Madame, Monsieur, chers spectateurs,
Les assassins du 13 novembre ont frappé leurs victimes à l’aveugle, mais les sites qu’ils ont choisis ne doivent rien au hasard ; la tragédie du Bataclan illustre combien le spectacle est à l’opposé de leurs prétendues causes.
Nous avons tous été horrifiés, tétanisés, face à cette barbarie.
Très vite pourtant, notre réaction de femmes et d’hommes de théâtres a été de relever le rideau et de jouer, non par bravade, mais parce cela s’est imposé à nous comme la seule réponse possible.
Dans sa longue histoire, le théâtre a connu bien des agressions ; véritable remède à la haine et à l’obscurantisme, c’est un révélateur de maturité démocratique, au même rang que d’autres libertés fondamentales.
Et il faudrait, aujourd’hui, renoncer à cette histoire, parce que des illuminés ne peuvent supporter cette liberté et prétendent nous en priver ? Ce n’est tout simplement pas concevable.
Ce besoin de continuer, c’est aussi le vôtre, chers spectateurs, et si vous lisez ce message, c’est bien parce que vous avez, vous aussi, ressenti cette nécessité en poussant la porte d’un théâtre ; au fond, nous n’avons jamais été aussi proches, nous autres, gens du théâtre, dans notre fonction citoyenne, et vous, chers spectateurs, sans lesquels le théâtre n’existe pas.
Ce message, nous vous proposons de le porter autour de vous : nos théâtres, tous nos théâtres, sont ouverts ; ils tiennent à vous accueillir, non comme si rien ne s’était passé, mais parce que nous devons, ensemble, continuer cette belle histoire commune, au nom de valeurs qui nous dépassent et que nous n’avons jamais autant partagées.
Au nom de la communauté théâtrale, artistes, directeurs, personnels techniques, administratifs et d’accueil, soyez remerciés de votre fidélité et assurés que nous aurons à nouveau, de bons et longs moments à passer ensemble.
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