Jeudi à la gare Saint-Sauveur, a été dévoilée une plaque commémorative à la mémoire de 73 enfants, raflés à Lille le 11 septembre 1942. Les plus grands avaient 17 ans, le plus jeune, trois mois. Morts parce que nés juifs.
La communauté juive de Lille, par la voix de son président Guy Bensoussan, s’est dite « profondément touchée ». Profondément touchée de voir enfin gravé, en plein cœur de la ville, sur l’un des murs de la gare Saint-Sauveur, le souvenir de ces 73 enfants, raflés le 11 septembre 1942. « Une des pages les plus douloureuses de notre ville », a souligné hier Pierre de Saintignon, premier adjoint de Martine Aubry. Un drame épouvantable qui s’inscrit dans les grandes rafles de juillet à novembre 1942. Cet obscur jour de septembre, des enfants ont été envoyés à la gare (aujourd’hui disparue) de Fives Saint-Sauveur. Puis envoyés vers Malines, « le Drancy belge », avant de rejoindre les camps de la mort, à Auschwitz, comme l’a rappelé Serge Klarsfeld. Aucun n’est revenu. Tous exterminés parce que nés juifs. Les plus grands avaient 17ans, le plus jeune, trois mois.
Inscrire aujourd’hui leurs noms dans ses murs, c’est pour la ville « une marque de respect et de deuil éternels pour ces enfants », considère Pierre de Saintignon. Également l’expression d’un combat pour « une ville ouverte ». Pas un hasard si la plaque a été apposée sur les briques de la gare Saint-Sauveur. « Un haut lieu de la culture, de festivités, de réjouissances, un lieu parfait pour porter un message de tolérance et de justice. » Un site tourné vers l’avenir. Et la jeunesse. Jeunesse à laquelle s’adresse plus particulièrement cette plaque.
À chaque fois que je passe devant cette plaque commémorative,je ne peux m’empêcher de penser aussi qu’en France on ait pu déclarer que la Shoa n’était qu’un détail de l’Histoire et que maintenant cela soit encore repris par certains bons Français.