Le couple Sochard vient d’être fait Juste parmi les nations. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces Bressuirais ont sauvé Régine Goldblat.Elle s’appelait Régine, elle avait 16 ans. Ses voisins, Aimé et Jeanne Sochard, ont sauvé l’adolescente juive de la barbarie nazie durant la Seconde Guerre mondiale. Ce couple de Bressuirais a été fait Justes parmi les nations. Hier, pour la remise de la médaille et du diplôme des Justes à Janie Sochard, leur petite-fille, la salle des mariages de l’hôtel de ville était comble.
En 1940, Binem et Liba Goldblat, accompagnés de leur fille Régine, fuient Paris, l’invasion nazie et la politique antisémite. Ils arrivent à Bressuire, où vit le frère de Liba, et louent un appartement rue Georges-Lorand. Dans la nuit du 8 au 9 octobre 1942, date de la première rafle de Bressuire, les gendarmes arrêtent la famille Goldblat. Grâce à la persévérance de ses parents, Régine, née française, est relâchée. Eux sont déportés à Auschwitz. De sa famille, seul son cousin Léon Rotsztejn reviendra des camps.
Le geste le plus important
« Elle est rentrée seule chez elle », raconte Françoise Baum, petite-cousine de Régine. Cette dernière représente la nonagénaire qui n’a pu faire le déplacement de Lyon. « Spontanément, Mme Sochard est venue la voir, poursuit Françoise Baum. Elle lui a proposé de venir partager leur repas. C’est pour elle le geste qui reste le plus important. »
L’adolescente passe ses soirées chez les Sochard. Le 30 janvier 1944, le gendarme Compain prévient Aimé et Jeanne Sochard de l’éminence d’une nouvelle rafle. Une chaîne de solidarité se met en place pour sauver Régine. L’adolescente trouve refuge chez Mme Mennecé, une voisine, puis sous une couverture dans la voiture d’Aimé Sochard. Elle sera ensuite cachée à Montchamp, en Vendée, chez Berthe Guedon, une parente de Jeanne Sochard.
Aimé et Jeanne Sochard ont été fait Justes grâce à leur petite-fille, Janie. « Je l’ai fait pour eux, mais aussi pour mes petits-enfants, et pour mon père qui a parcouru 100 km à vélo pour aller jusqu’à Montchamp trouver un nouvel abri pour Régine. C’est notre devoir de mémoire. »
Après deux ans de démarches soutenues par l’historien Dominique Tantin, la nouvelle est tombée en mai. « J’étais très émue que cela ait abouti, confie Janie Sochard. J’en ai encore le cœur qui palpite à fond. »
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