La simulation de vos pires cauchemars est « Made in Israel »

En Israël, rien n’est laissé au hasard. La simulation passe au peigne fin toutes les situations pour préparer les futurs médecins au pire. Car, comme le rappelle la loi de Murphy, ou loi de l’emmerdement maximum : « tout ce qui est susceptible de mal tourner… tournera forcément mal ».Amitai_Ziv

Le Pr Amitaï Ziv dirige le Centre israélien de simulation médicale, appelé MSR*. Cette plate-forme a pour vocation de former les étudiants en médecine tout au long de leur cursus, d’une façon assez particulière, la « Nightmare Driven Education » ou formation par ses pires cauchemars.

LES FUTURS MÉDECINS
SAURONT COMMUNIQUER…

La première étape est l’admissibilité des candidats en médecine. MSR fait passer un test d’évaluation de la personnalité basé sur la simulation dans les universités de Tel-Aviv et de Haifa. « Ce screening permet d’identifier les étudiants qui démontrent des compétences interpersonnelles exceptionnelles  et une capacité innée pour la compassion, afin d’améliorer la sélection des praticiens de demain. »
La deuxième étape est la simulation de situations difficiles à gérer au plan psychologique : patient violent nécessitant l’intervention du personnel de sécurité, annonce du décès d’un patient lié à une erreur médicale, gestion d’une famille avec un conflit entre deux personnes sur la décision à prendre… Il existe même une formation à la détection des maltraitances domestiques. Le but est de faire expérimenter aux étudiants « toute la gamme des émotions au cours de leur apprentissage ».
Des scénarios de situations que rencontre tout médecin un jour dans sa vie, joués par des acteurs ou d’autres confrères, sont associés à un débriefing pour faire le point sur la gestion de la communication « de crise ». En effet, une bonne communication (et écoute !) vis-à-vis du patient, mais aussi avec l’équipe soignante, permettent une réduction des erreurs médicales. D’où l’intérêt de faire ces jeux de rôles en équipe multidisciplinaire.

… ET GÉRER DES  SITUATIONS
DIGNES  DE « MISSION IMPOSSIBLE »

La troisième étape est la simulation de circonstances particulières : incendie dans un bloc opératoire avec la mise en œuvre d’une procédure d’évacuation d’urgence, panne d’électricité dans un service de réanimation, tremblement de terre et intervention dans des décombres, attaques bactériologiques et chimiques… Un éventail de situations « rares » mais pour lesquelles une préparation est absolument nécessaire, car elles exigent des réactions rapides et précises.
Pour le Pr Ziv, la leçon principale de cet entraînement cauchemardesque est l’humilité, car l’erreur est humaine. En avoir conscience et s’y préparer de toutes les manières possibles grâce à la simulation permet d’améliorer la sécurité du patient. Et à se préparer au pire, les urgences plus classiques en sont moins critiques !

Camp d’entraînement
pour apprentis chirurgiens

Les internes de chirurgie de Tel-Aviv ont une semaine de pré-rentrée chargée. Avant de pouvoir mettre les pieds dans un bloc, ils subissent un entraînement basé sur les principes des « boot camps », développés au Canada et adoptés par certains hôpitaux américains. L’efficacité de ce type de formation a été validée  par plusieurs études.
L’objectif de cette semaine de préparation est que les internes de chirurgie soient capables de réaliser la plupart des gestes qui leur seront demandés au bloc opératoire.
Cela passe par une formation sur tous les instruments utilisés en chirurgie, avec l’aide d’un catalogue « à emporter », les procédures d’asepsie, l’apprentissage de l’ouverture et de la fermeture d’un patient, le drainage d’un abcès, la gestion des principales complications… Tout est pratique, il n’y a pas de théorie, et les autres intervenants du bloc participent à la formation, pour poser les bases d’une entente cordiale interdisciplinaire.
Le stage se conclut par une évaluation finale structurée des compétences techniques, où les étudiants passent chacun leur tour.
Le point intéressant de ce boot camp israélien est qu’il est né d’une initiative bottom-up, d’un interne en chirurgie, et que tous les modules ont été créés par des internes de chaque spécialité pour identifier ce qui leur a posé problème et permettre à leurs successeurs d’y être mieux préparés.

*MSR : ce nom a un double sens, en hébreu c’est l’acronyme de « National Medical Simulation Center », mais c’est aussi le terme pour « convey an important message » ! **D’après le site MSR (http://www.msr.org.il/Medical_School_ Candidates_Screening/)
Source koide9enisrael

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