Comme annoncé dans mon article sur la journée mondiale de mémoire de l’holocauste et de prévention de crime contre l’Humanité, je me suis rendu dimanche 31 janvier au Mémorial de la Shoah à Paris.
Le Mémorial de la Shoah est ouvert depuis 2005 et est le premier centre européen de recherche et d’histoire de la Shoah. Outre un lieu de recueillement, c’est aussi un espace de rencontre, de connaissance, d’éducation et de transmission que l’on peut résumer à un lieu de mémoire vivant ayant vocation à « demeurer un rempart contre l’oubli pour éduquer contre la haine de l’autre et l’intolérance. »
Cette visite avait un gout très particulier, un an après les premiers attentats à Paris et en particulier celui de l’Hypercasher. Un climat nauséabond où nous vivons depuis un certain temps ne fait que progresser sur le terreau fertile d’intolérance, de racisme et de haine.
En arrivant au mémorial, je suis arrivé sur le « mur des Justes » qui comporte plus de 3.300 noms de héros de tous les jours qui ont portés secours à des juifs pendant la Shoah en France. Cela inspire beaucoup de respect pour ces femmes et ces hommes qui ont mis en péril leur propre vie pour sauver bien souvent de parfaits inconnus.
La visite commence sur le parvis du Mémorial avec, en plein milieu, son imposant cylindre symbolisant les cheminées des camps de la mort dont les principaux sont gravés dessus: Auschwitz-Birkenau, Buchenwald, Dachau, Treblinka, Belzec, Sobibor, Chelmno et Majdanek.
Passez le parvis, je longe le « mur des Noms » où sont inscrits les noms des 76.000 juifs déportés de France en essayant de ne pas perdre mon regard dans la lecture de l’ensemble des noms, pour pouvoir visiter les expositions du mémorial.
En entrant dans le bâtiment, en direction du début de la visite par la crypte, une exposition porte sur le génocide des arméniens au début du 20ème siècle. En effet, le Mémorial de la Shoah met aussi en avant d’autres génocides, que ce soit celui des arméniens qui a sûrement inspirer Hitler dans sa réflexion d’extermination ou celui, beaucoup plus récent, des Tutsis au Rwanda.
A mon grand étonnement, de nombreuses personnes étaient présentes pour visiter ce dimanche. Parmi elles, un groupe de jeunes représentant la diversité de notre pays accompagnés d’un de leur professeur, une adolescente avec sa grand-mère qui lui montre ce qu’ont vécu ses parents déportés car juifs mais aussi un couple de jeunes bientôt parents. Nul doute que les évènements terribles que nous avons vécu en 2015 et leurs similitudes avec la Shoah dans les revendications de fous d’exterminer toutes personnes ne pensant pas, ne vivant pas et n’étant pas comme eux est pour beaucoup dans cette mobilisation dominicale.
La crypte où se trouve le tombeau symbolique des six millions de juifs exterminés est très pesante et ne peut laisser personne indifférent. Elle est le début d’une exposition permanente qui fait découvrir et redécouvrir la genèse de la Shoah et son application tant en France qu’en Europe à travers de nombreuses archives, objets et témoignages de survivants. Mais l’exposition met aussi en avant l’attitude des gens face à la persécution et en particulier la Résistance à travers notamment les témoignages de « Justes parmi les nations ».
La visite se termine sur la Libération et la construction de la mémoire de la Shoah. Cette construction est illustrée par le Mémorial des enfants qui présente 3.000 photographies d’enfants juifs déportés, sorte de dernière claque mise aux visiteurs pour qu’ils se souviennent à jamais de l’horreur de cette période immonde de notre Histoire.
Du parvis au Mur des Noms en passant par le mur des Justes, la crypte et les expositions et en finissant par le Mémorial des enfants, j’ai pu m’imprégner de l’Histoire de cette période sombre mais aussi des histoires de gens normaux qui ont été persécutés pour leurs idées, leurs origines et/ou leur religion.
En sortant du Mémorial de la Shoah, je ne peux m’empêcher de me dire que l’Histoire a vraiment l’air de n’être qu’un éternel recommencement. J’espère quand même, que l’on se réveillera avant que la bête immonde des années sombres de notre pays et de l’Europe ne prenne le pouvoir.
Pour cela, la pédagogie, la sensibilisation et la lutte contre les adversaires de l’Humanité doivent être un combat de tous les jours.
http://anthonycourtalhac.com/2016/02/10/memorial-de-la-shoah-ne-pas-rester-passif-face-a-lhorreur/
Merci pour nous avoir fait partagé cette visite qui s’impose à tous, de quelque religion, de quelque âge soient-ils.
Qu appelez vous des « gens normaux « ???
Je suis juive et cette expression me choque ! Cela me fait penser à Raymond Barre ,lors de l attentat de la rue Copernic! !
j y suis allee pendant ma visite a Paris, j y ai pleure mes morts, ma famille , cette f rance qui a ete si lache et degueulasse et que cela recommence m est insupportable….