La vente de Golan Telecom au leader israélien Cellcom bloquée par l’antitrust

Le régulateur israélien a jugé que cette opération portait atteinte à la concurrence.

«C’est un jour à marquer d’une pierre noire dans l’histoire économique d’Israël. Nous regrettons la décision qui a été prise, laquelle va entièrement à l’encontre du maintien de la concurrence». C’est en ces termes amers qu’a réagi, mardi, l’ex-DG d’Illiad (maison mère de Free), Michael Golan, après que l’autorité antitrust israélienne a annoncé sa décision de bloquer la vente de sa société Golan Telecom à l’opérateur historique Cellcom.Golan-telecom-Logo

Le régulateur israélien, soutenu par le ministère des Communications, a au contraire estimé que cette transaction de 1,17 milliard de shekels (272 millions d’euros) divulguée en novembre dernier, allait porter « atteinte à la concurrence ». Pour l’antitrust, la cession risque d’entraîner une hausse de prix préjudiciable au consommateur, et de gommer les effets de la libéralisation de télécoms survenue en 2011-2012, avec l’entrée de deux nouveaux acteurs, Golan Telecom (détenue à 30% par Xavier Niel) et Hot Mobile, filiale d’Altice.

Les autorités israéliennes ont jugé que l’opérateur mobile du groupe de Patrick Drahi ne serait plus incité à tirer les prix à la baisse, une fois que son rival quitterait le marché. Des arguments rejetés en bloc par Michael Golan, qui devrait faire appel. « Cette décision est purement politique et ne relève pas d’une logique économique, a-t-il fait valoir. (…) Nous avons été les seuls à apporter une véritable concurrence au pays, à faire économiser 5 milliards de shekels par an, et 10.000 shekels par foyer depuis notre arrivée sur le marché ».

Pour obtenir le feu vert des autorités israéliennes, l’entrepreneur franco-israélien avait pourtant déployé l’artillerie lourde. Fin février, son ex-patron Xavier Niel avait volé à sa rescousse, en confiant au quotidien des affaires The Marker, qu’il s’engagerait à investir le produit de la vente de Golan Telecom dans des start-up israéliennes si le régulateur acceptait la finalisation du deal.

Plus récemment, Michael Golan avait alerté les autorités sur le risque de faillite qui pèserait sur sa société en cas de veto et menacé de ne pas transmettre les numéros de cartes SIM de ses quelque 900.000 abonnés au ministère des Communications, pour empêcher Cellcom (avec lequel il est lié par un accord de partage de réseaux) d’assurer la continuité du service.

Mais l’antitrust ne l’a pas entendu de cette oreille : il estime que Golan Telecom dispose d’autres options qu’un démantèlement pur et simple, qu’il s’agisse d’un nouvel accord de partenariat ou d’une cession à un autre acteur du secteur. Le revers est d’autant plus sérieux pour l’opérateur que seule une fusion avec Cellcom devait lui permettre d’effacer une dette de 600 millions, vis-à-vis du leader du marché.

Source lesechos.fr

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*