La Banque d’Israël a clôturé 2015 avec un montant record de réserves en devises : une petite partie de ce trésor est placée en actions françaises.
90,6 milliards de dollars : c’est le montant des réserves en devises accumulées par la Banque d’Israël au 31 décembre 2015 ; c’est 4,5 milliards de plus en un an. Ce matelas de billets verts ne dort pas dans le sous-sol de la banque centrale d’Israël à Jérusalem. Comme les particuliers, la banque place ses économies dans le but de les faire fructifier, tout en limitant les risques financiers inutiles.
DES RÉSERVES, À QUOI ÇA SERT ?
Pour expliquer au public israélien la nécessité et l’usage des réserves en devises, la Banque d’Israël vient de publier un rapport de 41 pages intitulé « Investissement des réserves en devises – bilan 2015 ».
Le rapport répond d’abord à une question que de nombreux Israéliens se posent fréquemment : à quoi peuvent bien servir les réserves accumulées par la banque centrale ? Selon la Banque d’Israël, les réserves en devises remplissent un triple rôle :
– elles constituent une réserve d’urgence en cas de crise grave, comme une guerre ou une catastrophe naturelle ;
– elles permettent à la banque centrale d’intervenir sur le marché monétaire pour influencer le taux de change du shekel face aux principales devises ;
– elles garantissent la stabilité de l’économie israélienne, en évitant de brusques mouvements de capitaux qui entreraient et sortiraient du pays.
C’est en 2012 que la Banque d’Israël a commencé à placer une partie de ses réserves dans des actions cotées sur les places financières internationales. En fait, deux principes régissent les investissements de la Banque d’Israël à l’étranger : primo, préserver le pouvoir d’achat de ses réserves ; secundo, maintenir un haut niveau de liquidités.
Dans ce rapport exceptionnel, la Banque d’Israël révèle la composition de son portefeuille d’investissements tel qu’il existait à la fin 2015 : il était constitué majoritairement d’obligations d’Etat en dollars, euros ou livres sterling (84,8%), ainsi que d’actions (9,2%) et obligations d’entreprises (6%).
PLACEMENTS EN AMÉRIQUE, EUROPE ET ASIE
Du côté des actions, la banque centrale indique que « depuis 2012, la Banque d’Israël investit dans des actions ; au début, elle investissait sur les marchés financiers des États-Unis, d’Allemagne, d’Angleterre et de France ». Dans le courant de 2015, les investissements ont été élargis à des marchés financiers du Japon, de la Corée du Sud et de Hong-Kong.
Les investissements de la Banque d’Israël sont donc géographiquement diversifiés : ils sont répartis entre l’Amérique, l’Europe et, depuis 2015, l’Asie. En 2015, Le principal bénéficiaire des placements en actions de la Banque d’Israël reste les États-Unis (62% du total des placements en actions) ; viennent ensuite l’Allemagne (21%) et le Japon (6%).
En 2015, la France faisait partie des sept marchés financiers choisis par la Banque d’Israël pour y placer ses réserves. Certes, elle reste une destination très modeste pour les investissements de la Banque d’Israël. Sa part a même reculé dans le courant de 2015 : la France n’accueillait plus que 0,3% des placements de la Banque d’Israël contre 2,5% un an plus tôt : soit autour 25 millions d’euros (contre 140 millions d’euros en 2014).
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Qu’Israël oublie l’euro, la livre sterling ou autre : rien ne vaut le dollar qui s’échange du sommet de l’Himalaya à vingt mille lieues sous les mers…