Le président polonais Andrzej Duda a promis de lutter contre tout acte raciste et antisémite, lors des commémorations du pogrom de Kielce en 1946.
Il « n’y a aucune justification aux crimes antisémites », a affirmé lundi le chef de l’Etat dans un discours transmis en direct à la télévision publique lors des cérémonies officielles du 70ème anniversaire du pogrom, promettant de combattre « le moindre des actes de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie ».
« C’est l’armée et la milice (police) qui ont ouvert le feu les premières », sur les habitants juifs de Kielce, a déclaré M. Duda, insistant sur « le comportement bestial » des forces de l’ordre du régime communiste instauré de force en Pologne par Moscou.
Contrairement à l’historien juif américain Jan Tomasz Gross, une partie des historiens polonais privilégie la thèse d’une provocation des services secrets communistes à Kielce. En marge des cérémonies se tient une conférence organisée par l’Institut polonais de la mémoire nationale (IPN) intitulé « L’antisémitisme, un outil du régime communiste. Questions – hypothèses -interprétations ».
« Au lieu d’aider et de protéger des citoyens polonais -nos concitoyens-, non seulement ils (la police et l’armée communistes) n’ont pas assuré leur protection, mais ils les ont attaqués », a accusé M. Duda.
« Le problème est que non seulement la milice et l’armée avaient attaqué (les juifs) mais d’autres gens l’avaient fait aussi », a-t-il poursuivi.
Plus tôt dans la journée, le président Duda, accompagné du grand rabbin de Pologne Michael Schudrich, a déposé des fleurs sur les tombes des victimes au cimetière juif de Kielce.
Le 4 juillet 1946, des membres de la police communiste, des soldats polonais et de simples ouvriers de l’aciérie voisine, poussés par une rumeur de tentative de meurtre rituel sur un garçon polonais de sept ans, ont attaqué une maison au 7/9 rue Planty, occupée par des juifs de passage.
La plupart des victimes revenaient d’Union soviétique, quatre d’entre elles du camp nazi d’Auschwitz-Birkenau, situé en territoire polonais.
Dimanche, un kaddish, prière juive au morts, et des prières chrétiennes ont été récités. Les habitants de Kielce ont aussi participé à la Marche de mémoire et de prière organisée depuis 17 ans sur les lieux de ces événements tragiques, notamment via la maison de la rue Planty où les massacres ont été commis, ornée aujourd’hui de trois photos géantes de victimes.
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