Le trafic d’ivoire finance le terrorisme
Ce serait le cinquième trafic le plus développé et rentable dans le monde.
Le lien étroit entre le trafic de l’ivoire et le terrorisme est avéré.
C’est un marché de plusieurs millions de dollars, qui a même coûté la vie à des agents de conservation de la nature.
Un éléphant est tué toutes les quinze minutes en Afrique, et si cette hécatombe perdure, il n’y en aura plus d’ici onze ans.
De Boko Haram aux Shebab, en passant
par Joseph Kony
Les groupes terroristes et criminels ont vite compris le profit qu’ils pouvaient tirer du trafic des défenses d’éléphants très prisées en Extrême-Orient, notamment en Chine, au Vietnam, aux Philippines et en Malaisie, où elles sont utilisées comme objets décoratifs et religieux, ou pour leurs supposées vertus aphrodisiaques.
La demande ne pourra que progresser en raison de l’essor économique de ces pays.
En Afrique, de plus en plus de braconniers, à la solde de groupes rebelles et terroristes, sont prêts à approvisionner ces marchés en massacrant même les animaux à l’intérieur des réserves.
Les agents de conservation sont décrits comme mal équipés, pas assez nombreux et incapables d’assurer une surveillance adéquate. Quant ils ne sont pas corrompus.
Au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigeria, le trafic alimente Boko Haram, désormais affilié à Daesh.
En Somalie et au Kenya, ce sont les Shebab qui en tire profit.
Au Soudan, au Congo et en Ouganda, le trafic profite à Joseph Kony le très recherché rebelle ougandais autoproclamé chef de l’Armée de Libération du Seigneur (LRA) qui veut installer un système théocratique fondé sur la Bible.
Il a dû oublier l’épisode de l’Arche de Noé qui consistait à sauver les animaux et non à en faire commerce en les massacrant !
On ne peut pas attendre de ces tueurs sanguinaires et fanatiques d’avoir plus de compassion et de pitié qu’ils n’en ont pour les êtres humains.
A la longue litanie des pays africains frappés par cet épouvantable massacre, on peut encore ajouter la République Centrafricaine, le Gabon, le Zimbabwe et la Tanzanie.
Plus beaucoup d’espaces préservés pour la survie des éléphants et des rhinocéros, victimes eux aussi de cet ignoble trafic.
Les braconniers utilisent des armes de plus en plus puissantes et sophistiquées, dont certaines proviendraient de Libye, selon l’ONU.
Au Zimbabwe, les braconniers empoisonnent les animaux en répandant du cyanure dans les vasières.
On estime que 30 000 éléphants d’Afrique sont tués chaque année pour leurs défenses, et le rythme ne semble pas avoir ralenti en dépit des mesures de protection mises en place.
Le gouvernement tanzanien a annoncé que sa population d’éléphants avait diminué de 60 % en cinq ans, passant de 110 000 à 40 000.
Les saisies d’ivoire à destination de l’Asie ont plus que doublé depuis 2009.
Les communautés locales pâtissent aussi de l’abattage des éléphants et de la prise illégale des autres espèces qui mettent en péril la faune sauvage et les moyens de subsistance de millions de personnes.
Enchères à prix d’or de défenses d’éléphants à Cannes
Une vente aux enchères record de défenses d’éléphants, en terme de volume et de chiffre d’affaires, a été établie en mai 2014 en France, à Cannes.
Un total de vente de 625.000 € pour 910 kilos de défenses.
La totalité de ces trophées d’éléphants tirés en Afrique avant 1976, dont la vente est légale, a été acquise par des acheteurs chinois, opérant au téléphone par l’intermédiaire de courtiers a indiqué Maître Nicolas Debussy, commissaire-priseur, précisant que les ivoires d’éléphants étaient « considérées comme un signe extérieur de richesse en Chine ».
Durant le seul dernier trimestre 2014, au moins 118 défenses entières ont été mises aux enchères sur le territoire français.
Pascale Davidovicz
Sources : sciencepresse.qc.ca – pfbc-cbfp.org Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo – Le documentaire Warlords of Ivory diffusé par la chaîne National Geographic.
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