Boycott des produits israéliens : la Grande-Bretagne l’interdit dans le public

La Grande-Bretagne doit annoncer cette semaine depuis Israël que le boycott des entreprises des produits israéliens va devenir illégal dans le public. À Paris en novembre dernier, la Cour de Cassation avait confirmé l’interdiction des appels à boycotter Israël.

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Les boycotts « empoisonnent et polarisent le débat, affaiblissent l’intégration et alimentent l’antisémitisme », a estimé le gouvernement britannique. Londres a annoncé que les institutions recevant des fonds publics (mairies, universités…) n’auront plus le droit de boycotter des entreprises « non éthiques » ou des produits israéliens. Ces boycotts « peuvent entraver les exportations britanniques et nuire aux relations internationales », précise un communiqué du gouvernement.

« De nouvelles directives sur les marchés publics, combinés à des changements sur la façon dont les fonds de retraite pourront investir, permettront d’empêcher des politiques locales néfastes, contre-productives et menaçant notre sécurité nationale », doit déclarer le ministre du Cabinet Office, Matthew Hancock, lors d’une visite en Israël cette semaine.

En 2014, la mairie de Leicester avait institué un boycott des produits fabriqués dans les colonies israéliennes. De même, le gouvernement écossais « décourage fortement » les autorités locales de faire du commerce avec les « colonies illégales ».

Les nouvelles mesures vont s’appliquer à l’ensemble du secteur public, dont le service national de santé (NHS). Elles concerneront aussi les boycotts à l’encontre d’entreprises « non éthiques » comme celles impliquées dans le commerce d’armes, les énergies fossiles ou encore le tabac. Seuls les boycotts imposés par le gouvernement au niveau national dans le cadre de sanctions pourront s’appliquer.

« C’est une attaque contre la démocratie locale », a jugé un porte-parole du principal parti d’opposition, le Labour. « Cette interdiction gouvernementale aurait empêché les mairies de prendre des actions contre l’apartheid en Afrique du Sud », ajoute-t-il. « Comment inciter les entreprises à s’assurer de ne pas commettre de violations des droits de l’Homme quand les organismes publics ne peuvent pas leur demander de rendre des comptes ? », a critiqué Peter Frankental de l’ONG Amnesty International, dans le quotidien « The Independent ».

Le gouvernement britannique a indiqué qu’il allait continuer de « soutenir l’étiquetage clair et transparent des produits des colonies (israéliennes) afin que les consommateurs puissent faire un choix éclairé avant d’acheter ». En novembre, l’Union européenne a approuvé la mise en place de l’étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967, à savoir la Cisjordanie et le plateau du Golan.

Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre font de la France un des rares pays où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un État tiers est interdit, note « Le Monde » du 6 novembre 2015. La Cour a confirmé en octobre un jugement condamnant des militants de « Boycott, désinvestissement, sanctions » (BDS) qui avaient appelé au boycott des produits israéliens à 28 000 euros de dommages et intérêts pour les parties civiles et à une amende de 1.000 euros chacun avec sursis. Ces militants avaient participé à une manifestation dans un magasin Carrefour d’Illzach près de Mulhouse où ils avaient appelé les clients à ne pas acheter des produits importés d’Israël, rappelle « Le Monde. Le mouvement Boycott-Désinvestissement-Sanction (BDS) a été créé en 2005 pour pousser l’État hébreu à évacuer les territoires occupés, par le biais de pressions économiques, culturelles ou académiques.

En novembre dernier, une manifestation appelant au boycott des produits israéliens en marge d’un match de basket opposant Villeurbanne, près de Lyon, au Maccabi Rishon, a été interdite par la préfecture du Rhône. Le préfet a indiqué que cela représentait « un délit constitutif de provocation à la discrimination », invoquant la décision de la Cour de Cassation du 20 octobre 2015.

Manuel Valls a ensuite condamné, le 16 décembre devant l’Assemblée nationale, « toutes les campagnes » de boycott visant les produits israéliens du fait du conflit avec les Palestiniens, en jugeant qu’elles étaient souvent le paravent d’un « antisionisme qui bascule dans l’antisémitisme ». Un mois plus tard devant Les Amis du Crif, il avait estimé que les pouvoirs publics devaient « changer d’attitude » vis-à-vis de ces manifestations.

http://www.boursorama.com/actualites/boycott-des-produits-israeliens-la-grande-bretagne-l-interdit-dans-le-public-a8a8b9043626ff53ced6d676c79bf981

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