« C’est qui ? » Sur les réseaux sociaux, on s’interroge : pas de page Wikipédia à son nom, pas de compte Twitter, et guère plus d’informations à son sujet sur le Net : la nouvelle Ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, est inconnue du grand public.
A 43 ans, Audrey Azoulay, nommée ce jeudi 11 février 2016, à la faveur du remaniement ministériel, en lieu et place de Fleur Pellerin, Ministre de la Culture et de la Communication , a pourtant un CV bien garni et un parcours plutôt classique : titulaire d’une maîtrise des sciences de gestion de l’Université Paris Dauphine et d’un master of business administration au Royaume-Uni, c’est aussi une ancienne de Sciences Po puis de l’ENA. En effet, rue de Valois, Fleur Pellerin ne laisse pas son portefeuille à une inconnue : les deux femmes, diplômées de l’ENA en 2000, sont issues de la même promotion Averroès.
Audrey Azoulay intègre en 2003, en tant que magistrate, la Cour des Comptes et la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France.
Son ancrage dans le monde de la culture s’est fait via le CNC, Centre national du cinéma, qu’elle intègre en 2006 et dont elle fut, entre 2011 et 2014, la directrice générale déléguée. Beaucoup autour d’elle louaient ses qualités de manager et de négociatrice, qui l’ont sans doute menée, en juin 2014, au poste de conseillère à la culture et à la communication de l’Elysée, à la place de David Kessler.
La fille d’André Azoulay, conseiller du roi du Maroc Mohamed VI, incarne la « jeune garde » dont s’est entouré François Hollande, à l’instar de son célèbre « monsieur communication » Gaspard Gantzer.
Cette mère de deux enfants , chargée de dossiers sensibles tels la loi Hadopi sur la dérégulation du marché de l’audiovisuel et du cinéma, conseilla aussi François Hollande sur les dossiers culturels et les médias, et, de son bureau du premier étage de l’aile Est de l’Elysée, fut celle qui organisait et supervisait pour le Président les fameuses projections du dimanche soir: après avoir soumis au chef de l’Etat des titres de long métrage pour déterminer la programmation, elle contactait les équipes du film et les invitait au Palais. L’ancienne patronne du CNC avait eu le loisir, 8 ans durant, de se forger une excellente connaissance du monde du cinéma.
Entre deux dossiers de fond, elle fit connaître le Président dans le monde de la Culture « toujours orphelin de Jack Lang et de sa flamboyance[1] » », l’ accompagnait régulièrement à des « sorties culturelles » : on la vit ainsi aux côtés de François Hollande assister à la pièce de Bernard-Henri Lévy, Hôtel Europe au Théâtre de l’Atelier, visiter des ateliers de peintres comme Ernest Pignon-Ernest, ou encore assistant, le soir de la remise de l’épée d’académicien à Alain Finkielkraut, aux côtés de Manuel Valls.
Les mauvaises langues raillent déjà, chez Audrey Azoulay, une personnalité ambitieuse, femme de réseaux, mordant volontiers, à l’Elysée, sur les plates-bande des autres conseillers, alors qu’elle doit tout d’abord cette ascension à un CV solide et à un tempérament énergique.
Quelques minutes seulement après l’annonce du remaniement, un compte Twitter parodique a été créé avec l’identité d’Audrey Azoulay. La fausse nouvelle ministre de la Culture y tacle sa prédécesseure, revenant par exemple sur l’incapacité de Fleur Pellerin à citer une oeuvre de Patrick Modiano.
L’arrivée au cabinet présidentiel de cette jeune femme qui n’est pas issue du sérail politique est saluée à la fois par le monde du cinéma qui voit en elle une femme de conviction qui sait défendre ses dossiers et par la haute administration qui connaît son entregent. Ses anciens collaborateurs mettent en avant ses qualités de manager et de négociatrice, et, sous le couvert de l’anonymat, l’un d’eux n’hésite pas à la qualifier de «Talleyrand en jupons».
Audrey Azoulay, femme de l’ombre, entre aujourd’hui dans la lumière en faisant une ascension fulgurante.
Gageons que cette jeune femme, passionnée d’Art Contemporain, d’opéra, de rock, de rap et de théâtre, passée aujourd’hui à la vitesse supérieure, trouvera le temps de lire.
Par Sarah Cattan
[1] Serge Rafy, Nouvel Observateur.
A ce si bel age ..Déjà accompli un beau parcours…La Culture va retrouver enfin une “Lang” enrichie de ce qu’est la France…permettez Audrey ..de recevoir un magnifique bouquet de fleurs…pour,sans aucun doute, ce que vous allez faire..
Une énarque de plus, voilà ce qu’elle est, pas la peine de chercher plus loin. L’énarchie a confisqué le pouvoir politique en France. Tous des gosses de riches qui plus est. L’ENA c’est à peine 5% d’élèves de milieux populaires. Mais ceux-là sont socialistes…
Jalousie quand tu nous tiens !!!