Le nouveau remaniement ministériel aurait dû avoir lieu le jour de la victoire de Benjamin Netanyahou aux dernières élections législatives, il y a déjà plus d’un an.
C’était en réalité la volonté de la majorité du peuple israélien qui s’était prononcé pour une coalition conservatrice des partis de droite.
Aujourd’hui, avec l’entrée au gouvernement du parti de Lieberman, Israël Beitenou, Netanyahou exprime les souhaits de son propre électorat, stabilise sa coalition, et pourrait donc achever à terme son mandat de 4 ans. Il pense ainsi pouvoir gouverner tranquillement et écarter tout les votes de censure, et appliquer les lois et les réformes qu’il envisage depuis longtemps.
On peut bien évidement critiquer la manière dont Netanyahou a procédé et, bien entendu, nous regrettons vivement le départ fracassant de Bougy Yaalon du ministère de la Défense. Nous espérons qu’il retournera bientôt aux commandes. Hélas, la politique est ainsi faite, et surtout en Israël, elle est très souvent capricieuse, imprévue, et parfois laisse un fort goût amer, et une certaine répugnance.
Tant qu’il n’y aura pas de réforme substantielle du système électoral, les affaires de l’Etat se dérouleront toujours dans un climat tendu et imprévisible.
Les questions essentielles demeurent sur la gestion quotidienne du ministère de la Défense, de l’armée, et les décisions du cabinet de sécurité. Lieberman est-il l’homme de la situation face aux menaces proches et lointaines ? Est-il « The right man in the right place » ? Une réponse affirmative ne pourra être donnée que dans quelques mois, et donc il est bien prématuré de se prononcer dès à présent. Attendons patiemment pour savoir s’il réussira à gommer définitivement son image belliqueuse et ses propos irresponsables et haineux à l’égard de nos voisins arabes, mais aussi ses insultes à l’égard de Benjamin Netanyahou.
Dans le passé, Israël a connu des ministres de la Défense qui n’étaient pas d’anciens militaires ou généraux. Rappelons Shimon Pérès, Moshé Arens ou Amir Perez. Aujourd’hui, quand l’arrière du pays devient le premier front avec l’ère des missiles, il est préférable d’avoir à la tête de ce ministère un civil.
En dépit de leurs mauvaises relations antérieures, Netanyahou et Lieberman sont condamnés à s’entendre. Face aux grands défis, intérieurs et extérieurs, ils doivent conjuguer leurs forces afin que les Israéliens retrouvent confiance et crédibilité envers leurs leaders et pour que l’Etat juif reprenne sa place honorable dans l’arène internationale.
Il est regrettable et même inadmissible que des voix s’élèvent en Europe et aux Etats-Unis contre la nomination de Lieberman. Lieberman n’est pas un diplomate, c’est un homme politique, un chef de parti, franc et direct, qui ne pratique pas la langue de bois. On peut critiquer son style, ne pas accepter sa politique, mais nous devrions le faire avec respect et sincérité. Israël est un Etat démocratique par excellence, il est indépendant et souverain depuis 1948, et donc aucun pays n’a le droit de le mépriser ou d’intervenir dans ses affaires intérieures.
La politique actuelle est dirigée avant tout par le chef du gouvernement Benjamin Netanyahou. Jusqu’à ce jour, ses décisions ont été pondérées et responsables, même dans les moments de crise, il a su maîtriser la situation et mettre à l’écart tous les extrémistes et frondeurs au sein de sa coalition.
Freddy Eytan
Source : Freddy Eytan, « Une coalition de droite renforcée par Lieberman », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/coalition-droite-lieberman-israel/
Poster un Commentaire