Elle fut résistante, femmes de lettre, féministe… Et aussi rédactrice en chef du mensuel Vogue. C’est une période moins connue de la vie mouvementée d’Edmonde Charles-Roux, décédée mercredi soir à l’âge de 95 ans. Grande bourgeoise, fille de diplomate et veuve du maire de Marseille Gaston Defferre, Edmonde Charles-Roux a pendant seize années imposé son anticonformisme à la tête du magazine féminin, avant d’en être écarté. Un épisode rappelé par la ministre de la Culture Fleur Pellerin dans son hommage publié ce jeudi, dans lequel elle salue «une femme de lettres et de courage».
Edmonde Charles-Roux intègre l’édition française de Vogue en 1950, sur décision du groupe Condé Nast, après un passage de deux ans, après la Libération, à la rédaction du nouvel hebdomadaire Elle. Elle en devient rapidement rédactrice en chef, succédant à Michel de Brunhoff. Elle décide de consacrer, sur les 70 pages du journal, 30 à la mode et autant à la culture, raconte Le Monde. Elle y montre les artistes les plus novateurs de l’époque, comme le sulfureux photographe Guy Bourdin, les auteurs François Nourissier et Violette Leduc, ou encore les créateurs Dior ou Saint Laurent.
Ce vent de fraîcheur inédit dans l’histoire de la presse féminine prend fin en 1966. En mai, Edmonde Charles-Roux est remerciée, après avoir voulu imposer une femme noire en couverture de son mensuel, quelques semaines après l’apparition de la mannequin Donyale Luna en une du Vogue britannique. Dans un entretien au Monde en 2001, elle racontait : «Quand je suis allée chercher mon salaire chez le comptable […], il m’a tendu l’enveloppe en disant : “Je crains bien que ce ne soit la dernière”.»
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