«Erets Israel», un film de Shimshone Attali, sort prochainement en salles. Le héros est incarné par Stéphane Zermati. Seul ou presque, il n’a que deux armes pour la sauver, un micro et des messages à diffuser. Shimshone Attali a répondu à quelques questions à propos de son premier long métrage.
Shimshone Attali, pourquoi ce film ?
S.A : Pourquoi ce film ? J’ai constaté que même si beaucoup de Rabbanim parlent d’Israël, la foi que chaque Juif doit avoir en Erets Israël est trop souvent absente du quotidien des gens. On oublie qu’on vit ici ! On parle mal de nos situations, on parle mal de l’autre, en gros on parle mal d’Erets Israel sans s’en rendre compte et ceci est un manque d’emouna envers la Terre, et donc envers D… ! Et si sur notre terre, nous avons un manque d’emouna d’Israël, alors comment est ce manque de foi en dehors du pays? Lorsqu’on rencontre un Juif qui habite à l’étranger, il va tout de suite parler de ce qui pourrait le déranger s’il devait faire son alyah : ”Il parait que la parnassa est difficile, je n’ai pas la langue, les diplômes dans mon secteur ne sont pas reconnus“ etc. En fait c’est simple, puisqu’on n’a pas la Emouna en la terre d’Israël, alors Hashem envoie les problèmes que tu n’aimerais pas rencontrer si tu étais ici ! Le film que nous avons fait n’est pas un film sur l’alyah, si cela y contribue cela serait extraordinaire, mais c’est un film sur la foi. Ayons simplement confiance en elle, et le reste se fera tout seul !
En combien de temps avez-vous tourné ?
En un an et demi ! Cela aurait pu être tourné en 2 mois, mais toute l’équipe travaille et nous n’avions que le dimanche en commun.
Comment avez vous convaincu les rabbins de participer et était-ce un exercice facile ?
Depuis la création du 7ème art, presque aucun rabbin ne s’est prêté à ce jeu. Je pense honnêtement qu’Hashem a sûrement glissé un mot à l’oreille de chacun ! Ce film est à l’image de mon orientation dans la vie, celle de la hardout, celle d’Israeltorah dont je m’occupe depuis 11 ans bientôt. C’est unir et réunir toutes les tendances religieuses et c’est la raison pour laquelle, les 9 rabbins qui sont intervenus sont également de toutes tendances ! Pour certains rabbins, l’exercice s’est révélé être facile, pour d’autres un peu moins mais c’est avec une extrême gentillesse et un grand professionnalisme que nous avons travaillé de concert.
Comment avez-vous organisé votre casting ?
S.A : Nous avons choisi Stephane Zermati, Eric Binisti et Fabrice Mamou. Ils se sont distingués par leur charisme, un bon timbre de voix et une personnalité originale. S’ajoute à cela beaucoup d’humour. Pour vous décrire l’ambiance du tournage, sur une heure de tournée, deux minutes étaient seulement exploitables. Le reste n’était que blagues et rires. Sans oublier que personne ne connaissait son texte. Quand je voyais parfois des badauds, ils ont dû se demander mais quel est ce film ! Et pourtant on sort un film sérieux, drôle et puis il y a une trame que l’on a respecté avec Nathann.
Nathann, vous parlez de votre caméraman ?
Oui, mais il est aussi mon bras droit, un jeune homme au talent exceptionnel. Son rôle a été de tourner et de monter. Il a réussi un tour de force avec sa camera, celui de produire une image au rendu très professionnel. C’est un magicien de l’image et d’effets spéciaux.
Et quel était votre rôle autour du film ?
Ecrire le scénario puis chercher les fonds, c’est à dire être le producteur du film. Je crois qu’on a rarement fait un film d’une heure quarante avec si peu de budget, mais Hashem nous a donné juste ce qu’il fallait ! Ensuite j’ai également réalisé le film. C’est-à-dire prendre la direction des acteurs, leur indiquer comment prononcer les mots, veiller à ce que les mimiques soient bonnes, trouver les lieux de tournage en adéquation avec le scenario etc. J’ajoute à cela toute la partie communication faite sur les réseaux sociaux, par voie de mail, dans les journaux, par signaux de fumée ! Nous avons inondé la sphère du web ! Et puis en fin de compte trouver les partenariats avec les salles obscures et leur faire comprendre le film et tout son intérêt. C’était un film que je voulais réaliser depuis longtemps et étant donné qu’il est indépendant et a petit budget, tous les rôles ont été attribués à une très petite équipe.
Quel est le rôle d’un Script Doctor?
Une fois le scénario terminé, je l’ai donné à corriger à trois personnes. Sylvie Haddad, qui a déjà écrit et réalisé des pièces de théâtre, qui me disait de refaire une dizaine de passages qui manquaient de cohérence, et m’a orienté. On n’était pas d’accord, mais elle était tenace et elle m’a convaincu… que j’avais raison, non je plaisante. Sarah Bismuth, une jeune journaliste qui m’a aidé sur la construction du texte et la tournure des phrases. Heureusement que son œil critique était là ! Elle m’envoyait parfois par message « j’ai pas compris ce passage ! », et lorsque je relisais je ne comprenais pas… non plus ! Enfin, ma femme Deborah qui lit beaucoup et qui m’a apporté son expérience sur les derniers points à corriger. Si elles n’avaient pas été là, le film ressemblerait à un tableau de Picasso ! Donc j’ai réécrit plusieurs fois pour arriver à un scenario crédible qu’on a changé finalement en cours de tournage. Donc Mesdames, le scénario que vous avez lu n’est plus le même !
Comment s’est déroulé le tournage ?
Comme dans un vrai film je pense. Il ne manquait plus que la musique des « Bronzés » pour que vous imaginiez la folie du tournage. Jusqu’à aujourd’hui, personne n’a vu le film. Les acteurs jouaient sans comprendre les dialogues, les rabbins donnaient des répliques sans savoir à qui c’était destiné ! Je savais ce que je faisais, mais je voulais créer encore plus de suspens. Je leur donnais les répliques parfois à l’envers, donc personne ne pouvait connaitre les vrais dialogues. C’est pour cela que lorsque le monteur a vu le film en intégralité, Nathann m’a dit à plusieurs reprises « ce film est un miracle ». Je lui ai alors répondu que comme Hashem est l’auteur de ce miracle, et qu’on a pu aller jusqu’au bout, c’est que le message qui est délivré dans ce film est plus que très important, il est indispensable pour le peuple Juif, car le peuple Juif a le LE DEVOIR DE SAVOIR.
Le film sera diffusé au Cinema City de Jerusalem et de Glilot :
Pour Jerusalem : Dimanche 29, Lundi 30 et Mardi 31 Mai
Pour Glilot (entre Tel Aviv et Hertzlya) : Mercredi 1er et Jeudi 2 Juin
Pour Netanya, Ashdod et Ashkelon, nous aurons les dates prochainement
Pas sûr que ce film reçoive un “prix” en France ou ailleurs en Europe. Ne semble pas assez de gauche à mon avis…
ca a l’air d’être un sacré navet