Le Premier ministre est arrivé samedi soir en Israël pour une visite de trois jours, au cours de laquelle il se rendra également dans les territoires palestiniens. Objectif affiché: relancer le processus de paix israélo-palestinien au point mort.
Programme chargé pour Manuel Valls. Après Jean-Marc Ayrault la semaine passée, c’est au tour du Premier ministre de se rendre au Proche-Orient, pour une visite de trois jours. Sur fond de reprise des hostilités à Gaza, cette visite a pour objectif de relancer le processus de paix dans la région. Les négociations promettent néanmoins d’être mouvementées. L’Etat hébreu a en effet mis en doute l’impartialité de la France.
Arrivé samedi soir en Israël, Manuel Valls commence pour ainsi dire par le plus facile. Il débute par une journée à Tel-Aviv centrée sur les relations économiques et culturelles entre la France et l’Etat hébreu. Inauguration d’une centrale solaire construite par le groupe français EDF, rencontre avec des start-ups françaises implantées dans la très dynamique ville israélienne, déjeuner sous l’égide de la chambre de commerce franco-israélienne: le début dimanche du programme de cette visite, “globale” et pas seulement diplomatique selon les services du Premier ministre français, est centré sur les relations d’affaires.
Il ira également déposer une gerbe au mémorial Yitzhak Rabin, avant une cérémonie à l’université de Tel Aviv. Au terme de cette commémoration, une rencontre est prévue avec l’ancien Premier ministre Shimon Peres. Le lendemain, le chef de l’exécutif se rendra au cimetière de Givat Shaul à Jérusalem pour se recueillir sur les tombes des victimes de l’attentat de l’Hypercacher le 9 janvier à Paris, sur la tombe d’Ilan Halimi, et sur celles des victimes de Mohammed Merah à Toulouse. Après une visite au mémorial de l’Holocauste Yad Vashem, il rencontrera le président d’Israël Reuven Rivlin, puis le chef de l’opposition, le travailliste Isaac Herzog et enfin Benjamin Netanyahu. Enfin, le 24 mai à Ramallah, il doit se rendre au mausolée Yasser Arafat avant une rencontre avec le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah.
Manuel Valls, connu et apprécié en Israël
L’ambition de ce déplacement est avant tout politique. La France tente actuellement de mettre sur pied une conférence internationale afin de relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Depuis la dernière initiative américaine en avril 2014, les négociations sont en effet au point mort. Initialement prévue fin mai, cette conférence a été reprogrammée le 3 juin pour permettre une reprise du dialogue. La subtile partition diplomatique qu’impose un des plus vieux conflits de la planète a déjà connu son premier couac. Israël s’est indigné qu’une résolution de l’Unesco, adoptée avec la voix de la France en avril, ne fasse jamais référence à l’esplanade des Mosquées comme mont du Temple ou ne cite le mur des Lamentations qu’entre guillemets.
Manuel Valls parviendra-t-il à infléchir la ligne de l’Etat hébreu, qui pour l’heure, fait la sourde oreille? “[Il] y va en étant parfaitement conscient de la réaction israélienne, pour continuer le dialogue et poursuivre ce travail de conviction, que cette initiative française n’est pas contre les Israéliens mais dans leur intérêt”, indique-t-on à Matignon. Le Premier ministre français bénéficie d’une image favorable en Israël, notamment grâce à son combat contre l’antisémitisme dans l’Hexagone, ce qui pourrait jouer en sa faveur.
Poster un Commentaire