Comment ne pas être révolté par la dernière décision de l’Union européenne qui désormais va faire étiqueter les produits israéliens fabriqués en Cisjordanie et sur le plateau du Golan ? Comment ne pas sourire avec mépris quand des fonctionnaires à Bruxelles nous disent qu’il s’agit d’une décision purement technique ?
Comment ne pas réprimander l’ambassadeur de l’Union européenne en Israël quand nous constatons que, depuis sa nomination, il ne cesse d’encourager les commissaires européens à prendre des mesures contre « la colonisation » ? Comment ose-t-il nous dire que « les biens produits dans les colonies ne peuvent être étiquetés ‘Made in Israël’ » ? Quelle loi au monde nous l’interdit ? Pourquoi faire la distinction entre Israéliens résidant en Cisjordanie ou sur le plateau du Golan et ceux habitant Tel-Aviv ? Ne s’agit-il pas de mesures purement politiques, discriminatoires et hypocrites à la fois ?
Pourquoi ce double jeu quand l’UE laisse faire et ne prend aucune mesure contre d’autres occupations ? Celle du Sahara occidental par le Maroc ? Ou de la Turquie à Chypre ? Et puis la France n’a-t-elle pas de produits en provenance des Territoires d’outre-mer de la France et de la Grande-Bretagne ?
Révoltant aussi de constater comment certaines ONG israéliennes, des mouvements d’extrême-gauche se félicitent de la décision européenne. Comment peuvent-ils eux-mêmes boycotter les produits de leurs propres compatriotes ? N’y a-t-il pas un encouragement clair au BDS ?
Ces « mesures directives » sont sans doute incompatibles avec la récente décision de la Cour de cassation en France qui a qualifié toute activité visant à imposer un boycott d’Israël comme un crime de haine ou un cas évident de discrimination. Cette décision prise le 27 octobre 2015 applique effectivement l’article 24 de la Loi sur la Liberté de la presse, qui a été adoptée le 29 Juillet 1881, et mise à jour en décembre 2004. Cette loi prévoit l’emprisonnement ou une amende de 45.000 euros pour toute personne ou entité « qui incite à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne ou un groupe de personnes sur la base de l’extraction, ou de non-affiliation avec une ethnie, une nation, une race ou une religion. »
Cette décision a été prise suite à deux incidents survenus dans un supermarché Carrefour, situé près de Mulhouse, dans le sud de l’Alsace. Des dizaines de militants du mouvement BDS portant des T-shirt avec les slogans « Vive la Palestine » et « Boycott Israël » avaient distribué des tracts dénonçant l’achat de produits en provenance d’Israël qui signifierait « approuver les crimes qu’Israël commet dans la bande de Gaza » et que la chaîne Carrefour jouerait « le rôle de collaborateur ».
Dans les deux incidents les militants du BDS ont agi comme des vandales, jetant tous les produits israéliens sur le sol et vidant complètement le rayon « casher ». En France, la plupart des supermarchés ont des rayons d’alimentation casher pour les Juifs comme de nombreux produits « halal » pour les Musulmans.
Ce n’est pas la première fois que des militants pro-palestiniens se livrent à l’incitation à la haine et à la discrimination. Le mouvement Euro-Palestine a essayé plus d’une fois, sans succès, de se présenter comme parti politique aux élections pour le Parlement européen. Son site mène depuis plusieurs années une campagne de propagande anti-israélienne mensongère. Le drôle d’humoriste Dieudonné, très actif dans les organisations pro-palestiniennes, a également été condamné à plusieurs reprises pour négation de la Shoah, et pour ses propos et blagues antisémites, ainsi que pour la tristement célèbre « quenelle » que de nombreux jeunes français ont salué.
Bien que le mouvement BDS demeure illégal en France, il continue de recevoir des instructions du fondateur du mouvement, Omar Barghouti, qui réside habituellement à Londres. Barghouti prétend qu’il fonctionne dans un pays démocratique où la liberté d’expression politique est aussi absolue que la liberté de la presse. Pourtant, il a plus d’une fois appelé à s’opposer à Israël par tous les moyens, y compris par la violence et la lutte armée.
Nous devrions saluer l’initiative du député français Pierre Lellouche, qui a réussi à élargir les lois contre le racisme à la discrimination contre les Etats.
Au fil des ans, nous constatons que le boycott de l’Etat juif comme le BDS est aussi alimenté par des motifs antisémites tacites et publics. Nous devrions mettre un terme au financement de ces activités et mettre ces mouvements racistes hors la loi.
La récente décision de la Cour de cassation est un signe très encourageant au moment où l’Union européenne publie ses directives et il faut espérer que d’autres tribunaux européens suivent.
Bien que l’Europe soit une puissance économique importante, dans le domaine de la politique étrangère et de la Défense, elle demeure toujours indécise, hésitante, maladroite. En réalité, les grandes décisions sont effectivement prises par trois pays : l’Allemagne, la Grande-Bretagne, et la France. Il est maintenant de leur responsabilité de maintenir le statu quo et d’empêcher le boycott d’Israël et de ses produits.
On peut certes critiquer la politique du gouvernement israélien, mais on ne peut boycotter un Etat démocratique qui est membre de l’Organisation des Nations-Unies et, dans le même temps, recevoir en grande pompe un chef d’Etat terroriste comme le président iranien qui souhaite la disparition de l’Etat juif !
Il est maintenant encore plus vital de travailler ensemble à l’adoption de la loi française par d’autres pays européens, comme la Grande-Bretagne. Celui qui se bat contre l’antisémitisme et le racisme doit condamner le phénomène abject du boycott dans tous les domaines – économique, culturel, académique. Les tentatives visant à glorifier le boycott d’Israël ne devrait pas seulement être dénoncées, mais aussi sévèrement punies d’une manière dissuasive.
Il faut noter que la dernière vague de terreur palestinienne dans les Territoires et en Israël est susceptible d’inciter à une violence anti-juive en Europe. Il ne faut jamais oublier que des Juifs ont déjà été tués dans un supermarché casher à Paris et à l’Ecole Otzar Hatorah à Toulouse.
Enfin, nous sommes bien entendu solidaires de la communauté juive de France qui traverse ces jours-ci des moments difficiles. Nous tenons à féliciter et à encourager toutes leurs organisations et les militants qui combattent inlassablement et courageusement contre tout boycottage d’Israël et contre toute discrimination et violation des lois républicaines.
Freddy Eytan
Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/union-europeenne-la-marque-de-lhypocrisie-et-de-la-discrimination/
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