Paris, vendredi 3 juin, sous la pluie, la Seine qui atteint 6 mètres 50, les voies sur berges fermées à la circulation, grèves à la SNCF et le RER C interrompu, une circulation automobile démente et de la rive gauche à la rive droite la police qui empêche ceux qui ont traversé les ponts d’aller plus loin …un cauchemar que les parisiens connaissent souvent : aller d’un point à un autre après un parcours en épingle à cheveux ! 
C’était une journée spéciale : celle de la conférence internationale à Paris en faveur « du processus de paix israélo-palestinien » . Trente délégations internationales (trente belles voitures escortées de motards pour ouvrir la route) se sont réunies pour écouter le Président Hollande et Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires Étrangères sur l’urgence de mettre d’accord israéliens et palestiniens qui eux ne se sont pas dérangés .
La solution : deux Etats, évacuation des territoires disputés,Jérusalem partagée, bref ce qui se négocie depuis plus de 30 ans sans résultat aucun. Le refus palestinien de reconnaître l ‘Etat juif et la volonté arabe d’affirmer le droit au retour de plus de 4 millions de descendants de « réfugiés » ne sont évidemment pas pris en compte .
Une histoire sans fin qui faisait dire à Raymond Aron : « Laissons à l ‘Histoire le soin d’accoucher d’une autre histoire ».
Alors pourquoi le Quai d’ Orsay, pourquoi l ‘Élysée étaient-ils sur la brèche comme s’ils étaient certains de parvenir à un résultat, comme si cette matinée et ces quelques discours allaient ouvrir une brèche dans le béton de la méfiance ?
« Une idée a priori fort respectable, si l’on reste à cette aimable formulation alors que, en réalité , cette démarche est électoraliste en diable » écrit Claude Angeli dans le Canard du 25 mai et il développe :
« En 2012, les jeunes des banlieues qui sont allés voter, ont, en grande majorité, mis un bulletin Hollande dans l’urne…en 2017 , si le Président était de nouveau candidat, ces jeunes de banlieue ne voteraient pas pour lui…l’image de Francois Hollande s’est dégradée et beaucoup d’électeurs le jugent très pro-israélien. D’où la nécessité de vite corriger cette image négative…A la demande de l’ Élysée, le Quai d’ Orsay a donc été mis à contribution, voilà 6 mois, avec pour mission de réfléchir aux moyens de relancer les négociations israélo-palestiniennes ».
Claude Angeli et le Canard , ça tient la route dans l’information et l’analyse et cette conférence de quelques heures à but électoraliste par temps de pluie, ça ressemble bien à un pétard mouillé.
Andre Mamou
La bêtise a toujours fait pleurer, même le ciel!