En février 2015, à Vitry sur Seine dans le Val de Marne, Nour El Hosni, un étudiant de 19 ans en BTS technico-commercial, crée un collectif « Réchauffons corps et cœurs » pour aider les plus démunis.
Le déclic se produit lorsqu’il croise une femme qui fait faire ses devoirs à sa fille sur le trottoir. Il appelle des amis et leur propose de dépenser autrement l’argent qu’il consacre à leur divertissement.
Au début, ils étaient une bande de sept copains et avec les 10 € récoltés auprès de chacun d’eux, ils offrent 80 repas aux sans-abri.
Maintenant, l’association compte cent vingt membres, filles et garçons de 15 à 24 ans qui se déplacent de partout. Une jeune fille est venue de Villepinte, une autre de Troyes.
Nour achète les denrées dans une épicerie de quartier, que le patron lui fait payer à prix coûtant et, deux fois par semaine, une petite armée de bénévoles prépare et distribue des sandwichs au fromage en maraude. C’est désormais plusieurs centaines de sandwichs qui sont distribués.
« Quand on a donné un sandwich,
le soir on dort bien »
Faire du bien aux autres et à soi-même, en fonction de ses disponibilités et par plaisir, c’est ce que Nour veut montrer, en offrant un autre regard sur les jeunes de banlieue.
Mais « « le plus difficile pour moi, c’est de retrouver mon lit en sachant qu’eux, ils sont encore dehors » dit Nour.
Il passe de longues heures sur les réseaux sociaux et son action s’est étendue à la gare du nord et surtout au pont d’Austerlitz où campent beaucoup d’immigrés sans papiers.
« La nourriture n’est pas le plus important, c’est le contact humain, le sourire ». Il organise des actions de sensibilisation dans les collèges, les lycées et les IUT.
Le collectif s’est déplacé 3 fois à Calais pour distribuer 4500 briques de lait, des produits hygiéniques pour les femmes, du shampoing, du gel douche, des vêtements et des couches pour les nourrissons.
Une liste de denrées alimentaires a été établie pour les gens qui souhaitent les ajouter à leurs achats et les donner, ou en système drive, où les produits sont directement récupérés par l’association.
Des ambitions et des besoins.
« Réchauffons corps et cœurs » s’est très vite développé en recevant l’aide matérielle, pécuniaire et physique d’un nombre assez conséquent d’adhérents et sa popularité ne cesse de s’accroître à Paris, et dans d’autres villes comme Montpellier ou Lyon.
L’association a aussi étendu son champ d’action au-delà du besoin alimentaire, en effectuant des collectes pour des enfants hospitalisés.
Nour n’oublie pas son pays d’origine, la Tunisie, et après un état des lieux, il souhaite aider les écoles pour handicapés qui sont payantes et chères.
A Monastir, des associations s’en occupent mais manquent de moyens. Il n’est pas loin de réunir les fonds pour 300 sacs à dos avec des fournitures scolaires, des jeux éducatifs et sportifs.
Nour se voit bien à la tête d’une ONG.
Ryadh Sallem, champion paralympique.
Ryadh est l’oncle de Nour El Hosni et sa source d’inspiration. A 45 ans, c’est un sportif handicapé de haut niveau.
Enfant victime du Thalidomide, médicament utilisé durant les années 1950 et 1960 comme sédatif et anti-nauséeux chez les femmes enceintes qui provoqua de graves malformations congénitales, Ryadh est né amputé des deux jambes et avec des malformations aux mains.
Quatre participations aux Jeux paralympiques (Atlanta 1996, Sydney 2000, Athènes 2004 au sein de l’équipe de France de basket fauteuil ; Londres 2012 en rugby fauteuil), trois titres de champion d’Europe de basket fauteuil, un record du monde en relais quatre nages ont fait de lui l’un des athlètes de handisport les plus polyvalents de sa génération.
Pas question de manquer un match avec son équipe de rugby fauteuil, avec laquelle il a remporté la Coupe de France 2013.
Stade Pierre de Coubertin – 10 mai 2013
Il a créé l’association Cap sport art aventure amitié (Capsaaa) en 1995, pour sensibiliser les valides au handicap et promouvoir une vision positive. Il est aussi vice-président de l’Agence pour l’éducation par le sport (Appels).
Le journal Le Monde lui a décerné le vendredi 29 novembre 2013, le prix du champion engagé, en clôture du premier Forum social mondial du sport qui a rassemblé plus de 1000 participants à Paris.
Il parcourt les écoles, les entreprises et les prisons pour la sensibilisation sur le handicap et sa prévention.
Il participe à la diffusion d’une pétition nationale initiée par l’universitaire Charles Gardou visant à faire ériger un mémorial dédié aux handicapés victimes du régime nazi.
Il dit de son neveu Nour que c’était un rêveur et qu’il est devenu artiste de l’humanité.
Je pense que l’oncle et le neveu sont deux espoirs pour l’humanité.
Pascale Davidovicz
« Il passe de longues heures sur les réseaux sociaux et son action s’est étendue à la gare du nord et surtout au pont d’Austerlitz où campent beaucoup d’immigrés sans papiers. »
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Paris est devenu un dépotoir. Et qu’on ne me parle pas de « quartiers populaires »…
Hors sujet André.
Paris était aussi un dépotoir quand ma famille s’y est installée fuyant les pogroms et pour les réfugiés « pieds noirs » d’Afrique du nord, aussi mal accueillis les uns comme les autres mais qui y ont trouvé leur place contre vents et marées.
Qui sauve une seule vie, sauve le monde entier.Talmud.
Méritant ce militantisme mérite la grande croix de la légion d’honneur et pas de copinage pour l’obtenir OUI C’est le future del’humanité