Attentat Copernic: la justice ordonne le retour en prison d’Hassan Diab

La cour d’appel de Paris a ordonné mardi le retour en détention du principal suspect de l’attentat de la rue Copernic en 1980 à Paris, Hassan Diab, qui avait été remis en liberté il y a dix jours sur décision d’un précédent magistrat.Prof_Hassan-Diab34

Extradé du Canada en novembre 2014, Hassan Diab, 62 ans, est mis en examen en France comme auteur présumé de cet attentat, qui avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés le 3 octobre 1980 devant une synagogue de l’ouest de la capitale.

Le 12 mai, une juge des libertés et de la détention (JLD) avait autorisé sa remise en liberté avec assignation à résidence et sous surveillance électronique, mais le parquet de Paris avait fait appel, d’où l’audience qui s’est tenue mardi.

Dans sa décision, la juge considérait qu’un « doute » était posé sur la « question fondamentale » de savoir si Hassan Diab était en France le jour de l’attentat, après des auditions du suspect en janvier et de son ex-épouse plus récemment.

« C’est une décision qui est très injuste », a réagi l’avocat d’Hassan Diab, Me William Bourdon. Il a dénoncé « une forme de +judiciairement correct+ en matière de terrorisme ».

« Sur le fond du dossier, nous sommes absolument convaincus de sa culpabilité. La défense aura du mal à détruire ce dossier », a affirmé pour sa part l’un des avocats des parties civiles, Me Bernard Cahen.

Nouvelles investigations

Il y a un mois, devant le juge d’instruction, son ex-épouse, Nawal Copty, est venue conforter la version d’Hassan Diab. Elle a raconté qu’il l’avait bien accompagnée à l’aéroport de Beyrouth le 28 septembre 1980, une date à laquelle le possesseur d’un passeport au nom d’Hassan Diab se trouvait déjà en Europe d’après les tampons sur le document.

Ce passeport, retrouvé dans les effets d’un autre homme arrêté en 1981 à Rome, est l’une des pièces à charge. Y figurent des tampons d’entrée et de sortie d’Espagne avant et après l’attentat. Or, d’après les renseignements obtenus par la DST en 1999, qui mettaient en cause Hassan Diab, les hommes du Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS) ayant commis l’attentat avaient fait étape à Madrid avant la France.

Quelques jours avant la décision de la JLD, le juge en charge de l’enquête avait aussi accepté une remise en liberté, aussitôt suspendue par le parquet. Et la cour d’appel avait déjà confirmé la détention.

Le juge d’instruction relevait que le témoignage de son ex-épouse, bien que tardif et sujet à caution, nécessitait de nouvelles investigations, notamment au Liban, et reposait la question du maintien en détention du suspect.

Outre les renseignements de la DST, la demande d’extradition s’appuyait sur la ressemblance du suspect avec des portraits robot de l’époque et sur des comparaisons d’écriture d’Hassan Diab avec une fiche d’hôtel, remplie par l’homme qui avait acheté la moto sur laquelle était installé l’explosif. Des éléments très contestés par la défense.

Source ladepeche

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