La Cour suprême israélienne a statué jeudi que le pays doit reconnaître officiellement la conversion privée au judaïsme, qui jusqu’à présent était réservée au Grand-Rabbinat, et que ces convertis deviendront admissibles à la citoyenneté israélienne en vertu de la loi du retour, selon le quotidien israélien Haaretz.
Cette décision signifie principalement que le Grand-Rabbinat d’Israël, qui administre la vie religieuse juive en Israël, aura un rôle moins essentiel dans les conversions orthodoxes, lesquelles pourront maintenant être réalisées dans les tribunaux orthodoxes privés.
Miriam Naor, le juge en chef qui a présidé un panel de neuf juges à l’audience, a déclaré que “limiter la reconnaissance des mariages de convertis affaiblit la loi du retour”.
Comme le Jerusalm Post l’explique, jusqu’à présent les personnes ayant recours aux services d’un tribunal de conversion orthodoxe privée en Israël ne bénéficiaient pas de la loi du retour dans la mesure où le Rabbinat ne reconnaissait pas cette conversion comme valide.
Selon le journal israélien, l’impact de cette décision juridique sera de donner un coup de pouce en faveur de la crédibilité des mariages orthodoxes non-étatiques qui n’auraient pas été contractés par l’intermédiaire du Grand-Rabbinat.
Le Grand rabbin séfarade d’Israël, Yitzhak Yosef, s’est dit furieux suite à la décision, qu’il a qualifiée d'”outrage”.
“Il est inconcevable pour l’industrie piratée de la conversion, qui n’est pas supervisée par une autorité gouvernementale, d’être reconnue comme officielle”, a-t-il déclaré.
“Israël suit un processus de conversion qui fonctionne selon des normes appropriées et accueillantes destinées à l’ensemble du public israélien”, a-t-il ajouté. “Une telle reconnaissance (juridique, ndlr) provoque de facto l’annulation du processus de conversion étatique”, a ajouté Yitzhak Yosef.
Le Grand rabbin séfarade a suscité la polémique cette semaine après avoir tenu des propos selon lesquels “les non-Juifs qui n’auraient pas leur place en Israël”.
Cette déclaration a ensuite été nuancé via un communiqué publié mardi dans lequel il tenait à préciser que les propos qu’il avait tenus lors de son prêche sur les non-Juifs ne correspondait qu’à une “approche théorique” et à la notion de résident telle qu’elle était interprétée par Maïmonide (philosophe juif du XIIème siècle et jurisconsulte en matière de loi juive, ndlr).
Gilad Kariv, directeur exécutif du Mouvement israélien pour le judaïsme progressiste, a salué la décision, estimant qu’elle “affirme sans équivoque qu’il n’y a plus qu’une seule façon de se convertir en Israël”.
Il a par ailleurs indiqué qu’il attendait depuis longtemps une décision de justice reconnaissant pleinement les conversions issues du mouvement réformiste effectuées en Israël.
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