La conduite de Tsahal et le procès du soldat

Depuis le 24 mars dernier, l’affaire du soldat de Tsahal, qui a achevé un terroriste palestinien gisant au sol, préoccupe l’opinion israélienne et internationale.

Et pour cause, cette affaire concerne de nombreux aspects de notre vie quotidienne, et notamment notre combat contre le terrorisme, la conduite des soldats dans les Territoires, les valeurs de Tsahal, les enquêtes des ONG et la Justice militaire, mais aussi l’avenir des relations du peuple israélien avec son armée.

Dans cette affaire, nous pouvons comprendre que le jeune soldat a agi nerveusement dans un climat tendu et sensible et dans une ville explosive comme Hébron, qui demeure le fief de la récente vague terroriste palestinienne.

Toutefois, ce n’est pas sur la place publique que nous devons juger nos soldats : laissons au tribunal militaire le soin de prononcer équitablement son verdict. Il est révoltant de voir des hommes politiques intervenir et manifester devant un tribunal militaire. Il serait très dangereux de politiser l’armée ; mettons donc Tsahal à l’écart de toute récupération et démagogie dans le débat public.

C’est au tribunal militaire, et pas ailleurs, que le soldat franco-israélien doit être jugé
C’est au tribunal militaire, et pas ailleurs, que le soldat franco-israélien doit être jugé

Dans ce procès, il n’existe pas non plus de camps opposés, entre la Droite et la Gauche, entre le gouvernement et l’opinion publique. Entre l’état-major et des « soldats rebelles ». Comment peut-on imaginer une campagne personnelle contre le chef des armées, chargé de notre propre sécurité ? C’est insensé et absurde dans un état de guerre permanente ! Tous savent parfaitement que Tsahal mène un combat inlassable contre le terrorisme, mais les agresseurs palestiniens doivent aussi savoir qu’ils jouent avec le feu et mettent leur vie en danger. Toute tentative sera déjouée et chaque auteur d’attentat sera hors d’état de nuire ou éliminé.

Il existe au sein de l’armée des directives précises et un code de conduite, mais nous constatons aussi qu’il y a parfois des dérapages car nous vivons dans un contexte fragile où un jeune soldat doit prendre une décision rapide, souvent en quelques secondes, tandis que l’agresseur est venu dans le seul but de tuer, et il est toujours prêt à mourir.

Nous pouvons compter sur la capacité de jugement des commandants de l’armée, et Tsahal met tout en œuvre pour minimiser les pertes civiles et éviter de tuer un terroriste neutralisé. Un soldat ne devrait pas tirer trop vite sur la gâchette ni vider son chargeur sur un terroriste neutralisé et gisant au sol. L’essentiel est d’écarter avant tout la menace et le danger.

Dans les différents combats, plusieurs opérations planifiées ont été avortées à la dernière minute pour éviter justement la mort d’innocents. Les jeunes soldats de Tsahal ont risqué leur vie pour effectivement empêcher des pertes inutiles. Certes, toutes les guerres sont meurtrières et sales et les bavures existeront toujours, mais contrairement aux autres armées dans des pays démocratiques Tsahal mène ses propres enquêtes, sans attendre, avec transparence, et juge sévèrement soldats et officiers.

Tsahal est l’une des rares armées au monde qui enquête minutieusement sur chaque incident et reconnaît sans équivoque les erreurs commises. Des soldats et officiers israéliens sont parfois inculpés ; mais comment ne pas condamner les dirigeants palestiniens et les parents d’élèves qui encouragent les jets de pierres, les agressions à l’arme blanche, les provocations quotidiennes et l’incitation à la haine sur les réseaux sociaux ?

Aucune armée au monde ne défend autant les valeurs morales que Tsahal
Aucune armée au monde ne défend autant les valeurs morales que Tsahal

Ce n’est pas non plus une ONG comme B’Tselem (le “Centre d’information israélien pour les droits de l’Homme dans les territoires occupés”) qui a filmé la scène à Hébron, qui nous dictera l’ordre du jour. Comment cette ONG, qui prétend agir sur des questions humanitaires et défendre les droits de l’Homme, peut-elle servir de référence aux yeux des médias occidentaux si elle est dépendante de financements étrangers et que ses sources d’information sont souvent en provenance d’organisation politiques partisanes et de militants palestiniens ? Soulignons que B’Tselem lui-même affirme sur son site qu’il est financé grâce à « la contribution de fondations en Europe et en Amérique du Nord, par tous ceux qui soutiennent l’activité des droits de l’Homme dans le monde, et par des particuliers en Israël et à l’étranger. »

Dans une région explosive comme le Moyen-Orient, et sur la question du conflit israélo-palestinien en particulier, toute organisation humanitaire crédible devrait suivre les questions humanitaires avec honnêteté, précision, impartialité, et de façon fiable. Soulignons que les vidéos que diffuse cette ONG ont été filmées par des cameramen palestiniens.

