Le chef de file socialiste pour les élections régionales en Île-de-France dépeint sa rivale de droite comme la candidate de Neuilly-sur-Seine et « de la race blanche » qui voudrait poser «un serre-tête» sur la région. Les réactions négatives se multiplient.
C’est une interview choc de Claude Bartolone publiée mercredi dans L’Obs qui provoque un «haut-le-cœur» de Valérie Pécresse. Le candidat socialiste à la région Île-de-France y dépeint sa rivale des Républicains comme une candidate qui «défend en creux Versailles, Neuilly et la race blanche». «Elle tient les mêmes propos que le FN, elle utilise une image subliminale pour faire peur», jure le président de l’Assemblée nationale dans l’hebdomadaire. Le soir même, Claude Bartolone tenait son dernier meeting à Créteil (Val-de-Marne): «Notre région, ils veulent la mettre en rang, en uniforme, un serre-tête sur les cheveux», a-t-il encore lâché. En novembre dernier, il critiquait déjà le fief de Valérie Pécresse, élue des Yvelines: «Ecoutez-la, La Versaillaise, dénigrer systématiquement la Seine-Saint-Denis», un des départements les plus pauvres de France».
Alors la droite a décidé de répliquer jeudi matin. «C’est abject. J’ai honte pour la politique. Si la fin justifie les moyens, je pense que les Franciliens la sanctionneront», a répondu Valérie Pécresse sur LCI et Radio classique. Pour l’ex-minisre, «ces déclarations qui m’accusent de racisme provoquent un haut-le-cœur en chaîne. Je viens de recevoir un coup de fil de Calixthe Beyala, la fondatrice des Africains de France (et romancière, ndlr), qui me soutient», a déclaré Valérie Pécresse sur LCI et Radio classique. Et Calixte Beyala de confirmer: «Je trouve ça aberrant, malhonnête, c’est de la calomnie».
Lagarde (UDI) demande des excuses
François Fillon aussi a réagi dans un communiqué: «Claude Bartolone bascule dans l’infamie», avance l’ancien premier ministre, qualifiant la petite phrase du socialiste de «lourd dérapage (…) inadmissible». «Il manifeste une intolérance venimeuse et blessante pour tous les Français (…) à travers une forme de discrimination antifrançaise».
Pour Geoffroy Didier, «Non seulement Claude Bartolone ne doit pas devenir président de région mais il n’est plus digne de rester président de l’Assemblée nationale». «Il trahit déjà ses promesses: pendant que son slogan de campagne est celui d’une “Île-de-France humaine”, lui s’adonne à des attaques qui suintent la haine», déclare au Scan le porte-parole de Valérie Pécresse. Quant à Christian Jacob, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, il conjure sur LCP le président de l’Assemblée nationale de «quitter le caniveau et de remonter au perchoir».
Sur Europe 1, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde a lui jugé que «Claude Bartolone est en surchauffe». «Il appelle à voter pour Xavier Bertrand (en Nord-Pas-de-Calais-Picardie) et Christian Estrosi (en Paca) pour faire barrage à l’extrême droite. Il explique que la droite et l’extrême droite ce n’est pas la même chose. Et en Île-de-France, il veut faire croire que Valérie Pécresse est l’enfant naturel de Mussolini et d’Eva Braun? Je lui demande de s’excuser et de retirer ce qu’il vient de dire (…) La peur de la défaite ne justifie pas n’importe quoi. On doit se respecter», a-t-il encore martelé.
Même le candidat frontiste en Île-de-France, Wallerand de Saint-Just, est monté au créneau pour dénoncer «des accusations exagérées et puériles de la part de Monsieur Bartolone». «Personne ne parle de race dans cette campagne».
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/12/10/25002-20151210ARTFIG00053-bartolone-critique-pour-avoir-accuse-pecresse-de-defendre-la-race-blanche.php
Rien d’étonnant à cela. Ce que ne dit pas l’article, et qui est d’une importance cruciale, c’est que Claude Bartolone a cherché à s’attirer le soutien des indigènes de la République, mouvance d’extrême droite communautariste et islamiste prônant « la lutte des races ». Geoffroy Didier a raison sur ce point : Bartolone est anti-républicain et aurait dû être sanctionné, voire viré de son parti. Mais le PS n’est plus un parti républicain et n’a de socialiste que le nom.