En Slovaquie, l’Eglise catholique et la communauté juive unissent leurs voix contre l’extrémisme, après les élections législatives du 5 mars qui ont consacré pour la première fois l’entrée au Parlement de l’extrême-droite nationaliste ouvertement xénophobe.
Alors que la Slovaquie s’apprête à prendre la présidence tournante de l’Union européenne au mois de juillet, ce scrutin fait peser une nouvelle menace sur la stabilité politique européenne et participe au vent d’euroscepticisme qui souffle sur le continent.
Dans une déclaration conjointe, le président de la Conférence des évêques catholiques et le président de la Confédération centrale des Communautés juives de Slovaquie se prononcent résolument contre toute forme de racisme, «inacceptable pour tout croyant». Le texte fait référence à la célèbre encyclique de Pie XI « Mit brennender Sorge » (avec une brulante inquiétude), de 1937 condamnant l’idéologie nazie et racisme. Une encyclique prophétique. Et c’est avec une vive inquiétude que les signataires de la déclaration constatent le retour de la peur et des fantômes du passé au sein des groupes minoritaires.
Eviter tout extrémisme, surmonter les égoïsmes
Les responsables catholique et juif appellent les politiques et les chefs religieux au calme mais aussi à la plus grande vigilance pour que ne se répètent pas les tragédies du passé. Il faut empêcher toute manifestation d’intolérance raciale ou religieuse, même la plus anodine. Il faut interdire les appels à la violence, insistent les signataires en fustigeant les députés qui n’hésitent pas à attaquer des personnes en raison de la couleur de leur peau ou de leur religion.
On ne peut pas permettre que les ressentiments suscités par les problèmes actuels, crise économique et crise migratoire, débouchent sur des solutions radicales adoptées sans discernement. L’archevêque de Bratislava et le chef des communautés juives lancent un appel à tous les Slovaques : «évitons tout extrémisme, efforçons-nous de respecter la justice et de surmonter nos égoïsmes dans la recherche du bien commun». Le climat politique en Slovaquie apparaît comme révélateur d’une tendance anti-européenne, anti-immigration et islamophobe qui traverse l’Europe de l’Est.
À la faveur de la rhétorique nationaliste et anti-migrants, cinq des huit partis du parlement slovaque sont désormais clairement eurosceptiques. Le parti d’extrême droite “Notre Slovaquie” qui a fait son entrée au Parlement, compte des candidats fascistes sur sa liste. Ce parti est dirigé par Marian Kotleba, dont l’ancien parti, dissout en 2006, revêtait des uniformes noirs comme ceux des milices pronazies lors de la Seconde guerre mondiale.
Source radiovaticana
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