Reykjavik, contrainte et forcée, revient sur sa décision de boycott

24 heures après l’adoption par sa capitale Reykjavik d’une loi municipale de boycott de tous les produits israéliens, le ministère des affaires étrangères du pays a condamné jeudi la décision de la ville, affirmant qu’elle était purement symbolique et n’aurait aucun effet tangible sur la politique nationale à l’égard de Jérusalem.
“Cette décision ne reflète en rien la relation de l’Islande avec Israël”, a déclaré un porte-parole du ministère islandais des Affaires étrangères sur la chaîne israélienne de télévision Channel 2.
“La ville de Reykjavik n’est qu’une des 74 autorités locales, et comme toutes les autres, son conseil municipal peut déterminer sa propre politique concernant les questions locales, y compris les questions relatives à l’achat de produits, aussi longtemps que ces politiques ne sont pas contraires la loi nationale … .Bien entendu, les Israéliens seront les bienvenus en Islande, comme ils l’ont toujours été jusqu’à présent”, a ajouté le porte-parole.
Le projet de loi de boycott adopté par la municipalité, condamnant “la politique d’apartheid raciste” d’Israël dans les territoires palestiniens occupés”, avait suscité une réponse très ferme d’Israël mercredi.
“Un volcan de haine a éclaté dans le bâtiment du Conseil municipal de Reykjavik”, avait déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Emanuel Nachschon. “A part la haine pure, il n’y a aucune raison ni justification, pour ces appels à boycotter l’Etat d’Israël. Nous espérons que quelqu’un en Islande leur fera entendre raison et mettra fin à cet aveuglement contre l’Etat d’Israël, la seule démocratie au Moyen-Orient”.
Suite à cette décision honteuse de boycott et malgré les déclarations du ministère des affaires étrangères, le Centre Wiesental avait rajouté vendredi l’Islande, pays d’un peu plus de 300 000 habitants, sur la liste noire des lieux déconseillés aux touristes juifs. Les Tours operators islandais ont pu immédiatement constater des annulations de réservations, désastreuses pour un pays dont le tourisme est une des ressources principales.
Le Maire de Reykjavik est donc revenu sur la décision haineuse prise il y a quelques jours, qu’il a osé qualifier de “mal préparée”. Et qu’imaginait-il donc? Que les juifs du monde entier allaient le féliciter et porter Reykjavik au top de leurs destinations touristiques? Que personne ne serait choqué par une décision pareille puant l’antisémitisme à ce point?
Il s’apprête donc à annuler cette décision et à présenter une nouvelle motion n’incluant dans le boycott “que les produits issus des territoires disputés”. Reykjavik et son conseil municipal actuel n’effaceront pas facilement l’impression donnée : haine antisémite pure et dure.
Line Tubiana