Cet avocat d’origine arabe s’est fait une place de maître dans les tribunaux rabbiniques où il défend surtout des femmes ultra-orthodoxes qui veulent divorcer. Portrait d’un féministe étonnant…
Depuis 19 ans, Hamam Hlehel, avocat arabe israélien, plaide sans kippa dans les tribunaux religieux pour défendre ses clientes juives. Et si le tribunal s’était spécialement réuni le premier jour pour savoir s’il devait se couvrir la tête, il a depuis réussi à se forger une place de marque auprès des yadin yadin, les juges religieux.
Parlant l’arabe, l’hébreu, l’anglais, le grec et un peu de russe, l’avocat qui vient de Galilée et qui a toujours eu la nationalité israélienne s’est très vite spécialisé dans la défense des femmes et tout particulièrement des juives ultra-orthodoxes (qui représentent 40% de ses clientes). « J’ai gagné la plupart des mes dossiers. J’ai une compréhension approfondie de la loi et je travaille dur pour me préparer.
Les juges ont une telle confiance en moi qu’ils me confient des tâches spéciales telles que des arbitrages.», dit-il dans l’interview à la chaine israélienne. Réglant la plupart du temps des affaires de divorces, l’homme de loi se dit fier d’être féministe et donne des conférences pour le ministère israélien de la Santé sur les violences conjugales. Et s’il est aujourd’hui très respecté, son parcours n’est pas exempt de tensions.
Au début de sa carrière à Safed (au nord d’Israël), l’avocat défendait une femme juive dont le mari était accusé de violences conjugales. Lorsque ce dernier a su qu’elle avait choisi un avocat d’origine arabe, le mari a laissé exploser sa colère.
« Il a fait irruption devant les juges, demandant comment il était possible qu’un Arabe soit autorisé à pénétrer dans un tribunal rabbinique. La cour n’a pas accepté son objection. Chaque fois qu’il me rencontrait, il proférait des menaces graves à mon encontre. Je pensais qu’il allait se calmer et je n’ai pas déposé de plainte. Cela m’a coûté très cher par la suite ». Quelques jours plus tard l’homme s’en prenait à son ex-femme. Après lui avoir demandé si elle était bien « la femme de l’avocat Hamam », il lui a administré des coups de pieds dans l’estomac provoquant une fausse couche.
Respecter les autres, quelle que soit leur origine
Son action n’est pas toujours bien comprise par ses amis palestiniens non plus. Mais l’avocat n’en démord pas, revendiquant tout à la fois son identité arabe et son soutien aux femmes, à toutes les femmes. Lui s’est depuis re-marié avec une Ukrainienne, « une femme exceptionnelle».
Sa fille va à l’école juive religieuse, mais se sent également musulmane. Et dans ce qui apparait si exceptionnel et fragile, lui voit une continuité simple : « Mon père était un enseignant et il nous a appris à respecter les autres, quelle que soit leur origine. ».
http://koide9enisrael.blogspot.fr/2015/09/hamam-hlehe-lavocat-arabe-musulman.html
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