Mort de Martin Gray, auteur de « Au nom de tous les miens »

L’écrivain Martin Gray est mort. Il était notamment l’auteur de « Au nom de tous les miens » en 1971 (adapté au cinéma en 1983 sous le même titre) est mort en Suisse ce lundi 25 avril.

Il avait publié son dernier ouvrage, « Ma Vie en partage », en 2014.

2015_01_27_holocaust-84-extra_large

Il a perdu deux fois toute sa famille

Dans « Au nom de tous les miens », un livre écrit avec Max Gallo, il évoquait la perte – à deux reprises! – de toute sa famille: une première fois dans les camps d’extermination nazis et le ghetto de Varsovie, et une seconde fois lors d’un immense incendie, dans le Var. Il avait alors perdu sa femme et ses quatre enfants.

Martin Gray n’a que 17 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Les nazis envahissent son pays, la Pologne, le 1er septembre 1939.

 

Seul rescapé de sa famille après la guerre

Il survit grâce à des activités de contrebande avec les nazis dans le ghetto de Varsovie, où il est enfermé. Il parvient à sauver son père d’une rafle grâce à ses « relations » sulfureuses dans le ghetto. Il l’aide alors à s’échapper, lui sauvant probablement la vie.

Mais le reste de la famille n’a pas cette chance. Martin Gray est finalement déporté à Treblinka avec sa mère et ses deux frères. Jeune et d’une santé solide, Martin a la vie sauve, mais travaille dans les kommandos – dont celui qui est chargé d’extraire les corps des chambres à gaz.

Évadé de Treblinka

En revanche, sa mère et ses frères ont été tués dès leur arrivée au camp.

Le jeune Martin Gray finit par s’évader alors qu’il travaille à la lingerie: il se cache dans un wagon de linge, et quitte le camp en train, dont il saute en pleine campagne.

Il tente alors d’alerter la population des villages alentour de la réalité des camps, des atrocités commises à Treblinka, en vain: personne ne veut le croire.

De retour à Varsovie, il retrouve brièvement son père, qu’il croyait mort. Mais le sort s’acharne sur les proches de Martin Gray : à peines quelques jours plus tard, son père est abattu sous ses yeux par des SS lors de l’insurrection du ghetto de Varsovie.

À nouveau, il perd toute sa famille 25 ans après la guerre

Après avoir rejoint l’Armée rouge et marché sur Berlin le 30 avril 1945, il sera décoré. rejoint ensuite l’Armée rouge où il finit la guerre, et marche sur Berlin le 30 avril 1945.

En 1993, Renaud Leblond rappelle dans l’Express que Martin Gray a perdu 110 membres de sa famille pendant la guerre.

Installé à New York en 1947, où il a rejoint sa grand-mère et est devenu antiquaire, il épouse Dina Cult. Le couple s’installe alors au-dessus de la baie de Cannes, à Tanneron. Ils ont quatre enfants.

Sa famille entière brûlée

C’est près de cette maison qu’un nouveau drame vient frapper Martin Gray – ou, plutôt, à nouveau sa famille: le 3 octobre 1970, le massif du Tanneron est frappé par un violent incendie. On dénombre 11 victimes, dont la femme et les quatre enfants du couple Gray. Dina Gray et ses enfants s’apprêtaient à fuir les flammes lorsque leur voiture s’est retrouvée coincée par la violence de l’incendie.

Martin Gray se retrouve seul, à nouveau. Il est âgé de 48 ans. L’écriture devient alors sa thérapie face à la tentation du suicide.

Le désormais écrivain se remarie deux fois, et devient père de cinq enfants.

Source : http://www.lejsl.com/actualite/2016/04/25/l-ecrivain-martin-gray-est-mort

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

2 Comments

  1. J’ai lu son livre il y a longtemps rédigé par Max Gallo qui apparemment s’était permis quelques libertés avec la réalité pour en faire en partie un roman. C’est tout de même une vie incroyable à la dimension d’une tragédie qu’à vécu Mietek Grajewski alias Martin Gray.

  2. Sa vie est une grande leçon de courage.
    C’était un homme, au sens de Kipling.
    J’avais vu son film relatant la perte de sa famille, dans le Var et l’histoire de son passé pendant et après la guerre.
    Ce serait bien qu’une chaîne télévisée repasse ce beau témoignage, en hommage à Martin Gray.

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*