Tzatzíki, tarama et sirtaki…
Mais toujours pas de réforme fiscale,
ni de surveillance aux frontières en Grèce !
La démission du 4ème chef de la brigade de la lutte contre la fraude fiscale en 5 ans.
Le chef de la brigade chargée de lutter contre la fraude fiscale et à la TVA jette l’éponge.
Il s’est dit désarmé et à court de solution face un phénomène monstrueux dans un courrier adressé fin novembre à Alexis Tsipras.
Sans réelle réforme constitutionnelle pour faire entrer l’église orthodoxe et la marine marchande dans le champ de l’impôt, et en l’absence d’un système fiscal rigoureux et efficace, on reste au point de départ.
Faire des réformes structurelles, s’il n’y a pas une administration fiscale qui fonctionne correctement, cela ne sert à rien.
Un mal endémique historique.
Se soustraire à l’impôt est culturel en Grèce depuis les 4 siècles de domination ottomane. Le sport national consistait à ne pas payer l’impôt à l’occupant turc.
Difficile de guérir d’un véritable cancer probablement incurable.
Le consentement à payer l’impôt est un socle de la démocratie et ce qui va assurer la pérennité et la continuité de l’Etat.
Six ans après le début de la crise économique, et cinq ans après la mise sous tutelle de la Grèce, la lutte contre l’évasion fiscale et le nouveau plan de sauvetage de l’été dernier ne serviront donc pas à grand-chose sauf à avoir, une fois de plus, gaspillé des fonds européens sans encadrement strict et drastique.
Rappelons l’extrême réticence de la chancelière allemande Angela Merkel à réduire la dette grecque sans garantie incontournable.
En outre, l’Allemagne a fourni une liste de 10 000 noms de fraudeurs sans aucun effet.
C’est aussi un échec pour les limiers de Bercy qui sont allés conseiller leurs homologues grecs, pour les experts, les représentants des bailleurs de fonds (UE, FMI, BCE), et les fonctionnaires européens.
Les contrôleurs grecs ne sont pas formés, sont trop peu nombreux par rapport à la masse de fraudeurs et le gouvernement grec ne met pas assez de moyens.
Si vous ne levez pas l’impôt, non seulement vous ne pouvez pas vous financer, mais vous ne pouvez plus emprunter.
Le fléau grec est estimé à 30 milliards d’euros de perte de revenus pour l’Etat.
La Grèce menacée d’exclusion
de l’espace Schengen.
Comme si son inertie face à la fraude fiscale ne suffisait pas, la Grèce se trouve également confrontée à son inertie face à la surveillance du flot migratoire qui transite sur son territoire.
Elle est menacée d’une suspension, voire d’une d’exclusion des accords Schengen sur la libre circulation, après être passée tout près d’une sortie de la zone euro en juillet.
La Grèce ne répond pas aux demandes de ses partenaires européens sur une meilleure surveillance de ses frontières, et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a mis en garde le premier ministre grec Alexis Tsipras, dimanche 29 novembre dernier, en marge du sommet UE-Turquie qui se tenait à Bruxelles et était consacré à la crise des migrants.
Il lui aurait indiqué que si son pays n’entreprenait pas des actions « décisives », la question d’une suspension ou d’une exclusion du règlement Schengen serait sur la table du prochain sommet européen les 17 et 18 décembre prochains.
La Grèce doit prendre ses responsabilités dans la protection des frontières extérieures de l’UE qui n’est actuellement pas assurée a estimé Angela Merkel lors d’un congrès de son parti conservateur (CDU) à Berlin.
Les autorités grecques sont débordées et n’ont même plus le temps d’enregistrer les réfugiés qui poursuivent leur chemin vers la Serbie puis la Hongrie, avec souvent pour destination finale l’Allemagne.
La chancelière allemande souhaite aussi « intensifier de manière urgente » le dialogue avec la Turquie sur la protection des frontières de l’Union européenne.
Mais la Grèce, comme la Turquie, restent protégées par leurs situations géographique et stratégique.
Elles le savent et en jouent.
Jusqu’à quand ?
Pascale Davidovicz
Sources : Nicolas Doze pour bfmtv.com – lemonde.fr – lefigaro.fr – lesechos.fr
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