. Merci NS (on est très loin du Karcher…)
    5) On devrait appliquer les lois de la République et soutenir les enseignants car ils sont en 1ère ligne et souvent désavoués par leur hiérarchie ! L’Etat n’a pas donné de consignes claires lors des minutes de silence via une circulaire après les attentats (ex: Toulouse et Montauban. Merci NS !
    6) On aurait pas dû se cacher derrière les « loups solitaires », comme à Toulouse… puis s’étonner que les loups solitaires deviennent des loups solidaires de Daesh comme à Nice. Merci NS !
    7) Le système israélien n’est pas infaillible et s’est construit sur beaucoup de larmes. On devrait s’en inspirer en sachant que le risque zéro n’existe pas. Ce que les israéliens expérimentent tous les jours.
    8) Enfin, accepter qu’il faudra du temps, de l’argent, de la coopération pour y arriver.
    Ce n’est qu’au prix de la lucidité et du courage que l’on pourra assurer la sécurité de nos enfants.

    • Je ne suis pas fou amoureux de NS. Il a beaucoup parlé, fait des promesses, mais à déçu tant il a peu agi. Maintenant, on a « Moi Président « . Il est là depuis plus de 4 ans, et n’a rien fait de plus, et même en a fait encore moins, tellement, il roule en marche arrière ! Depuis 4 ans, la baisse les effectifs de la police n’est pas une fatalité, et on aurait pu rectifier le tir. Si « Moi Président » attend l’an prochain pour nous promettre de réembaucher dans la police? La promesse électorale est alléchante, et pourrait faire miroiter des emplois aux désœuvrés.
      L’un comme l’autre nous font le coup des promesses non tenues! Quand on verra des extrêmes, ou même un seul au pouvoir, ce sera pour chacun la faute de l’autre. Trop facile!
      Pour les imams, ceux qui bousculent nos convictions, il faut aller les cueillir dans leurs fiefs et les bouter hors de France.
      Les mosquées n’ont pas le statut d’immunité diplomatique.
      Et je rajouterai, M. Sobol, de remettre le service national en route. Dans les casernes, on détectera les passions salafistes et extrémistes, et ils savent très bien remettre sur les rails des jeunes en manque de repères dans leurs foyers. Sorte de Super Nany pour jeunes adultes!
      Mais pas se contenter de se croiser les bras.

      • 1) Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient!
        2) Celui qui dirait la vérité ne serait jamais élu…
        3) Les élus sont le reflet des électeurs
        4) Si on veut que cela change il faut :
        – Arrêter de croire au père Noël
        – Arrêter de voter contre mais pour
        – Arrêter de croire en l’Homme/Femme Providentielle
        – Arrêter de croire que les extrêmes peuvent répondre aux autres extrêmes
        – S’engager massivement en politique dans les différents partis républicains au titre de la société civile pour avoir enfin une influence

    • Julius,
      Quelque chose se passe à Nice, surtout, avec une longue tradition de vote en faveur FN. Ceci pouvant expliquer cela.
      Cette contestation indécente, vue les circonstances, contre le chef du gouvernement est l’arbre qui cache la forêt. Le danger de l’islam radical est ancien, les édiles de la ville n’auraient-ils pas pu agir avant ?
      C’est aussi la question!

  4. Quelle opportunité Julius? Qui a fait mieux et qui fera mieux? Qui a proposé quoi que ce soit? Comme Nicolas Sarkozy semble découvrir le terrorisme, il est urgent de lui rappeler que Merah, ce fut sous son quinquennat . Que l’Etat, qu’il incarnait, vient d’être jugé responsable en cette affaire. Que le plaignant va à présent déposer plainte contre les représentants de l’Etat qui n’ont du surveiller et empêcher Merah. Nous ne sommes pas protégés par ceux que nous avons portés au pouvoir. quels qu’ils soient. Ce qui N empêche de se poser des questions: quand un homme démissionne t il., au vu de ces échecs répétés.

    • Julius,

      Croyez-vous vraiment que des personnes prêtes à mourir pour le djihad seraient impressionnées par de telles mesures?

      Par ailleurs, vu la réaction générale à la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité…

  5. Anne ma sœur Anne ne vois-tu rien venir?
    Pour ma part je ne vois rien. Hollande encore pire que son prédécesseur: pire dans la mesure où il nous en avait fait croire avec son « moi président ». Moi je voudrais quelqu’un ou quelqu’une sans casserole, dont la vie privée ne viendrait pas à mes oreilles parce qu’on s’en fiche, tous, homo fidèle ou pas, je m’en fiche: qu’il ou qu’elle tienne les promesses sur lesquelles il ou elle aura été élu. Qu’il tienne sa maison ou qu’il ait la décence de démissionner . Alors qui?

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