Abaaoud : Les zones d'ombre de l'enquête

Abdelhamid Abaaoud, est mort le corps criblé de balles, au cours de l’assaut mené par le RAID et la BRI dans les appartements de Saint Denis mercredi 18 novembre.

Les jihadiste belge Abdelhamid Abaaoud est mort dans l'assaut de Saint-Denis | Reuters
Les jihadiste belge Abdelhamid Abaaoud est mort dans l’assaut de Saint-Denis | Reuters

Vers 10 heures du matin, les radios et les chaînes de télévision répétaient en boucle les bribes d’informations recueillies auprès des services d’ordre et de l’armée : deux ou trois terroristes, une porte blindée qui résistait, une terroriste kamikaze qui s’était faite éparpiller en actionnant sa ceinture d’explosifs, un chien renifleur tué, plus de 4.000 munitions tirées, les murs porteurs qui menacent de s’écrouler… Et 15.000 habitants du quartier cloîtrés chez eux : ni écoles, ni métro, ni commerces.
Vendredi 13 novembre ( qui parlera encore des vendredi 13 comme jours de chance!) à 21 heures 30 , le cauchemar commençait : terrasses de restaurant, Stade de France, Bataclan et 8 tueurs armés de fusils mitrailleurs tirant à bout portant et rechargeant à toute vitesse pour tuer le plus possible de spectateurs.
Nous avons tous vu les mêmes images, nous avons entendu les reportages et on nous a tous abreuvés de commentaires et d’analyses. Il est inutile de revenir là dessus : nous sommes à satiété et nous sommes à l’écœurement .
On peut quand même se poser quelques questions pour mieux comprendre. Entre l’arrivée des policiers et des CRS et celle des brigades d’intervention, ne s’est-il pas écoulé trop de temps et une intervention immédiate n’aurait-elle pas limité la casse?
Comment des terroristes connus, fichés, écoutés, peuvent-ils aller en Syrie, en revenir, quitter la Belgique, s’installer dans des hôtels meublés dans la région parisienne et n’être pas interceptés?
Pourtant mercredi 18 novembre, on avait  » logés » Abaaoud et ses acolytes ? D’où venaient les informations? On nous dit que la police scientifique avait réussi à  » faire parle » des smartphones, à retracer des itinéraires grâce au GPS. Sans doute ou peut être. Le ministre de l’Intérieur a déclaré que les services d’ordre n’avaient reçu aucune information de la part des pays européens. Et on le croit absolument. Mais le Maroc qui n’est pas un pays européen a peut être fourni des informations concernant Abaaoud qui est marocain d’origine.
Il a fallu plus de 24 heures pour déclarer que le terroriste mort et enseveli sous des gravats était bien celui que l’on présente comme  » le cerveau  » de l’opération. De lui, on avait vu des photos, des vidéos et il semble que l’on pouvait le « reconnaître  » mais la consigne générale était que les deux corps retrouvés n’étaient pas ceux des terroristes recherchés. I24, la chaîne d’infos de Tel Aviv- Yaffo, était la seule pour affirmer que Abaaoud était bien l’un des deux morts et son reporter disait avoir été informé par un de ceux qui avaient participé à l’assaut.
On a cru à une information mal comprise et diffusée sans contrôle ni vérification. Elle était pourtant vraie et peut être les responsables voulaient-ils induire en erreur les commanditaires de l’ État Islamique pour glaner des informations supplémentaires. Il y a toujours des zones d’ombre dans ces affaires de terrorisme et les services laissent  » filer  » les suspects pour voir où ils vont se réfugier, qui va les prendre en charge. Abaaoud sain et sauf, et en liberté, des  » frères  » seraient sortis de l’ombre pour lui venir en aide .
Ce carnage en pleine ville, Paris martyrisé , Paris outragé, ces 129 morts, ces 300 blessés devant lesquels nous nous inclinons tous, il faudra bien en analyser les causes et remonter la chaîne des responsabilités. Il faudra dire pourquoi on a accepté tant de choses et comment il faut que le pays se redresse pour sauver la République et retrouver le beau visage de la France.
André MAMOU

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