Le centre culturel Rachi devrait être achevé en juin ou en juillet prochain et inauguré en septembre. Des dons sont arrivés en décembre « comme par miracle », explique Philippe Bokobza. Des dons émanant de deux grandes fondations philanthropiques juives : la fondation Edmond-Safra et la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
« Le projet architectural est bouclé, reste la réflexion sur le centre d’interprétation, le propos intellect uel », reprend le secrétaire du centre cultuel Rachi. S’ils sont spectaculaires, les travaux suivent leur cours. En revanche, le centre d’interprétation sur la vie et l’œuvre de Rachi est en phase d’élaboration.
Un pièce-musée pour présenter Rachi et son œuvre
Il comprend deux salles situées au-delà de la synagogue qui accueilleront un oratoire et un Bet Hamidrach (salle d’études), restitués tels qu’au XII e siècle, à l’époque de Rachi. La chance tient au fait que ces deux petites pièces, avec pans de bois, torchis, cheminée, plafond solivé, présentent un vrai caractère d’authenticité, même s’il est purement XVI e , indique René Pitoun, vice-président et trésorier. La troisième pièce-musée accueillera une exposition dotée de tous les moyens technologiques actuels pour présenter Rachi et son œuvre. La Fondation pour la mémoire de la Shoah finance le travail d’un muséographe et recommande une personnalité qualifiée pour en assurer le commissariat scientifique.
Une ville phare du judaïsme mondial
Doté d’une double vocation cultuelle et culturelle, le centre culturel Rachi n’offrira pas simplement à la communauté israélite de Troyes l’une des salles de culte les plus spectaculaires en France. Une ancienne cour du XVI e siècle coiffée d’une grande verrière, symbolique d’un lien direct avec le ciel. Elle offrira au public le plus large la possibilité de découvrir le maître troyen et son œuvre. À propos de L’esprit du judaïsme, récemment paru chez Grasset, Pierre-Henri Lévy rappelait l’immense apport de Rachi de Troyes à la langue française. Ne serait-ce ces 3 000 mots de champenois du XII e siècle que l’on a retrouvés dans ses écrits.
L’exemplarité des travaux menés à Troyes a conduit l’association créatrice de la Journée européenne de la culture et du patrimoine juifs à proposer au centre culturel Rachi de lancer à Troyes l’édition 2016, en septembre prochain. Ce mois, précisément, pendant lequel l’Association cultuelle israélite de Troyes (ACI) fêtera ses 110 ans d’existence.
Avec 3 000 visiteurs en 2015 alors que les travaux battaient leur plein, l’institution cultuelle et culturelle de la rue Brunneval a maintenant démontré l’intérêt qu’elle suscite et le potentiel que porte le lieu maintenant aménagé. Ces dons providentiels, selon Charles Aïdan, président du centre culturel Rachi, « feront de Troyes l’une des villes phares du judaïsme mondial ».
La mesure des travaux engagés se révèle en quelques chiffres. Trente mètres de façades sur la seule rue Brunneval (restaurées en 2011-2012) ; 930 m 2 de toitures (2013-2014) ; 2 000 m 2 de plateaux déployés sur trois niveaux (2015-2016).
Sur le site, quatre films et documentaires permettent de découvrir Rachi de Troyes. « Rachi de Troyes – Une évocation poétique de la vie de Rachi et du Troyes médiéval », Okénite Animation, 2015, 4,58 min. « Rachi, patrimoine immatériel de l’Unesco », commentaire René-Samuel Sirat, Grand Rabbin de France (1981-1988), 4,14 min. « Ce que dit Rachi » (2006), 57 min, de David Nadjari et Joaquim Cohen. « La Magie de Rachi », diaporama qui relate « quatre années de rénovation en une minute », (2015).
Affilié à l’association Journée européenne de la culture et du patrimoine juif (JECPJ), le centre culturel Rachi pourrait être une étape essentielle de l’Itinéraire culturel européen qu’elleest en train d’élaborer.
À la fermeture récente de la synagogue de Vitry-le-François, construite en 1883 et reconstruite en 1957, le beau mobilier cultuel daté des années 1930 a été offert à la communauté de Troyes.
site : http://rachi-troyes.com/
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