C’est historique! L’Angleterre sort de l’Europe pour la deuxième fois en quatre jours, battue par la toujours surprenante Islande (2-1), lundi soir à Nice. La petite île affrontera la France en quarts de finale de l’Euro 2016.

L’Islande, qui participe à son premier Euro, a stupéfié l’Europe lundi soir à Nice en humiliant (2-1) la fière Angleterre. Une élimination qui tourne outre-Manche au fiasco d’anthologie. « La pire défaite de notre histoire », a même enragé l’ancien international Gary Lineker, qui a tweeté, dans une allusion au Brexit trois jours plus tôt: « On dirait qu’on veut sortir à tout prix de l’Europe de toutes les façons possibles ». Pouvait-il vraiment en être autrement?
L’Angleterre est une équipe jeune

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Les Three Lions ne pouvaient rêver meilleur départ. Un penalty dès la 5e minute, transformé par Rooney, mettait l’Angleterre sur de bons rails. Mais se sont-ils vus arriver trop vite? C’est probable car le relâchement a été rapide. Et la sanction immédiate. Une touche longue, la spécialité locale et la défense anglaise est prise à revers en moins de 2 minutes. Sur l’égalisation de Sigurdsson, le placement de Cahill n’est pas bon, la compensation de ses partenaires inexistante.
Derrière, la réaction anglaise est poussive. Les coéquipiers de Rooney semblent K.O par ce scénario improbable. Le capitaine n’est d’ailleurs clairement pas dans son assiette et les cadres, Harry Kane en tête, jouent une partition bourrée de fausses notes. Il faut dire que cette équipe d’Angleterre est jeune, trop peut-être. Les Sturridge, Sterling, Alli, Dier sont certes talentueux, mais ont-ils la caisse et la tête pour renverser des situations aussi mal embarquées? La réponse était clairement « No » lundi soir à Nice.
Lagerbäck est un sorcier expérimenté

Surtout qu’en face, il y a un sorcier. Dans le duo d’entraîneurs islandais, Lars Lagerbäck, en a vu d’autres. Pensez, il est le plus expérimenté des coachs à l’Euro (5 phases finales avec la Suède, une Coupe du monde avec le Nigeria). Avec son collègue Heimir Hallgrimsson, dentiste à la ville, ils ont déjà réussi à se débarrasser des Pays-Bas lors des éliminatoires de l’Euro 2016. Avec deux victoires à la clé!
Les hommes de Didier Deschamps, qui s’attendaient très certainement à défier l’Angleterre dimanche prochain au Stade de France (21 heures), devront revoir leurs plans. Car le défi que proposeront les Vikings sera à la hauteur des ambitions de Lagerbäck.
Lundi soir, dans les couloirs du stade, le co-sélectionneur donnait même du volume au match à venir. « Contre la France pour moi c’est encore plus grand, parce que c’est un quart de finale mais aussi parce que c’est le pays hôte, à Paris une ville que j’aime beaucoup. Je suis peut-être le seul à penser ça dans l’équipe, mais la France c’est encore plus énorme que l’Angleterre », a indiqué le coach suédois de 67 ans. Il ne fait aucun doute qu’il saura préparer ses joueurs au plus grand défi de leur carrière.
Limitée techniquement, l’Islande compense tactiquement
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D’ailleurs, depuis le début de l’Euro, la recette islandaise semble imparable. Plutôt limités techniquement, les joueurs compensent par une organisation défensive solide et une complémentarité remarquable sur les rares phases offensives qu’ils s’offrent.
Pour se débarrasser de l’Angleterre, l’Islande n’y est pas allée par quatre chemins. Les coachs ont aligné le même onze de départ sur les quatre matches de l’Euro. Surtout, l’Islande n’est pas dépendante d’une seule individualité. Sur les 6 buts marqués lors de cet Euro, on trouve 6 joueurs différents (Bjarnason, Gylfi Sigurdsson, Bödvarsson, Traustason, Ragnar Sigurdsson et Sigthorsson).
Les deux lignes défensives sont ultra compactes, très basses autour du but de l’excellent d’Halldorsson, auteur d’un Euro remarquable. Les attaquants (Sigthorsson et Bödvarsson) proposent un pressing soutenu qui gêne les relances. Et sur leurs contre-attaques, les Islandais sont tranchants. Contre l’Autriche en phase de poules, ils ont été ultra efficaces, précis et complémentaires. Une attitude qui fait de l’Islande une équipe invaincue depuis le début de la compétition.
Juste un rappel sans rapport avec le texte sur le football et l’ Euro 16 : la femme du Président d’Islande est israélienne.