L’Holocauste en Lituanie : les habitants avaient préparé les massacres

Habituée aux idées fortes, Ruta Vanagaite est l’auteure du livre Notre peuple. Lorsqu’elle entend de la bouche d’historiens que les Lituaniens impliqués étaient très nombreux, la journaliste s’est fixée un objectif : saisir l’ampleur de l’horreur. Pour cause, des habitants avaient préparé ces massacres en établissant des listes, en creusant des fosses communes, en redistribuant leurs biens.

L’écrivaine lituanienne, Ruta Vanagaite, dédicace son livre « Notre peuple » lors de sa présentation à Vilnius, le 17 février 2016.

Dans ce livre, elle raconte ses déplacements en Lituanie sur le lieu des atrocités, en compagnie du chasseur de nazis, Efraim Zurroff. Sur place, les langues se délient et racontent comment la Shoah par balle a été menée.

La participation des Lituaniens longtemps occultée

Certaines personnes ont été condamnées dès l’époque soviétique pour ces massacres. Problème ? Elles n’ont pas été traduites en justice pour le massacre de Juifs, mais pour celui de citoyens soviétiques. Ce n’est qu’une fois l’indépendance retrouvée qu’un véritable examen de conscience a pu commencer.

En 1995, le président Brazauskas s’est excusé en Israël. Mais depuis plus rien ! Plus d’un Lituanien sur trois a subi la répression soviétique. Résultat : la question de l’occupation soviétique et des crimes communistes est devenue beaucoup plus importante en Lituanie que la participation à l’Holocauste.

Les critiques venant de l’étranger ont parfois été mal perçues. Néanmoins, des historiens ont établi une liste de 2 000 personnes ayant massacré directement les Juifs. Il y a deux jours, le parquet a annoncé qu’il se pencherait sur ses noms et prendrait les mesures nécessaires.

Une histoire qui commence à être connue

Vilnius a longtemps été surnommé la Jérusalem du Nord en raison de sa riche vie intellectuelle. Des excursions y sont régulièrement organisées, sur les traces du patrimoine litvak, à savoir juif de Lituanie.

Une exposition sur le Yivo est visible au musée national de Lituanie. Même si l’institut scientifique juif s’est déplacé de Berlin à New-York, c’est bien à Vilnuis qu’il a été fondé il y a 90 ans. Les archives de cet institut sont aussi en cours de numérisation.

Dans les locaux de la communauté juive, à Vilnius, un restaurant de bagels vient d’ouvrir. L’arrivée d’une nouvelle génération, sans a priori historiques, est pour beaucoup dans ce renouveau. Ce passé offre aussi à Vilnius, une place de choix dans l’histoire européenne. Des grands noms comme Lipchitz, Izis ou Levinas viennent de cette région.

Source : http://www.rfi.fr/europe/20160306-lituanie-seconde-guerre-mondiale-holocauste-livre-notre-peuple-culture-histoire

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4 Comments

  1. Je partage cette interrogation André.
    Je n’ai jamais compris pourquoi les survivants étaient revenus dans les pays dont les populations antisémites avaient très largement assisté les nazis.
    Pologne, Lettonie, Lituanie, Ukraine…
    Rappelons que ce n’étaient pas des allemands qui gardaient principalement les camps mais des ukrainiens et rappelons aussi que des juifs rescapés des camps de la mort revenus en Pologne subirent des pogroms en 1946.
    Mais la France n’est pas exempte hélas !
    Reste Israël !

  2. TJ avait heureusement abandonné la désinformation de l’AFP mais elle semble à nouveau attirée par le Disneyland vertueux de l’Union Européenne à la sauce socialiste, ici RFI.

    La Lituanie ne se dirige pas doucement vers la reconnaissance du génocide des juifs, au contraire, elle dénonce avec une énergie triomphante les nouveaux coupables de « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité »: les partisans qui ont lutté contre les nazis et les fascistes lituaniens, particulièrement, et uniquement depuis 2006-2008, les partisans juifs qui osaient tuer les « patriotes » lituaniens et participaient ainsi au « génocide » des lituaniens purs, seul génocide existant pour le « musée du génocide ».
    Le vieux thème nazi des traîtres juifs dirigeant le communisme soviétique avait servi en 1941, en Lituanie, après l’Europe vaincue, il sert à nouveau les antisémites de notre belle Europe.

    Vous pourriez avoir l’idée de vous tourner vers les sources disponibles en Israël, afin d’éviter le triste brouet français.

  3. Il est surprenant que l’auteur dramaturge Marius Ivaskevicius (né en 1973)fasse insérer dans les colonnes du « Courrier international » du 15 au 21 septembre 2016 un article publié le 24 août selon lequel il vient de découvrir que des milliers de Juifs lituaniens ont été massacrés en particulier dans sa petite ville natale Moletei (50kms au Nord de Vilnus). Il en a eu « la chair de poule »…

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