Il est en effet très difficile d’agir dans des situations de conflit armé permanent, avec des tensions politiques et sociales quotidiennes, où les émotions et les sentiments à l’égard d’un incident tragique passionnent parfois follement les esprits et peuvent ainsi influencer ou modifier complètement les décisions prises et les résultats d’une enquête. Il y a également des préjugés établis sur un agenda politique bien précis.

« aucun pays, ni ONG ne pourra nous donner des cours de morale »

La manipulation et la désinformation orchestrées par la presse et les détracteurs de l’Etat juif remontent au “massacre de Sabra et Chatila” en 1982, passe par “les massacres” de Djénine en 2003, puis en 2008, à Gaza, durant toutes les opérations menées depuis “Plomb durci”. Elles se sont renforcées avec “la mort de l’enfant Al doura” en septembre 2000 et n’ont pas cessé d’être à l’ordre du jour depuis la flottille du Marmara.

Les chancelleries, les ONG, et les medias ont condamné violemment Tsahal pour avoir commis “des crimes de guerre” et tous ont exigé des commissions d’enquête internationale ainsi que l’arrestation de généraux israéliens. On a même osé demander l’extradition du soldat de Tsahal à Hébron pour pouvoir le juger en France ! Mahmoud Abbas a même déposé une plainte à l’ONU et devant la Cour internationale de Justice, et exige une enquête ! Bizarrement, quand il s’agit des armées étrangères, celles des pays de l’OTAN, tous font la sourde oreille et aucune commission d’enquête n’est revendiquée.

Nous ne souhaitons faire aucune comparaison avec les opérations et les exactions des autres armées du monde et rappeler les guerres des pays occidentaux dans des pays étrangers, loin de leurs capitales respectives : la guerre de la France en Algérie, celle de la Belgique au Congo, des Américains au Vietnam ou la guerre au Kosovo.

Le général Eisenkot est fait chef d’état-major de Tsahal par Yaalon et Nétanyahou en février 2015
Le général Eisenkot est fait chef d’état-major de Tsahal par Yaalon et Nétanyahou en février 2015

Tsahal est différent et unique et se caractérise par ses valeurs morales et se défend pour la survie de l’Etat juif. Preuve en est la réaction immédiate de Netanyahou, celles de Yaalon et Eizenkot sur la Justice implacable et les valeurs de Tsahal. Sur ce sujet, aucun pays, ni ONG ne pourra nous donner des cours de morale.

Cependant, comment ne pas observer la supercherie et le double jeu des gouvernements, des mouvements des droits de l’Homme et de la presse quand il s’agit du combat d’Israël contre le terrorisme, un fléau qui risque d’ébranler le monde libre et le plonger dans le chaos.

Les révoltantes et inadmissibles défaillances des derniers attentats de Paris et de Bruxelles n’ont-elles pas servi de leçon ?

Freddy Eytan

F EYTAN

 

 

 

 

 

Freddy Eytan, « La conduite de Tsahal et le procès du soldat », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/la-conduite-de-tsahal-et-le-proces-du-soldat/

 

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2 Comments

  1. Le soldat d’Hebron

    Nous sommes aujourd’hui au coeur d’un débat dont chaque alternative se traduit par des conséquences concrètes sur le terrain, et dont l’enjeu s’exprime en termes de vie ou de mort pour les soldats de Tsahal.
    Quand des médias israéliens ou des juges de la Cour suprême refusent à Tsahal le droit de riposter contre des roquettes du Hamas dont les lanceurs sont cachés au milieu de la population civile, ou quand les officiers supérieurs de Tsahal envoient leurs soldats se faire tuer dans la casbah de Jénine, pour ne pas prendre le risque de tuer des civils arabes, ils ne privilégient pas seulement une conception abstraite de la morale à une autre : ils privilégient la vie de nos ennemis à celle de nos soldats.

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