Le procès de Reinhold Hanning, l’ex-garde SS du camp d’extermination d’Auschwitz, toujours en cours en Allemagne.
Un procès qui n’en finit pas.
Tribune Juive relatait ce procès le 11 février dernier.
Mais l’information va si vite qu’il faut que ce soit nos coreligionnaires italiens d’informazionecorretta.com qui, reprenant un article du quotidien italien La Repubblica publié le 20 avril, nous rappellent que le procès de cet ex-nazi de 94 ans est toujours en cours en Allemagne et que sa prochaine audience aura lieu le 29 avril prochain.
Le prévenu, Reinhold Hanning, est accusé de complicité du meurtre d’au moins 170 000 personnes.
Il admet avoir été un gardien du camp d’Auschwitz mais dit ne pas avoir participé à une élimination de masse.
Mais son parcours et son implication plaident en sa défaveur.
Ouvrier d’usine comme son père, il intègre les Jeunesses hitlériennes à 13 ans, puis s’enrôle à 18 ans dans la division des Waffen SS.
Il se bat dans les Balkans, puis en Russie.
En janvier 1942, il est muté à Auschwitz. Il fait partie du commando chargé de la garde du camp.
Selon l’acte d’accusation, son unité se rendait également à Birkenau – le site où se trouvaient les chambres à gaz d’Auschwitz – à l’arrivée de chaque train de prisonniers.
Les portes des wagons n’étaient ouvertes qu’une fois et les gardiens étaient postés en cercle autour du convoi.
La plupart des détenus étaient alors immédiatement assassinés.
Il ne pouvait donc rien ignorer de l’élimination massive des déportés et ne peut nier y avoir participé.
La cellule «crimes nazis» du ministère public de Dortmund, chargé de l’acte d’accusation, est convaincue que Reinhold Hanning était présent à Birkenau lorsque 170 000 prisonniers ont été envoyés dans les chambres à gaz.
Reinhold Hanning, gardien dans le camp d’Auschwitz-Birkenau et membre des SS Totenkopf, est non seulement poursuivi pour les meurtres dans les chambres à gaz, mais aussi pour les exécutions sommaires et « l’extermination par les conditions de vie » des déportés.
Des témoignages et des cris bouleversants.
Ils ont attendu toute leur vie ce moment et sont venus de tous les pays du monde, des USA, du Canada et d’Israël pour voir en face un de leurs bourreaux et crier leur douleur à celui qui a coulé des jours heureux en toute impunité.
« Tu sais ce qui est arrivé à toutes ces personnes, tu as aidé à les tuer. Dis-le ! Dis-le ! ».
Inutile d’insister. Reinhold Hanning ne daigne pas accorder un regard à son accusatrice et se mure dans le silence.
Même quand Angela Orosz Richt-Bein, née fin 1944 dans le camp d’extermination, lui crie de la regarder.
Elle pesait un kilo à sa naissance et sa mère avait survécu aux expérimentations et aux produits toxiques du docteur Josef Mengele pendant qu’elle était enceinte.
Angela crie en vain. Rien ne semble atteindre le nazi qui fixe obstinément ses genoux et qui humilie ses victimes par son indifférence.
Au procès de Reinhold Hanning, ils sont nombreux à le supplier de leur parler et de les regarder.
Comme Leon Schwarzbaum qui lui dit « Nous avons le même âge, dites-nous la vérité. Maintenant que je suis ici, dites-nous ce que vous avez fait. »
Depuis 70 ans, Leon Schwarzbaum est torturé par un même souvenir, une image dantesque qui le poursuit, celle d’un camion ouvert duquel émergent des dizaines de bras nus d’êtres humains emmenés à la chambre à gaz.
Pour Tibor Eisen, 86 ans, venu de Toronto, c’est une scène des douches qui l’empêche de trouver le sommeil depuis des décennies.
C’est un bruit, celui des côtes brisées par les bottes d’un SS à un homme qui se penchait pour récupérer ses lunettes qu’il avait égarées pendant la douche, jusqu’à ce que mort s’en suive.
La prochaine audience est prévue au 29 avril prochain, date à laquelle Reinhold Hanning devrait faire une déclaration.
Expliquera t-il cela ?
Les tribunaux allemands ont tout fait pour retarder les jugements des criminels, espérant leurs morts, mais contre toute attente, ils ont la peau dure ces ordures !
Un nouveau chef d’accusation a été récemment accepté par les tribunaux allemands qui jusqu’alors voulaient des preuves détaillées contre les bourreaux nazis et prétendaient depuis des décennies que le fait de travailler dans une atroce machine d’extermination comme Auschwitz ne les rendait pas complices.
D’autres criminels attendent leurs jugements, comme l’ex-infirmier d’Auschwitz Hubert Zafke, 95 ans, complice de l’extermination de 3681 hommes, femmes et enfants juifs gazés dès leur arrivée dans le camp emblématique de la Shoah, entre le 15 août et le 14 septembre 1944 venus de Lyon, Rhodes, Trieste, Mauthausen, Vienne et Westerbork.
Dans un de cet ultime convoi parti du camp de transit néerlandais se trouvaient Anne Frank, ses parents Otto et Edith et sa soeur aînée Margot.
Quelques mois après la condamnation à quatre ans de prison d’Oskar Gröning, ex-comptable d’Auschwitz, une douzaine de procédures est en cours en Allemagne contre d’anciens SS, et deux hommes et une femme, tous âgés de plus de 90 ans sont accusés d’avoir coopéré avec les nazis.
Mais des capacités cognitives et physiques amoindries retardent le jugement de ces assassins.
Pour leurs innocentes victimes, il n’y avait pas tant de pitié.
Pascale Davidovicz
Sources : repubblica.it – informazionecorretta.com – lemonde.fr – bbc.co.uk – leparisien.fr – liberation.fr
Ras le bol des “capacités cognitives et physiques amoindries”.
Une seule chose à comprendre c’est que les tribunaux allemands font traîner les procès pour que ces ASSASSINS, ces BOURREAUX, meurent de mort naturelle et digne, surtout pas infamante. Ne pas les montrer du doigt, telle est la devise de la justice et du gouvernement allemand. Quand à Reinhold Hanning s’il a pu manger et dormir tranquillement jusqu’à ce jour, ce n’est pas de pauvres rescapés de la shoah qui vont le faire “craquer”.