Ils sont sept « messagers » bénévoles devant de grandes enveloppes, contenant chacune des dessins, et une boîte avec quelques photos et souvenirs: de petits témoignages de vie de sept survivants de la Shoah racontés sur scène, de Berlin à Marseille, pour « ne pas oublier ».
« Keep me in mind (Ne m’oublie pas) » est le fruit de deux ans de travail de la metteuse en scène allemande Christine Friedrich avec ces sept survivants, qui vivent désormais à Haïfa (Israël) après des parcours de vie divers mais tous marqués par leur passage dans les camps nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
Haïfa, Vilnius, Berlin, Montréal, Marseille, Varsovie, et bientôt Anvers et Istanbul… la lecture est donnée depuis 2012 dans des villes qui ont compté pour ces rescapés, explique Anne Blanchet, conservatrice au musée d’histoire de Marseille, chargée de transmettre l’histoire de l’un d’eux aux auditeurs assis face à elle, fin mai à Marseille.
Elle ouvre une enveloppe et décrypte un à un les croquis fait par Josef Künstlich, 90 ans, d’origine polonaise. On le voit en 1939 à 13 ans, se préparant pour sa bar mitzvah: elle n’aura jamais lieu… Les synagogues de sa petite ville natale ont été incendiées. Il la fera finalement 80 ans plus tard, entouré de ses enfants, mais pas du reste de sa famille qui a été exterminée.
Dans un deuxième dessin il se représente, à 17 ans, dans un camp de travail forcé.
L’écriture en hébreu a disparu du dessin comme bientôt tout ce qui faisait l’identité de Josef. En 1944, il se représente dans une mine de charbon avant les camps d’Auschwitz et Buchenwald. Dans son dessin les hommes ont perdu figure humaine pour n’être plus représentés par des petits ronds, entassés sur des planches.
A la Libération viennent enfin les dessins et photos du bonheur retrouvé, en Israël, marié à Rachel et bientôt père de deux enfants. Sa vie d’avant « est quelque chose dont il a très peu parlé », dit Anne Blanchet précisant que l’exercice du dessin, fait avec sa famille, leur avait permis de sortir du non dit. « On est dans l’intime qui rencontre l’Histoire », résume-t-elle.
Haïfa, Vilnius, Berlin, Montréal, Marseille, Varsovie, et bientôt Anvers et Istanbul… la lecture est donnée depuis 2012 dans des villes qui ont compté pour ces rescapés, explique Anne Blanchet, conservatrice au musée d’histoire de Marseille, chargée de transmettre l’histoire de l’un d’eux aux auditeurs assis face à elle, fin mai à Marseille.
Elle ouvre une enveloppe et décrypte un à un les croquis fait par Josef Künstlich, 90 ans, d’origine polonaise. On le voit en 1939 à 13 ans, se préparant pour sa bar mitzvah: elle n’aura jamais lieu… Les synagogues de sa petite ville natale ont été incendiées. Il la fera finalement 80 ans plus tard, entouré de ses enfants, mais pas du reste de sa famille qui a été exterminée.
Dans un deuxième dessin il se représente, à 17 ans, dans un camp de travail forcé.
L’écriture en hébreu a disparu du dessin comme bientôt tout ce qui faisait l’identité de Josef. En 1944, il se représente dans une mine de charbon avant les camps d’Auschwitz et Buchenwald. Dans son dessin les hommes ont perdu figure humaine pour n’être plus représentés par des petits ronds, entassés sur des planches.
A la Libération viennent enfin les dessins et photos du bonheur retrouvé, en Israël, marié à Rachel et bientôt père de deux enfants. Sa vie d’avant « est quelque chose dont il a très peu parlé », dit Anne Blanchet précisant que l’exercice du dessin, fait avec sa famille, leur avait permis de sortir du non dit. « On est dans l’intime qui rencontre l’Histoire », résume-t-elle.
« Maillon de transmission »
Benjamin Gimzbourg est né à Vilnius en 1919 de parents boulangers. Lorsque que la guerre éclate, il est en Hollande, s’enfuit, est arrêté avant de repartir. Sa tactique pour échapper aux nazis? Les approcher au plus près, dans les trains, les lieux publics. « Le fait d’être si près de l’ennemi le sauve. Jamais personne ne le soupçonne d’être juif », raconte Bénédicte Sire, comédienne, et elle aussi « messager bénévole ».
Sa fuite le conduit à Marseille où il s’embarque pour Haïfa et une nouvelle vie. De l’ancienne, tout a été gommé: ses parents et ses 3 soeurs ont été tués lors du massacre de Vilnius qui a fait 100.000 morts.
Benjamin résume sa philosophe de vie dans un dernier dessin : « quand on trace son chemin il y a de l’espoir », écrit-il en hébreu, en allemand et néerlandais.
« C’est Christina qui a eu l’idée du spectacle après avoir rencontré à Haïfa une femme, Myriam, qui avait peur que son histoire soit oubliée », raconte le graphiste Michael Brauchli qui travaille avec elle. « Le choix du dessin c’était trouver un langage que tout le monde pouvait comprendre », ajoute-t-il.
Benjamin résume sa philosophe de vie dans un dernier dessin : « quand on trace son chemin il y a de l’espoir », écrit-il en hébreu, en allemand et néerlandais.
« C’est Christina qui a eu l’idée du spectacle après avoir rencontré à Haïfa une femme, Myriam, qui avait peur que son histoire soit oubliée », raconte le graphiste Michael Brauchli qui travaille avec elle. « Le choix du dessin c’était trouver un langage que tout le monde pouvait comprendre », ajoute-t-il.
« Nous avons raconté ces histoires à tous les bénévoles qui donnent de leur temps, partagent leur temps », précise-il. Il y en a eu 60 jusqu’à présent, dont 17 à Marseille durant 7 jours.
Après la représentation, chaque auditeur repart avec une enveloppe, à charge pour lui de raconter à son tour l’histoire de Josef, Benjamin, Myriam et les autres, et « servir de maillon de transmission de cette mémoire de la Shoah », espère Anne Blanchet.
Plusieurs milliers d’enveloppes ont ainsi déjà été distribuées.
Après la représentation, chaque auditeur repart avec une enveloppe, à charge pour lui de raconter à son tour l’histoire de Josef, Benjamin, Myriam et les autres, et « servir de maillon de transmission de cette mémoire de la Shoah », espère Anne Blanchet.
Plusieurs milliers d’enveloppes ont ainsi déjà été distribuées.
Poster un Commentaire