Un vent mauvais nous traverse l’échine, comme chaque année aux même heures.
Il nous rappelle la mémoire de nos guerriers valeureux, qui nous hante .
Sale brise noire, gifle effroyable d’un Sisyphe qui reprend chaque année son ouvrage.
Celui de nous interpeller.
Mes grincements de dents face à l’injustice qu’ils subissent , même après leur mort, nos petits anges.
Ces saletés de médisances, par haine des juifs, par amour du pétrole, par la course aux millions de vote, à travers le monde, font dresser notre Roc . Seul Lui dira la sanction . Cela est notre mince espoir,désuet , ridicule peut-être, face à l’insupportable chapelet des années de deuil.
Nos pleurs, nous qui sommes de simples témoins, paraissent factices. Polis.
Mais non . Nous ici, à Jérusalem et ailleurs sur notre terre qui tremble aujourd’hui, sentons qu’un lien de plus de 3000 ans noue étrangement nos morts et nos vivants. Morts des guerres et des pogroms, de toutes ces larmes des parents, ou des enfants. La contribution des juifs à arroser la terre de sang fut révoltante. Pourquoi ces enfants sont-ils partis mon Dieu ? Pourquoi fallait-il qu’ils soient nos boucliers ?
Combien aurions-nous donné pour inverser les rôles.
En cette veille de notre indépendance, en ce souvenir le plus fort de nos tripes, en cet instant de communion du peuple, dont l’eau des corps fut constitué de larmes, je pense à nos héros.
Je refuse que cette pensée soit seulement symbolique ou virtuelle. Oui, ils furent de grands combattants.
Depuis le tréfonds des âges, notre seule guerre fut de nous défendre contre les attaques, ou pour demander des miettes de terre. Nous avons respecté en tout temps les règles du combat loyal. Mais depuis que les agneaux ne se laissent plus mener à l’abattoir ils dérangent les grandes âmes.
Ne rêvez pas, beaux esprits précieux, vous n’aurez plus notre peau.
Soldats de Tsahal, vous reposez au pied de votre peuple pour l’éternité. Et votre nom résonne comme la gloire d’Israël sur cette terre. De là où vous êtes, à l’ombre du trône Divin, vous inondez le monde de votre lumière.
Souvenons-nous, tous autant que nous sommes, de ce jeune père recevant une balle définitive en entrant au Liban pour protéger du Hezbollah.De ce merveilleux garçon, fils de notre Rav ou d’un ou une autre, tamponnés par une voiture devenue char d’assaut .
Revoyons en silence les images de ce fils ou de cette fillette, montant dans un bus, ou sirotant un thé vert , dont la vie fut volée par la haine.
“Juif ” n’est pas un symbole . “Juif ” est un engagement millénaire que nos vivants sont témoins de nos morts.
Enfants de tous âges, qui êtes partis injustement , nous sommes une seule famille autour de votre mémoire.
Que votre souvenir soit une bénédiction pour vos familles, et pour notre peuple .
José Boublil
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