(Extrait de l’article de BETHANY MANDEL
paru dans le « Forward » du 9 octobre 2015)
L’antisémitisme très répandu des fans de Trump fait la une des médias depuis le débat des républicains du 16 septembre dernier. Grace au tweet de Ann Coulter, une de ses plus importantes fans : « Combien ces p… de Juifs pensent-il qu’ils sont aux Etats-Unis ? » écrivit-elle lorsque plusieurs candidats affirmèrent leur soutien à Israël en conclusion de leur discours.
Ce qui est le plus choquant, c’est le silence radio de Trump après la déclaration de Coulter. Trump est célèbre pour beaucoup de choses, mais pour garder la bouche close, certainement pas. Depuis le début de sa campagne, il dépense pas mal d’énergie à se taire à propos de l’envahissant support des Néo Nazis à sa candidature. Pire que sa cécité volontaire, c’est la rhétorique qu’il utilise pour alimenter la haine raciale avec son slogan « Pour l’Amérique grande à nouveau ». Une réminiscence du parti Nazi des années 30.
A chaque fois que Trump pense qu’on lui manque de respect, sa réponse frise le clownesque. La moindre remarque sur sa compétence le fait sortir de la cage et montrer les dents. Mais, que se passe-t-il quand on attaque ses proches ?
Tandis que les supporters de Trump n’osent pas le viser directement, parce qu’ils sont ouvertement de virulents antisémites, ils osent s’en prendre à sa fille, son gendre et sa nombreuse famille juive. Certes, Trump semble se soucier de sa fille, Ivanka Trump. Il réagit violemment quand on a osé lui demander quelle femme il verrait figurer sur le billet de dix dollars. Lorsqu’elle se convertit au judaïsme orthodoxe avant son mariage avec Jared Kushner, elle devint probablement la plus célèbre des femmes américaines. Il y a quelques années, elle et son mari furent photographiés, devant la synagogue, tenant un « lulav* » et un « etrog *», le jour de Souccoth. Quoiqu’elle ne communique pas au sujet de sa foi, elle est apparemment très impliquée dans la vie juive et très active dans sa communauté.
Lorsque ses propres supporters publient des dessins représentant des Juifs au nez crochu et dégoulinant, Trump et sa garde rapprochée ne pipent mot. Le candidat précisa, en réponse à une remarque de David Duke, qu’il n’avait pas besoin du soutien du leader de la suprématie blanche. Mais Trump ne dit pas pourquoi il refusait le support de Duke, même lorsque celui-ci lui reprochait ses liens amicaux avec l’élite juive.
Si Trump peut réagir violemment contre tous ceux qui lui manquent de respect, il le doit à l’Amérique. Sans parler de sa fille et de sa famille qui peut faire de même envers ceux qui vomissent leur rhétorique antisémite en son nom.
*La branche de palmier et le cédrat traditionnels de Souccoth. (NdT)
TRADUIT DE L’AMERICAIN PAR VICTOR KUPERMINC
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