Antisémitisme. Le tribunal d’Évreux a sévèrement sanctionné les propos racistes et homophobes qui avaient fleuri sur les murs de la ville.
Repéré par un voisin de l’un des sites tagués, facilement identifiable en raison d’un problème de dépigmentation faciale, Gérard Le Texier, 55 ans, est sans domicile fixe. Il reconnaît les faits de dégradations et inscriptions à caractère homophobe et antisémite qui lui sont reprochés. Il a été condamné, hier mercredi, par le tribunal correctionnel d’Évreux, à 12 mois de prison dont 11 avec sursis. Il dormira à l’abri de la maison d’arrêt euroise.
« Un détail de l’histoire »
« Peine de mort pour Hollande », « Marine Lepen au pouvoir en 2017 », « Vive le troisième Reich, un Etat fort, un chef, un peuple » : voici un échantillon des écrits de Gérard Le Texier sur les murs de la rue Joséphine, artère fréquentée de la capitale de l’Eure. Arrêté sans la moindre résistance, le prévenu était jugé en comparution immédiate.
Il tient à la barre les mêmes propos que par écrit, d’où il ressort des amalgames mal digérés. « On a eu un président juif hongrois, aujourd’hui on a un gouvernement franc maçon », lance-t-il. Lorsque le président du tribunal lui rappelle un « Heil Hitler » placardé sur le 17 de la rue Joséphine, il répond façon Jean-Marie Lepen : « C’est un détail de l’histoire ! »
Dans ses réquisitions, le substitut du procureur relève : « Nous jouissons de la liberté d’expression. Nous sommes dans une grande démocratie mais la loi est là pour fixer les limites. C’est pourquoi prononcer ou écrire des propos homophobes, racistes ou antisémites est punissable. Les propos tenus par M. Le Texier sont une invite à la haine raciale et méritent une peine de deux ans de prison dont une année avec sursis, ainsi que la mise sous mandat de dépôt. »
Pour Me Émilie Illiard, qui assiste le prévenu : « Il faut garder la mesure. Mon client ne fait aucunement l’apologie de la haine raciale. » Le tribunal prononce une peine de 12 mois de prison dont 11 avec sursis et mandat de dépôt. La ville d’Évreux, partie civile, reçoit 1 471,20 € de dédommagement. La fédération du parti socialiste et la Mutuelle familiale, également parties civiles, sont déboutées.
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