Un de mes amis m’a rapporté ce matin que l’homme le plus vieux du monde était un survivant d’Auschwitz, ajoutant : Spéciale dédicace à Dieudonné, Soral, Le Pen and others, en espérant que ça les fasse bien chier !
Yisrael Kristal, âgé de 113 ans, est bien le Doyen de l’Humanité, selon le Guinness des Records.
Né le 15 septembre 1903 à Zarnow, ville qui était à l’époque sous domination russe et fait aujourd’hui partie de la Pologne, il traversa tant bien que mal un XXe siècle à feu et à sang dans un pays qui attisa les convoitises de ses voisins, la Pologne passant successivement de la domination russe à la conquête nazie, avant de revenir sous le giron soviétique et, finalement, d’obtenir une indépendance totale à l’aube des années 1990.
Alors qu’il réussit à survivre à la Première Guerre mondiale à Lodz, Yisrael Kristal connaîtra l’invasion des troupes du troisième Reich en 1939 et sera déporté au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau entre 1940 et 1945, camp où 1.100.000 personnes, dont un million de juifs, furent tuées par les nazis.
Lorsque les alliés libérèrent le camp en 1945, Yisrael ne pesait plus que 37 kilos, rapporte le Guinness, et s’il a réussi à survivre au travail forcé, il a perdu sa femme et ses deux enfants, tués par les Nazis.
Seul rescapé, il décidera en 1950 d’émigrer à Haïfa, port du Nord d’Israël, avec sa seconde femme et leur fils. Jusqu’à sa retraite, il tint à Haïfa une entreprise de confiserie prospère, et mène aujourd’hui une retraite paisible après avoir vécu l’enfer.
Notons que si les troubles du siècle passé et son internement à Auschwitz le privèrent de l’importante Bar Mitzvah, traditionnelle cérémonie juive pour les garçons de 13 ans, ce Juif observant ne manqua cependant depuis aucun des rites depuis un siècle.
En raison des troubles du siècle passé, Yisrael Kristal aurait pu ne jamais être déclaré doyen de l’humanité. Le document le plus ancien dont disposait sa famille était en effet son certificat de mariage à l’âge de 25 ans. Le Guinness a dû entreprendre des recherches poussées afin de connaître avec exactitude sa date de naissance.
Le petit fils de Kristal, Oren, reçut cette semaine du Gerontology Research Group un courriel lui signalant que son grand père avait reçu cette distinction, annonce auquel le vieil homme réagit en yiddish : la joie de ma vieillesse.
Celui qui est devenu ce vendredi le plus vieil homme vivant au monde déclara en recevant son certificat : Je ne connais pas le secret d’une longue vie, je pense que toute chose est déterminée de là-haut et que nous n’en connaîtrons jamais les raisons […] Des hommes plus malins, plus forts et plus beaux que moi ne sont plus de ce monde, ajoutant : Tout ce que nous avons à faire est de travailler aussi dur que nous le pouvons et de reconstruire ce qui est perdu.
Interrogé en 2014 sur les secrets de sa longévité par la télévision israélienne, il avait répondu: Il n’y avait pas toujours de nourriture dans les camps. J’ai mangé ce qu’on m’a donné. Aujourd’hui, je mange pour vivre, je ne vis pas pour manger.
Si le vieil homme ne donne plus d’entretien à la presse à cause de sa santé fragile, sa fille Shula Kuperstoch, interrogée par l’AFP, assure qu’il a le moral, et le décrit comme un homme positif, très optimiste, avec beaucoup de cœur. Elle a déclaré au Jerusalem Post que son père continuait à mettre les téfilines chaque matin et que l’Holocauste n’avait pas affecté ses croyances, précisant: ce n’est pas une personne en colère.
Notons que Yisrael Kristal, s’il est bien le plus vieil homme vivant au monde, a cependant quatre ans de moins que la doyenne de l’humanité, l’Américaine Susannah Mushatt Jones, aujourd’hui âgée de 116 ans, le record de longévité humaine officiellement reconnu par le Guinness des records restant détenu par la Française Jeanne Calment, décédée en 1997 à l’âge de 122 ans et 164 jours.
Sarah Cattan
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