Les djihadistes sont-ils des cons ?

FIGAROVOX/CHRONIQUEL’avocat de Salah Abdeslam a qualifié son client de «petit con d’une abyssale vacuité» qui aurait «l’intelligence d’un cendrier vide». Pour Frédéric Saint Clair, certains terroristes sont en effet des voyous déculturés téléguidés par des fanatiques.

«Un petit con d’une abyssale vacuité»! C’est dans ces termes que l’avocat belge de Salah Abdeslam a décrit son client. Que dire sinon qu’il a, avec précision et concision, résumé l’idée générale concernant ce genre d’individu? L’humeur de Guillaume Erner, jeudi matin sur France culture, marquait cependant une distance avec cette façon de catégoriser le terroriste Abdeslam. L’usage du terme «con» était, selon lui, trop imparfaite, notamment parce que l’insulte ne permettrait pas de «proposer des clefs pour le comprendre». Il lui préférait «une absence de sens moral», plus explicative selon lui, du fait que «les terroristes ne partagent pas le même système de valeurs que nous».Salah_Abdeslam_hamza_attouContrairement à ce que prétend Guillaume Erner, le terme «con» est fort utile, et y renoncer au profit d’une «absence de sens moral» serait contreproductif. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le terme «con» – qui n’est pas une insulte mais un constat – ajoute une dimension nouvelle et indispensable à la compréhension du terrorisme islamiste contemporain.

En effet, le con n’est pas qu’un déficient cognitif, il représente également un défi pour la raison. Une catégorie que nos entendements accoutumés aux fulgurances des Lumières ont du mal à appréhender proprement. L’imprévisibilité du terrorisme islamiste tient tout autant à la dangerosité d’une action violente dirigée indistinctement contre l’ensemble de la nation à l’intérieur d’un territoire vaste et poreux qu’à la «vacuité abyssale» des esprits chargés d’opérer les choix relatifs aux actions à mener.

Il serait donc fort utile de prendre acte du fait que la sécurité du territoire est aujourd’hui menacée par des individus d’un genre inédit, ayant le Q.I. d’un «cendrier vide». Car combattre Daech nécessite avant tout de comprendre Daech. Et comprendre Daech signifie accepter que son bras armé en Occident soit un bras gauche, composé d’abrutis dénués de toute culture, de toute capacité de réflexion, de toute inventivité, i.e. de paumés que certains médias tentent parfois de nous faire passer pour des gamins prometteurs qui auraient mal tourné mais qui sont des demeurés de la plus belle eau, incapables de faire la différence entre la cathédrale Notre-Dame et la Sainte Chapelle (quand ils savent les situer sur une carte) ; ne connaissant pas davantage le Nu descendant un escalier de Duchamp que de l’art de la civilisation étrusque… Ni sciences physiques ni sciences humaines, ni arts ni littérature n’ont abondé ces cervelles creuses, imperméables à tout ce que la civilisation occidentale a enfanté de beau et de précieux.

Dès lors, ils attaquent Charlie Hebdo en criant qu’ils ont vengé le prophète sans mesurer le degré de connerie d’une telle phrase ; ils attaquent sans raison apparente un quartier populaire du 11ème arrondissement quand la même attaque, réfléchie et ciblée, aurait décuplé le choc des images ; ils se font exploser à proximité du stade de France (le foot étant l’autre foyer autour duquel leurs centres d’intérêts étriqués gravitent, après les consoles Nintendo) estimant probablement que ce lieu était emblématique ; enfin, ils se font exploser à Bruxelles en toute hâte faute d’être à même de rejoindre Paris. Le pitoyable spectacle que ces décérébrés offrent à voir serait risible s’il n’était si sanglant.

Nous sommes loin de l’époque où CIA et KGB rivalisaient d’adresse dans le choix des complots à fomenter pour tromper l’ennemi. Si la petite copine d’un des terroristes a un jour acheté une paire de chaussures rue de Rennes, et a été mal reçue par la vendeuse, il y a de grandes chances pour que cette cible soit la prochaine sur la liste… Il est donc indispensable de réajuster le niveau de notre connaissance de la psychologie, des réflexes, des centres d’intérêts, de la «culture», des terroristes.

La «guerre contre le terrorisme» – improprement nommée – que nous menons est une guerre de nature essentiellement psychologique. Peu de morts. Beaucoup d’images. Le terrorisme instrumentalise la violence pour générer de la peur. Evaluer les forces de l’ennemi et le vaincre sur un terrain politique comporte donc une forte dimension psychologico-politique. Nous savons la nature amorale des attaques terroristes ; nos réflexions et communications médiatiques continuelles sur l’éthique, les systèmes de valeurs comparés, la morale, etc., n’apportent donc rien ; à l’inverse, elles hypothèquent notre capacité à répondre habilement aux prétentions terroristes. Elles offrent à voir une élite politico-médiatique occidentale naïve, faible, perdue dans des réflexions abstraites et donc coupée des réalités. Des geeks de la politique! Il ne s’agit pas tant de dire ouvertement aux terroristes que nous savons à quel point ils sont cons que de prendre en considération leur vacuité intellectuelle pour adapter nos réponses à leurs attaques, et, in fine, reprendre l’avantage. A défaut d’adhérer à un principe de réalisme politique, lequel impose de reconnaître que nous combattons des abrutis téléguidés par des fanatiques cyniques et névrosés, nous n’obtiendrons pas la victoire.

Frédéric Saint Clair est mathématicien et économiste de formation. Il a été chargé de mission auprès du Premier ministre Dominique de Villepin pour la communication politique (2005-2007). Il est aujourd’hui consultant en stratégie et communication politiques.

Source lefigaro.fr/vox/

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1 Comment

  1. Bien sûr que ce sont des cons. Comme leurs cousins du « PIR » et autres associations racialistes « anti-colonialistes » qui se veulent intellos. Il faut le dire franchement: l’immigration africaine et musulmane a élevé le degré de bêtise et de vulgarité de la France à des sommets encore jamais atteints avant. A comparer avec l’intelligence, la discrétion et la politesse des asiatiques…

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