Le Central à Roanne est-il le meilleur bistrot de France?

En 1996, Michel Troigros, fils du génial Pierre octogénaire en pleine forme, et Marie-Pierre son épouse deviennent propriétaires de l’Hôtel Central, à quelques pas du fameux restaurant trois étoiles qui fut la plus grande table du monde pour Gault et Millau –complet le weekend.le central

Au rez-de-chaussée de l’hôtel, le couple va créer un café-épicerie aux cent recettes, devenant en vingt ans une adresse incontournable pour les bons palais de Roanne, de Vichy et d’ailleurs –40.000 clients par an, une cuisine rustique-noble, un cadre élégant et des additions plus que raisonnables, 22 euros au déjeuner.

«C’est l’occasion formidable qui a fait le larron, explique le quinqua Michel, râblé, rieur, héritier du formidable savoir culinaire de la famille roannaise. Marie-Pierre et moi ne pouvions pas laisser échapper la maison d’à côté, comme l’a fait Michel Rostang à Paris. Le problème a été qu’au début de l’aventure, nous ne savions pas vraiment quoi faire de ce Central. Un lieu de réceptions, de séminaires, de fêtes privées?

Finalement, mes origines italiennes à travers la grand-mère Forte du Frioul et ma chère mère Olympe nous ont orienté vers une sorte de salumeria, une trattoria-boutique où nous avons conjugué un bistrot de bonne chère façon Troisgros et des rayonnages de conserves, d’huiles, de vinaigres, de câpres découverts tout au long de nos voyages dans le monde. Cette double offre a fait l’originalité du Central et son succès inattendu pour Marie-Pierre, notre fils César et moi-même.»

L’aéroport des «Rich and Famous»

En fait l’acquisition du Central, décoré sobrement par Christian Liaigre, sols de carrelage, tables en bois, banquettes et fauteuils, photos au mur des fournisseurs, plus la vue imprenable sur la gare, va permettre au couple très uni, père et mère de trois enfants, de réaliser un second restaurant Troisgros plus simple et en toute liberté d’esprit, délivré du poids paternel et des exigences rigoureuses du Michelin: cinquante années à la troisième étoile en 2018, un record pour un monument de la cuisine française dite nouvelle à l’époque.

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Source slate

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